Séjour sous conditions de l’ex-président ivoirien en Belgique : La Cpi réagit à l’affaire de l’expiration du Visa de Gbagbo
Par Soir info - Séjour sous conditions de l’ex-président ivoirien en Belgique. La Cpi réagit à l’affaire de l’expiration du Visa de Gbagbo.
L’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, avait bénéficié, dans le cadre de sa libération sous conditions par la Cour pénale internationale (Cpi), intervenue vendredi 1er février 2019, d’un visa belge de type C. Ce sésame lui donnait un droit de séjour de 90 jours sur le territoire Belge. C’est ce visa qui lui a d’ailleurs permis, mardi 5 février 2019, de fouler le sol de ce royaume. Après trois mois de présence en Belgique, que va-t-il se passer pour l’ex-détenu de la prison de Scheveningen à La Haye ?
Pour en savoir davantage, nous avons envoyé, par mail, lundi 6 mai 2019, un questionnaire au Porte-parole de la Cpi, Fadi El Abdallah.
Comme réponse, il nous a signifié qu’«il s’agit d’une procédure normale concernant le permis de séjour en Belgique, qui est renouvelé tous les 3 mois ». Et, d’ajouter que « le greffe de la Cpi est en contact avec les autorités belges, de façon régulière, et est confiant que ce permis sera renouvelé ».
En clair, Fadi El Abdallah a affiché son optimisme quant au renouvellement du visa Belge de Laurent Gbagbo.
Il reste cependant à savoir combien de temps, durera son séjour sous conditions en Belgique. M. Gbagbo attend, avec sa défense, de voir si la procureure de la Cpi, Fatou Bensouda, fera appel une fois qu’aura été remis le jugement d’acquittement par écrit. Cuno Tarfusser et ses collègues de la Chambre de première instance I avaient rendu une décision orale, le mardi 15 janvier 2019, acquittant Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé de crimes contre l’humanité. Mais, il leur a été demandé de déposer, par écrit, leur décision.
« Une décision dûment motivée sera rendue par écrit en temps voulu. Le procureur peut faire appel de la décision, après le dépôt de la décision motivée », indiquait la Cpi, le mardi 15 janvier 2019, dans un communiqué de presse.
« Messieurs les juges Cuno Tarfusser (juge président) et Geoffrey Henderson, formant la majorité de la Chambre, ont noté le conflit politique violent ayant eu lieu dans le contexte de l'élection présidentielle de 2010, à Abidjan et dans d'autres parties du pays. Cependant, la majorité a considéré que le procureur n'a pas fourni des preuves suffisantes en vue de démontrer la responsabilité de M. Gbagbo et de M. Blé Goudé, pour les incidents faisant l'objet de l'examen de la Chambre », ajoutait le texte. « En particulier, après un examen rigoureux des éléments de preuve, la Chambre a conclu, à la majorité, que le procureur n'a pas démontré plusieurs éléments essentiels constitutifs des crimes reprochés, y compris l'existence d'un « plan commun » visant à maintenir M. Gbagbo au pouvoir, qui aurait compris la commission de crimes contre des civils « en application ou dans la poursuite de la politique d'un État ou d'une organisation » ; et l'existence de schémas de violence à partir desquels il pourrait être déduit qu'il existait une politique d'attaque contre la population civile. De plus, la Chambre a conclu, à la majorité, que le procureur n'a pas démontré que des discours publics de M. Gbagbo ou M. Blé Goudé auraient permis d'ordonner, solliciter ou encourager les crimes allégués. Par conséquent, la Chambre a décidé que la défense n'avait pas besoin de soumettre des éléments de preuves supplémentaires », soulignait le communiqué.
Mais le bureau du procureur de la Cpi avait réussi, ce jour-là, à empêcher la libération immédiate et sans conditions des deux Ivoiriens. Finalement, la Chambre d’appel a coupé la poire en deux, vendredi 1er février 2019, en autorisant leur libération sous conditions. Si Laurent Gbagbo a été accueilli en Belgique, depuis le mardi 5 février 2019, Charles Blé Goudé, lui, continue d’être dans un hôtel à La Haye, attendant un éventuel pays d’accueil.
SYLLA Arouna