Tentative de Coup d’Etat/ Burkina Faso: Roch Kaboré pas arrêté. Tirs nourris dans tout le pays dimanche (Ministre de La Défense)

Par Ivoirebusiness - Tentative de Coup d’Etat/ Burkina Faso. Roch Kaboré pas arrêté. Tirs nourris dans tout le pays dimanche (Ministre de La Défense).

Le ministre Burkinabé de La Défense dimanche 23 janvier 2022 sur les ondes de la télévision nationale.

Le ministre burkinabé de La Défense a confirmé les tirs nourris dimanche à Ouagadougou et dans plusieurs casernes du pays, a appris un journaliste d’Ivoirebusiness.

Mais il a démenti l’arrestation du président Christian Roch-Marc Kaboré et d’une prise de pouvoir par l’armée lors d’une déclaration télévisée sur la chaîne nationale, a-t-on également appris.
Des soldats se sont mutinés très tôt dimanche dans plusieurs casernes du Burkina Faso pour réclamer le départ du chef de l’Etat, des chefs de l'armée, incapables de mettre à leur disposition des moyens plus adaptés" à la lutte contre les jihadistes qui frappent ce pays depuis 2015.

Ces mouvements d'humeur dans les casernes du Burkina, pays qui a connu par le passé plusieurs coups d'Etat et tentatives de putsch, illustrent la fragilité du pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré face aux violences jihadistes qui s'accroissent dans son pays et qu'il n'arrive pas à contrer.

Le gouvernement a rapidement réagi en reconnaisant des tirs dans plusieurs casernes, mais a démenti "une prise de pouvoir par l'armée".

"Depuis 01H00 du matin (GMT et locales), des tirs ont été entendus ici à Gounghin provenant du camp Sangoulé Lamizana", a affirmé un militaire de ce quartier situé à la sortie ouest de Ouagadougou, ce qu'ont confirmé des habitants, parlant de "tirs de plus en plus nourris".

Des tirs ont également été entendus dans un autre camp militaire de Ouagadougou, celui de Baba Sy, à la sortie sud de la capitale, et à la base aérienne proche de l'aéroport, selon des sources militaires.

Des coups de feu se sont aussi produits dans des casernes de Kaya et Ouahigouya, dans le nord du pays, selon des habitants.

Des habitants du quartier Gounghin ont affirmé que des militaires du camp Sangoulé Lamizana sont sortis de leur caserne, tirant des coups de feu en l'air, et ont bouclé le périmètre aux alentours de la caserne.

Le périmètre autour de la caserne de la base aérienne, était également bouclé par des soldats encagoulés tirant en l'air.

- Départ des chefs, "effectifs conséquents" -

"Nous voulons des moyens adaptés à la lutte" anti-jihadiste "et des effectifs conséquents", ainsi que le "remplacement" des plus hauts gradés de l'armée nationale, indique dans un enregistrement sonore un militaire de la caserne Sangoulé Lamizana, sous couvert de l'anonymat.

Il a en outre souhaité "une meilleure prise en charge des blessés" lors des attaques et des combats avec les jihadistes, ainsi que "des familles des défunts".

Le départ du président burkinabè Roch Christian Kaboré, accusé par une grande partie de la population d'être "incapable" de contrer les groupes jihadistes, a également été demandé.

L'internet mobile a été coupé dimanche dans la matinée, selon une source jointe sur place.

Aucune institution de la République n'a pour le moment été inquiétée", a affirmé le ministre de la Défense, le général Barthélémy Simporé, dans une intervention dimanche matin à la télévision nationale. Il a ajouté que les mouvements observés "dans quelques casernes" sont "localisés, circonscrits", et qu'il était "en train de rentrer en contact avec ceux qui sont à la manoeuvre pour comprendre les motivations".

- Manifestations de colère -

Ces mouvements dans des casernes burkinabè surviennent au lendemain de nouvelles manifestations de colère d'habitants excédés par l'impuissance des autorités à faire face à la violence jihadiste qui ravage le Burkina Faso.

Samedi, des incidents ont éclaté à Ouagadougou et dans d'autres villes du pays entre les forces de l'ordre et des manifestants qui ont bravé l'interdiction de se rassembler pour protester contre l'insécurité.

Comme le Mali et le Niger voisins, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences attribuées à des groupes armés jihadistes, affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique.

Les attaques qui visent civils et militaires sont de plus en plus fréquentes et en grande majorité concentrées dans le nord et l'est du pays.

Le 23 décembre, une embuscade de groupes armés visant un convoi de ravitaillement composé de civils et de Volontaires de défense pour la patrie (VDP, supplétifs de l'armée) dans la zone de You (nord), avait fait 41 morts.

Nous y reviendrons

Mireille (Mimi) Kouamé