Scandale/Côte d'Ivoire : Le parti d’Alassane Ouattara s’oppose à un retour triomphal de Laurent Gbagbo

Le retour au pays de l’ex-chef de l’Etat ivoirien, Laurent Gbagbo continue de faire des vagues au sein du Rassemblement des houphouétites pour la démocratie et la paix (RHDP-Pouvoir). Après les jeunes du parti de l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, c’est le directeur exécutif du RHDP (Pouvoir), Adama Bictogo qui enfonce le clou.

Lors d’une rencontre avec la presse, le jeudi 27 mai à Abidjan, Adama Bictogo, directeur exécutif du RHDP (Parti au pouvoir) s’est prononcé sur l’organisation de l’accueil de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. Exactement comme le souhaite la jeunesse de son parti, Adama Bictogo ne veut pas d’un accueil triomphal pour Laurent Gbagbo.

«Je pense que le sens de la responsabilité, commande aussi à certains moments nous ne versions pas dans l'ostentatoire que nous restons sereins, responsables jusqu'au bout. Je crois que le plus important, c'est que le Président Gbagbo rentre comme tous les citoyens ivoiriens.

Il est libre de rentrer chez lui. Mais de grâce, en tenant compte des victimes silencieuses. Que chacun puisse tenir compte de ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire», prévient Adama Bictogo.

Pour le responsable du parti d’Alassane Ouattara, le retour sobre du président du Front populaire (FPI) éviterait des frustrations aux victimes de la crise postélectorale de 2011 et leurs familles.

«Chacun de nous sait ce qui s'est passé en Côte d'Ivoire en 2011. Je crois que nous devons humblement, hommes politiques que nous sommes, responsables des crimes ou pas, mais le fait d'appartenir à la famille politique, on a un devoir de mémoire vis-à-vis de ces victimes, vis-à-vis de ces familles qui discrètement dans le silence souffrent, meurtries parce qu'elles ont perdu des êtres chers ».

Ainsi s’est adressé Adama Bictogo aux partisans de l’ex-pensionnaire de la prison de la Cour pénale internationale (CPI).

Toutefois, le député d’Agboville fait cas d’une éventuelle manifestation des victimes à l’aéroport le même jour de son retour, «Je voudrais que, le FPI, que tous ceux qui s'agitent comprennent que ce n'est pas le moment donc de vouloir organiser, des cérémonies d’accueil.

Sinon, ils auront en face des gens qui organiseront des cérémonies de deuil. Puisqu'il y a eu des deuils. Je voudrais dire que, nous n'en faisons pas un évènement, nous considérons que, le Président Gbagbo rentre chez lui comme chaque ivoirien rentre chez lui. Comme le Président Alassane Ouattara en 2003 rentrait chez lui dans le respect de tous les ivoiriens et dans le respect des événements que nous avons vécus», a-t-il conclu.

Pendant ce temps, les partisans de Laurent Gbagbo, des organisations politiques et de la société civile continuent l’organisation de son accueil dans une liesse populaire.

A quoi faut-t-il donc s’attendre les jours à venir ?

T John