Rodéo au Togo/Chasse aux pro-Gbagbo en exil: Comment le ministre Lida Kouassi Moïse a été arrêté au Togo puis extradé à Abidjan ?

L’information tombait hier à la rédaction d’IvoireBusiness par une serie d’appels des membres de la famille de Moïse Lida Kouassi, ancien ministre de la défense du Président Laurent Gbagbo, et de notre correspondant au Togo. Il était en train d’être arrêté

Moïse Lida Kouassi à son arrivée hier 06 juin au soir à l'aéroport d'Abidjan-Port Bouët.

L’information tombait hier à la rédaction d’IvoireBusiness par une serie d’appels des membres de la famille de Moïse Lida Kouassi, ancien ministre de la défense du Président Laurent Gbagbo, et de notre correspondant au Togo. Il était en train d’être arrêté

par la police ghanéenne. Selon notre correspondant au Togo, Ce mercredi 06 juin, des personnes à bord de véhicules 4X4 se sont présentées comme des Gendarme vers 09h au domicile du ministre Lida Kouassi sis à Lomé. La perquisition à laquelle ont procédé ces visiteurs du jour s’est avérée infructueuse. Néanmoins le ministre Lida et l’un de ses protégés ont été conduits à la Gendarmerie nationale de Lomé sans motif apparent, où ils se trouvaient encore au moment où notre correspondant nous transmettant cette information. Cette interpellation de l’ancien ministre de la défense de Laurent Gbagbo a coïncidé curieusement avec l’arrivée d’Alassane Ouattara dans la capitale Togolaise (Lomé) pour un sommet de l’UEMOA.
Peu après, les dépêches de l’AFP et de la presse internationale ont confirmé l’information de l’arrestation de Lida Kouassi, vécue en direct par le correspondant d’IvoireBusiness au Togo.

COMMENT LIDA A-T-IL ARRÊTE ?

Selon le correspondant d’IvoireBusiness, sur le coup de 9H hier matin, 5 Véhicules 4X4 bourrés d’hommes puissament armés et précédés par plus d’une vingtaine de motards de la gendarmerie togolaise ont envahi le périmètre de la résidence du ministre Lida Kouassi. Il s’agissait des hommes du service du renseignement intérieur (SRI).

Cinq de ces hommes font leur entrée et passent au peigne fin sa résidence. Son ordinateur, ses trois portables et des portables des enfants qui habitent chez lui sont emportés. Il est embarqué manu militari sans mandat d’arrêt et sans aucune autre forme de procès.
Indignés, notre correspondant appelle le colonel des SRI qui dirige les opérations sur l’illégalité de la procédure en cours.
Ce dernier lui répond d’un ton sec que “quand l’ordre vient du sommet il n’y a plus de procédure”. Le ministre Lida demande à appeler son avocat! On le lui refuse catégoriquement! Il est embarqué! Dès lors, plus de nouvelles du ministre jusqu’à l’annonce officielle de son arrestation.

Selon notre correspondant, le directeur de la DST ivoirienne était présent avec un de ses agents informaticiens pour fouiller et prendre des indices de preuves d’un prétentu coup d’Etat que préparait le ministre.
Aucun bout de papier n’a été oublié par les enqueteurs!
Notre correspondant qui s’est rendu à la gendarmerie est sommé de patienter sans aucune information. L’atmosphère est lourde et pesante.
Ça sent le roussi et les premières rumeurs d’extradition vers Abidjan commencent à fuser.
La fille de Lida qui suit les évènements en direct est inconsolable.

Peu après, un responsable de la gendarmerie togolaise a confirmé l’arrestation de Lida et et expliqué que ce dernier a été interpellé "suite à un mandat d`arrêt international lancé contre lui en juin 2011".

"La procédure suit son cours. A la fin de cette procédure, il sera remis à
l`autorité qui a signé ce mandat d`arrêt ». C’est ce qui fut fait et le ministre fut ensuite extradé sur Abidjan quelques heures plus tard par avion dans la soirée.

L’annonce de son extradition sur Abidjan fut faite par la télévision RTI au journal de 20H.

Moïse Lida Kouassi s`était exilé à Lomé avec sa famille juste après le 11 avril 2011, jour du kidnapping du Président Laurent Gbagbo en son palais de Cocody-les-Ambassades par l’armée française, l’Onuci et l’armée de Ouattara FRCI.

Depuis l`arrivée du président Alassane Ouattara au pouvoir en Côte d`Ivoire en avril 2011, la justice ivoirienne a lancé une série de mandats d`arrêt internationaux contre des figures du régime Gbagbo exilées dans des pays de la région, notamment au Togo et au Ghana. Aucun mandat n`avait jusqu`ici été exécuté.

Cette arrestation a coïncidé avec la visite à Lomé du président ivoirien pour un sommet de l`Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).

Nous y reviendrons.

Eric Lassale avec Claude Millé (Correspondant d’IvoireBusiness au Togo) et Nondjon Christine