Scandale: La moitié des 400 prisonniers politiques de Ouattara, malades. Leurs parents exigent leur libération

Par IvoireBusiness - La moitié des 400 prisonniers politiques de Ouattara, malades. Leurs parents exigent leur libération.

Les parents des détenus politiques réunis au sein de l’Association des Femmes et Familles des Détenus d’Opinion (AFFDO-CI) ont fait des confidences ce dimanche 15 novembre 2015 à Yopougon sur les conditions d’arrestation et de détention de leurs proches respectifs.

LES TEMOIGNAGES EMOUVANTS DES EPOUSES DES DETENUS POLITIQUES

«Nos parents sont méprisés, torturés, emprisonnés sans aucune raison valable. Nous demandons leur libération », commence Désirée Douati, présidente de l’AFFDO-CI. Et poursuit-t-elle s’offusquant de cette violation des droits humains en terre ivoirienne depuis l’avènement des démocrates au pouvoir sous la poussée de Paris et de la communauté internationale:
«Les détenus dont nous parlons sont au nombre de 400 personnes, c’est-à-dire 400 chefs de familles. Parmi les 400 détenus, plus de la moitié est malade et l’Etat refuse de prendre les frais en charge. Plus de 100 personnes ont été victimes de torture avant d’être mises sous mandat de dépôt. Pourquoi traiter un être humain comme un animal ? »

A sa suite, plusieurs épouses de détenus politiques, arrêtés en général depuis la crise postélectorale de 2010-2011 et la veille des élections de 2015, ont exprimé leur ras-le-bol et réclament la libération immédiate de leurs compagnons de vie.

«Je suis Daligou Véronique, petite sœur de Loba Kragbé Didier emprisonné depuis 2011 au Libéria. Extradé en 2012, il est à la MACA, Maison d’Arrêt et de Correction d’Abidjan sans jugement. Nous n’avons pas accès à eux. Mon frère est malade et n’est pas traité. Il est père de deux enfants dont j’assure la charge. C’est difficile et insupportable…».

epouses des detenusQuand une autre nommée Kla Marceline dénonce l’arrestation jugée arbitraire de son conjoint, ‘’un opérateur économique qui ne s’est jamais mêlé de politique ». Puis :

«Mon mari a été interpellé le 10 septembre 2015 alors qu’il est sorti juste pour aller chercher quelque chose à manger. On lui a collé l’étiquette de troubles à l’ordre public. C’est injuste, je demande sa libération», affirme pour sa part Adou Bernadette.

Au total, les épouses de détenus dénoncent les conditions arbitraires dans lesquelles leurs conjoints ont été pris, les conditions de détention peu respectueuses de leurs droits et exigent leur libération pour sauver leurs enfants livrés à eux-mêmes.

Hervé Gobou
Source: Ledebativoirien.net

Côte d’Ivoire: Les parents des centaines de détenus politiques demandent leur libération ( L’Éléphant Déchainé)

C’est le dimanche 15 novembre dernier, le jour de la commémoration de la Journée nationale de la paix, que les conjointes et parents des détenus de la crise postélectorale, et ceux de la marche non autorisée du 10 septembre 2015, se sont réunis à Yopougon. Objectif: interpeller l’Etat sur la situation de leurs proches maintenus dans les liens de la détention. Regroupés au sein de l’Association des femmes et familles des détenus d’opinion de Côte d’Ivoire, les parents de ces personnes incarcérées, avec à la tête Désirée Douati, la présidente et la Porte-parole de ladite Association, ont dépeint, avec beaucoup d’émotions, lors de cette rencontre, la situation dramatique que vivent leurs maris et enfants dans les prisons ivoiriennes. «Cela fait 4 ans que dans notre pays, des personnes sont détenues pour leur opinion. Cela fait 4 ans que nous sommes opprimées. Aujourd’hui, nous vous faisons appel pour vous faire part de la souffrance d’une famille, d’une femme et surtout du traumatisme d’un enfant de détenu», a indiqué Désirée Douati. Très affectée, elle a poursuivi ses propos en ces termes: «Nos parents sont méprisés, torturés, emprisonnés sans aucune raison valable.

Nous demandons leur libération.» Toujours selon la présidente de cette association, il y a aujourd’hui 400 personnes détenues. Et parmi ces détenus, plusieurs d’entre eux présentent un état de santé critique, d’autres ont été victimes de tortures avant leur mise sous mandat de dépôt, et la demande de mise en liberté provisoire formulée par certains a été rejetée par les autorités judiciaires. Après l’intervention de la responsable, des conjointes et mères des détenus ont, tour à tour, pris la parole pour témoigner sur les conditions d’interpellation et de détention de leurs proches, accusés pour la plupart d’atteintes à la sûreté de l’Etat et de troubles à l’ordre public. Il ressort des témoignages de ces femmes que les personnes incarcérées se trouvent dans plusieurs prisons du pays, et certaines parmi elles sont toujours dans l’attente de leur jugement quand d’autres, sont encore détenues malgré un non-lieu décidé par le juge d’instruction. Et Coulibaly Gnénéma qui affirmait qu’il y a une véritable Justice en Côte d’Ivoire! Alassane Ouattara qui a décidé, à l’occasion de sa prestation de serment pour son second mandat le mardi 3 novembre 2015, de «renforcer le processus de réconciliation nationale, par de nouvelles consultations qui vont permettre d’accélérer la réconciliation des filles et des fils de notre pays», n’est certainement pas informé du drame que vivent ces détenus et leurs familles.
C’est chose faite…

Noël Konan
L’Éléphant Déchainé