Rébellion contre le régime Ouattara/ War Room: Le journal pro-Bédié « Le Nouveau Réveil » reconnait enfin l’action déstabilisatrice du Commando Beinguiste à l’Ouest

Le 05 janvier 2012 par IvoireBusiness – Passés les premiers jours de flottement et de déni, la raison commence à l’emporter chez nos confrères de la presse

Combattant armé non identifié.

Le 05 janvier 2012 par IvoireBusiness – Passés les premiers jours de flottement et de déni, la raison commence à l’emporter chez nos confrères de la presse

proches du pouvoir d’Alassane Ouattara. Ils reconnaissent enfin l’action déstabilisatrice du Commando Beinguiste à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, notamment à Duekoué et Bangolo où ils ont infligé une cuisante défaite aux soldats pro-gouvernementaux, les FRCI.
Nos confrères proches du parti au pouvoir (RDR + PDCI) ont enfin compris que l’attaque armée du Commando Beinguiste contre les positions gouvernementales n’était en rien une affaire de parti politique, mais une affaire dans laquelle l’intérêt supérieur de la nation était en jeu. Il s’agit de la sécurité de la Côte d’Ivoire toute entière, et non de la sécurité du parti au pouvoir, à savoir le Rassemblement des Houphouétistes (alliance RDR de Ouattara et PDCI de Bédié).
Ainsi le « Nouveau Réveil », quotidien pro-Bédié et allié de Ouattara au sein du RHDP au pouvoir, titre à sa Une du jeudi 05 janvier 2012 : « Malgré les assurances des autorités militaires, Situation
sécuritaire toujours préoccupante à l’Ouest ».
Quelle belle reconnaissance des victoires militaires du Commando Beinguiste qu’ils voulaient passer par pertes et profits.
Selon notre confrère, sous la plume de Paul Koudou,

« En dépit de nos appels répétés à la vigilance, la situation sécuritaire demeure préoccupante sur le flanc gauche du territoire de la République, précisément à la frontière ivoiro-libérienne ».
Il Confesse que « les premières autorités de notre pays devraient, en raison de la récurrence des tentatives d’incursion très sérieuse dans cette zone ou des alertes fréquentes, songer à mettre en place un dispositif sécuritaire plus cohérent et plus rassurant pour décourager tous les candidats au désordre qui rôdent comme des marchands de mort autour de cette frontière ».
Autrement dit, un dispositif plus sérieux et plus convainquant devrait être mis en place pour contrer le Commando Beinguiste, qui caracole de victoire en victoire, et qui inflige de très lourdes pertes aux soldats pro-gouvernementaux, les FRCI.
En effet, après les 200 morts FRCI de Taï la mi-septembre par les combattants du MSD-CI du Major Bamba, ce fut les 35 FRCI tués sur l’axe Duekoué-Man il y a 10 jours et la déroute des mêmes FRCI dans la nuit de lundi à mardi par les hommes du Commando Beinguiste.
La première riposte immédiate du gouvernement Ouattara fut d’envoyer dès mardi matin des centaines de chars et de blindés de la gendarmerie nationale à l’Ouest et sur toute l’étendue du territoire national, là où il aurait fallu, dans l’intérêt supérieur de la nation, amorcer le dialogue avec les combattants armés du Commando Beinguiste.
C’aurait été l’occasion de donner un sens à la paix et à la Commission Dialogue-Vérité et Réconciliation (CDVR) de Charles Konan Banny, actuellement au point mort.
Le Nouveau Réveil reconnait que vouloir combattre militairement le Commando Beinguiste n’est pas chose aisée pour le gouvernement Ouattara « à cause de la nature qui offre des possibilités de camouflage à ces individus mal intentionnés. La longueur de la frontière, les pistes, les fleuves et rivières sont autant de facteurs naturels qui rendent plus difficile la mise en œuvre d’un plan global de sécurisation ».

En effet, les combattants armés du Commando Beinguiste sont décrits comme très habiles et très mobiles, maitrisant tous les coins et recoins de la forêt de l’Ouest. Ils peuvent donc être quasiment invisibles en se fondant facilement dans la nature. Ce n’est pas une armée conventionnelle.
Cette voie de déploiement massif des Chars de la gendarmerie nationale pour combattre Beinguiste et ses hommes est, comme l’a reconnu lucidement « Le Nouveau Réveil », vouée à l’échec.
Il faut donc appeler à un dialogue inclusif avec le FPI, le parti de Laurent Gbagbo, qui a tendu la main du dialogue à Ouattara, lequel l’a pour l’instant refusée. Pour combien de temps encore ?
La rébellion armée du Commando Beinguiste pourrait l'obliger revoir sa position et ouvrir le jeu politique, pour l’instant hermétiquement fermé à l'opposition, et conduire ainsi à une nouvelle redistribution des cartes sur l'échiquier politique ivoirien.

Patrice Lecomte