Scandale/ Prétendue torture d’ivoiriens au Niger : Les nigériens pourchassés à Abobo. 10 blessés, 12 interpellés, et plusieurs dégâts materiels

Par presscotedivoire.ci - Prétendue torture d’ivoiriens au Niger. Les nigériens pourchassés à Abobo. 10 blessés, 12 interpellés, et plusieurs dégâts matériels.

Les nigériens pourchassés à Abobo. 10 blessés, 12 interpellés, et plusieurs dégâts matériels.

Scène irréaliste. Des jeunes gens, à peine la majorité atteinte, qui ont pris d’assaut des voies principales de la commune d’Abobo. Bout de bois en main. Et/ou une arme blanche (couteau, machette, etc.). Leur quête, des Haoussas (une ethnie de l’Afrique de l’Ouest plus répandue au Niger et au Nigeria).

La cause. Une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux et qui met en scène des personnes présentées comme des Nigérians et qui molestent des individus parmi lesquels il y aurait des Ivoiriens. C’est donc en représailles que ces jeunes gens s’attaquent à tout ce qui est Haoussa ou qui y ressemble. Vendeur de garba (Attiéké et poissons frits), vendeurs de bois, pousse-pousse, etc., tout y passe. Quelle que soit la nationalité.

À Abobo, particulièrement, les hostilités ont commencé au quartier Anador avant d’évoluer vers la gare, en face de la mairie. Dans l’après-midi, plusieurs quartiers de la commune avaient emboîté le pas. À la recherche de l’Haoussa. "On cherche Haoussa, on cherche Haoussa", pouvait-on les entendre scander. Jusque dans la soirée, ils étaient encore dans les rues. Malgré la présence de la gendarmerie et des gaz lacrymogènes, rien n’y fit. Devant la détermination des manifestants. Ils ont plutôt choisi de changer de quartier. Les appels au calme n’ont rien changer.
Les patrouilles des forces de sécurité se multipliaient dans l’après-midi pour essayer de ramener le calme.

Modeste KONÉ

NB: Le titres est de la rédaction.

Côte d’Ivoire : Un Fackenews crée des affrontements inter-communautaires à Abobo. La preuve du faux

Par Salif D. Cheickna

Une vidéo diffusée sur la toile a entrainé des affrontements inter-communautaires dans la commune d’Abobo, ce mercredi 19 mai 2021. Des jeunes révoltés après avoir visionné une vidéo sur les réseaux sociaux où des individus présentés comme des ivoiriens candidats à l’immigration sont malmenés au Niger. Il n’en fallait pas plus que des badauds s’attaquent aux commerces des nigériens dans la commune d’Abobo. Le Fact-checking ces événements est sans appel.

Dans son alerte contre les Fakenews, « Police Secours », prévient qu’« une vidéo publiée sur les réseaux sociaux est présentée comme des sévices infligés à des ivoiriens dans un autre pays. Et d’affirmer que ces insinuations sont fausses car rien ne permet d’identifier les victimes, ni de déterminer leurs nationalités. De plus cette vidéo n’est ni datée, ni géo-localisée.

« Non, il ne s’agit pas de vidéo d’exactions au Niger, mais au Nigeria, selon les premières vérifications. Selon les premiers éléments à partir de la vidéo montrant des exactions sur des individus, il s’agit d’images en provenance du Nigeria et non du Niger », sont formels nos confrères de #RTI.info.

Date précise et le lieu exacts difficile à identifier

La date précise et le lieu exacts sont difficiles à identifier pour l’instant. Mais, sur la pancarte qui apparaît souvent à gauche de l’image, on peut lire : "Slow Down Check Point Ahead. Operation Safe Heaven" ou encore "Ralentir, devant un poste de contrôle.

"Operation Safe Heaven". Cette inscription en Anglais, nous situe déjà dans un espace anglophone. Il ne peut donc pas s’agir du Niger, pays francophone.

Aussi, d’après des recherches sur Google avec les mots-clés "Operation Safe Heaven", on retrouve des informations ramenant au nom d’une opération de maintien de la paix dans l'État du Plateau au Nigeria. "Operation Safe Heaven" est en effet une force multitâche créée en 2010, chargée de la sécurité des personnes et des biens dans le Plateau de Jos, Bauchi et certaines parties du sud de Kaduna. A ce stade, l’on peut dire qu’il ne s’agit pas d’une vidéo au Niger, mais plutôt au Nigeria.

Autre détail, l’uniforme du soldat...

Autre détail, l’uniforme du soldat en train de battre les individus ligotés, reste un indicateur. Après des recherches avec le mot-clé "Nigeria Army Uniform", on retrouve des images et articles sur des sites web du Nigéria avec comme illustration des photos de soldats nigérians ayant une tenue similaire à celle du soldat qui punit les individus, à première vue, capturés.

Certaines recherches en cours et détails devraient permettre de mieux cerner le lieu précis, la date, les auteurs et les circonstances.

Avec #LesVerificateurs #RTIinfo

Par Salif D. Cheickna