Scandale/Abobo-Banco: Une dame en couche perd la vie

Par Notre Voie - Abobo-Banco. Une dame en couche perd la vie.

Manifestation à l'hôpital général de MArcory après le décès d'une femme en couche. Image d'illustration.

C’est le corps sans vie de Koné Karidjatou qui nous a été donné de voir, hier, à la mosquée Sylla Zakaria de la commune d’Abobo-Banco. Porteuse d’une grossesse à terme, elle s’était rendue à l’hôpital Félix Houphouët Boigny, accompagnée de Coulibaly Mariam et de Mamine Koné, pour accoucher. Les trois dames ont été reçues dans la nuit de mercredi à jeudi, à 21h35min. Après consultation, le médecin qui a reçu la défunte mère exige aux amies de Karidjatou de prendre leurs dispositions pour la transférer au Chu de Cocody. «Le médecin nous a dit d’aller rapidement chercher un taxi pour l’évacuer», a déclaré Coulibaly Mariam, avant d’ajouter que leur demande de voir «leur belle» être transportée par une ambulance a été rejeté par le médecin. C’est donc à bord d’un taxi à 23h 16min, selon les deux témoins, que Koné Karidjatou, après avoir été sortie de la salle d’accouchement de l’hôpital Félix Houphouët-Boigny d’Abobo mani militari, avec du coton dans les narines, qu’elles ont pris la route du CHU de Cocody. « Au Chu de Cocody, nous avons été aidés par le conducteur de taxi pour sortir Karidja», a révélé Mamine Koné en larmes. Selon elle, le médecin du Chu de Cocody était étonné de les voir recourir aux services du Chu : «Le médecin nous a demandé pourquoi Koné Karidjatou a été transférée ici parce que, a-t-il dit, la crise d’éclampsie dont elle souffrait pouvait être traitée à Abobo sans problème».
Elle a enfin mis en exergue le mauvais traitement que subissent les malades admis à l’hôpital Félix Houphouët Boigny d’Abobo. Ces critiques n’ont pu sauver la vie de Koné Karidjatou, commerçante de profession et sœur de feu le ministre Koné Dramane. Disant la dernière prière avant de conduire le corps à sa dernière au cimetière municipal d’Abobo, l’imam Moussa Diarra de la mosquée Sylla Zakaria a critiqué le mauvais traitement infligé aux femmes en travail dans les hôpitaux et le mercantilisme effréné constaté dans le secteur de la santé. Au moment où nous quittions les lieux des funérailles, la famille de la défunte s’activait à aller porter plainte.

Landry Koudou
(Stagiaire)