Annulation de la présidentielle ivoirienne pour fraudes massives: les arguments du Conseil constitutionnel à la requête de Koulibaly
Par Afrikipresse - Annulation de la présidentielle ivoirienne. Les arguments du Conseil constitutionnel à la requête de Koulibaly.
Le candidat du parti ivoirien Lider Mamadou Koulibaly avait saisi le Conseil constitutionnel le 30 octobre 2015 pour demander l’annulation du scrutin à travers cinq arguments, qui ont été rejetés par l’institution ce lundi 02 Novembre 2015.
L’ex-président de l’Assemblée nationale avait, en évoquant l’article 15 du code électoral, reproché à la Cei d’avoir prorogé de quatre jours le délai de distribution des cartes d’électeur alors que la loi prévoit que cette opération prend fin huit jours avant la date du scrutin.
Mamadou Koulibaly a également dit que le candidat du Rhdp a violé l’article 26 en utilisant les couleurs orange, blanc et vert du drapeau national pour confectionner son logo.
Ensuite, il a fait remarquer que la taille du logo du candidat du Rhdp est fortement prépondérante par rapport à ceux des autres candidats. Il a en outre signalé des irrégularités sur le bulletin de vote. Enfin, le candidat de Lider a relevé que se fondant sur un tweet sur les réseaux sociaux, la Rti et Fraternité Matin ont respectivement refusé de le recevoir à l’émission ‘‘face aux électeurs’’ et de publier son message.
Sur la première requête, Mamadou Koné a fait savoir que la carte d’électeurs pouvait être retirée le jour du vote. Mieux, « la qualité d’électeur est constatée par l’inscription sur la liste électorale de sorte que, même sans carte d’électeur, le citoyen peut prendre part au vote s’il est inscrit sur la liste électorale ».
Pour ce qui est de l’utilisation des couleurs du drapeau ivoirien, le président du Conseil Constitutionnel a signalé que « ledit logo n’est en réalité que la juxtaposition des logos des cinq partis politiques qui parrainent la candidature du candidat Ouattara ».
Ajoutant qu’en plus des couleurs orange, blanc et vert, le logo comprend le noir, le jaune et les sept couleurs de l’arc en ciel.
Concernant la troisième requête relative à la prépondérance du logo du candidat du Rhdp, Mamadou Koné a fait savoir que « ce logo n’est que la résultante d’une compilation de logos des cinq partis politiques parrainant ce candidat ».
S’agissant des irrégularités sur le bulletin de vote, le Conseil constitutionnel dit que Mamadou Koulibaly « n’apporte pas la preuve que toutes les irrégularités qu’il dénonce ont entaché la sincérité du scrutin ou altéré le résultat d’ensemble ».
Concernant le dernier grief, il ressort que « les investigations menées par le Conseil constitutionnel ont permis d’établir que, tant sur les réseaux sociaux que sur des chaînes de télévision et de radio étrangères, ainsi que dans la presse écrite, Monsieur Mamadou Koulibaly avait publiquement indiqué qu’il n’était plus candidat pour être élu Président de la République, mais pour combattre cette élection présidentielle dont l’organisation ne lui donnait pas satisfaction. Considérant qu’en se plaçant dans une telle posture consistant à déconsidérer le processus électoral, Monsieur Mamadou Koulibaly perdait le profil du candidat auquel la Rti et Fraternité Matin, selon leurs cahiers de charges, entendaient respectivement ouvrir leur plateau et colonnes, c’est-à-dire ceux qui étaient prêts à venir présenter au peuple leurs projets de société et leurs programmes de gouvernement. Que dès lors il ne peut être reproché à ces media de service public d’avoir exclu Monsieur Mamadou Koulibaly de leur programme de couverture de la campagne électorale ».
T.A.B