Sommet de l’Union africaine : Une grande rencontre pour de petits résultats
Par pressecotedivoire - Sommet de l’Union africaine. Une grande rencontre pour de petits résultats.
Ce sommet de l’Union africaine (UA) était attendu par de nombreux observateurs tant les défis sont nombreux. Les chefs d’Etat devaient débattre sur des sujets de grande importance à un moment où l’Institution connaît, pour la première fois, la suspension de quatre de ses membres.
Un record, car de mémoire d’Africain, jamais l’Union n’avait connu pareille situation. Un premier défi que l’Etat devra relever. La cause principale de ces sanctions entérinées après décision de la CEDEAO étant les coups d’Etat.
Le réel problème ici, ce sont les atteintes répétées à l’ordre constitutionnel dans les Etats malgré les sanctions prises. L’Union africaine ne fait-elle plus peur ? Ou a-t-elle perdu sa crédibilité ?
Dans les deux cas, il lui appartiendra de réhabiliter son image et son influence par des textes « rigoureux », encore plus « durs », a déclaré Macky Sall, président en exercice. La crise au Tigré est l’un des points sur lequel l’Union était attendue. Sur place, dans les discours, les intervenants se sont abstenus d’aborder la question.
En tout cas, pas officiellement. Pourtant, le sommet qui se tenait à Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, était la tribune idéale pour se prononcer sur le sujet qui, paradoxalement, a semblé tabou. Peut-être pour ne pas réveiller l’amer souvenir de l’échec de cessez-le-feu ou pour ne pas mettre à mal les négociations en cours.
En attendant, la guerre civile qui oppose le gouvernement fédéral éthiopien et le Front de libération du peuple du Tigré et le Front de libération oromo depuis le 4 novembre 2020, continue et la tenue du sommet n’y a pas non plus mis un terme.
Les chefs d’Etat africains sont repartis dos à dos sur la question d’Israël comme pays observateur de l’Union. Pendant que certains sont pour la poursuite du dialogue avec l’Etat hébreux, d’autres, des poids lourds de la scène politique africaine, préfèrent garder leurs distances d’avec Israël, arguant les atteintes aux droits de l’homme en Palestine. Finalement, l’Institution a confié le sujet à une délégation de six chefs d’Etat qui devront trouver un consensus.
Au total, le sommet des chefs d’Etat, en tout cas officiellement, a accouché d’une souris. Des sujets de grande importance n’ont pu trouver de solutions. Faut-il en désespérer ?
Modeste KONE