REPONSE A M. VENANCE KONAN: "Ce Monsieur est un sujet qui devrait intéresser les psychanalystes pour un examen"

Le 13 novembre 2010 par Autre presse - Nous avons pris plaisir à lire M.Venance Konan. Ce Monsieur est un sujet qui devrait intéresser les psychanalystes pour un examen

clinique. Son ton et son style révèlent que ce monsieur souffre d’une haine pathologique chronique, qui pourrait s’accompagner d’une hypertension aggravée. Loin que son discours soit le reflet d’une critique intellectuelle objective, soucieuse de se rapprocher de la vérité, à défaut de la dire intégralement, il est plutôt l’expression d’une haine pathologique. Un tel discours ne saurait être convaincant et séduisant. Bien au contraire, le discours de M. Venance Konan doit passer au crible de la raison, pour éviter le fourvoiement de certaines personnes trop souvent victimes des coups de foudre, au passage de belle et séduisante démagogie.

Première thèse de Venance Konan : Tous les maux actuels de la Côte-d’Ivoire viennent seulement de l’incompétence de Gbagbo et des refondateurs.
Antithèse : Les maux actuels de la Côte-d’Ivoire proviennent à 90 % des bouleversements socio-économiques tragiques qu’ont causés les rebelles par leur cruauté et leur barbarie. Ces maux proviennent aussi, par ricochet, du RHDP (PDCI, RDR, MFA, UDPCI) qui a été le soutien politique de la rébellion par la création du G7, et qui, tout au long du processus de sortie de crise, s’en est servi comme branche armée d’influence pour obtenir la satisfaction de toutes ses exigences politiques. A cet effet, le RHDP n’a jamais voulu du désarmement. Des pseudo-démocrates et républicains qui cautionnent une rébellion armée, c’est cela aussi une des causes des maux des ivoiriens.
Il faut faire preuve d’honnêteté pour reconnaître une coresponsabilité du RHDP dans la situation tragique que vivent les ivoiriens. Seule la démagogie et la myopie politique peuvent refuser d’évoquer cette coresponsabilité. Depuis son élection en 2000, Gbagbo a formé un gouvernement d’ouverture avec le PDCI et le PIT, puis avec le RDR, et depuis l’Accord de Marcoussis, un gouvernement de réconciliation avec la participation du RHDP et de la rébellion. Le RHDP n’est donc pas étranger aux maux de la Côte-d’Ivoire. Soutenir le contraire c’est faire preuve de démagogie et de mauvaise foi, sauf si l’on ignore ce que gouverner veut dire.

Deuxième thèse de Venance Konan : Houphouët a déjà mené le combat contre le colonialisme. Le combat à mener n’est plus contre le colonialisme. Il faut mener le combat pour le développement.

Antithèse : Nous sommes d’accord qu’il faut mener le combat pour le développement. Mais le combat pour le développement est une illusion, il est perdu d’avance, s’il n’y a pas de combat contre le néo-colonialisme. Ce néo-colonialisme est ce monstre dont les agissements empêchent la plupart des ex-colonies de sortir du sous-développement chronique. Le combat contre le néo-colonialisme précède le développement. L’africain qui n’a pas compris le sens de ce combat, peut continuer de rêver du développement et ne pourra que mourir dans son beau rêve. Du néo-colonialisme, Kwame Nkrumah, Premier Président du Ghana, disait ceci : « L’essence du néo-colonialisme, c’est que l’Etat qui est assujetti est théoriquement indépendant, possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité, son économie, et par conséquent sa politique, son manipulées de l’extérieur. » In Le néo-colonialisme, édition présence africaine, p9. Le néo-colonialisme c’est l’exploitation sans contrepartie ou sans contrepartie raisonnable, c’est l’appauvrissement des pays qui le subissent. Ouattara est le candidat idéal des puissances néo-colonialistes. Avec lui le développement ne sera qu’une illusion. Le triste paradoxe d’Houphouët est qu’il a lutté contre le colonialisme pour devenir un allié sûr du néo-colonialisme. En réalité, il a redonné dans l’autre main ce qu’il a obtenu dans une main.

Troisième thèse de Venance Konan : Avec l’élection de Gbagbo, les Baoulés seront toujours spoliés et tués impunément dans l’ouest et le centre-ouest.

Antithèse : Cette intoxication, cette manipulation des consciences a l’âge du retour au multipartisme en Côte-d’Ivoire. L’on se souvient encore de 1990, quand le PDCI, manquant d’argument politique contre Gbagbo, a opté pour la stratégie de la manipulation et de l’intoxication, en suscitant des peurs et des craintes pour discréditer Laurent Gbagbo. Que n’a-t-on pas entendu à cette époque ? On a entendu des propos scandaleux du genre : « Si Gbagbo vient au pouvoir, il va chasser à l’ouest et au centre-ouest tous les baoulés de leurs plantations. » « Si Gbagbo vient au pouvoir, il va chasser tous les étrangers de la Côte-d’Ivoire. Par ce discrédit, le PDCI a pu relier à sa cause une bonne partie de l’électorat en 1990, y compris les étrangers comme bétail électoral. Depuis 10 ans que Gbagbo est au pouvoir, où sont les baoulés, où sont les étrangers ? Ils sont là où ils ont toujours étés en Côte-d’Ivoire, prospérant tous dans leurs activités.

ZEKA TOGUI, Copaci_infomail