Présidence du FPI: Discours d'Aboudramane Sangaré, vice-président du FPI et gardien du Temple, à l'occasion du lancement de la campagne du Président Laurent Gbagbo à la présidence du FPI

Par IVOIREBUSINESS - Discours d'Aboudramane Sangaré, vice-président du FPI et gardien du Temple, à l'occasion du lancement de la campagne du Président Laurent Gbagbo à la présidence du Front populaire ivoirien (FPI), samedi 06 décembre 2014 au siège du parti à la Riviera-Attoban.

Lancement officiel de la campagne du Président Laurent Gbagbo, samedi 06 décembre 2014 au siège du FPI à la Riviera-Attoban.

D’entrée, je tiens à exprimer tous mes remerciements aux organisateurs de cette prestigieuse cérémonie de lancement de la campagne du plus illustre d’entre nous, le président Laurent Gbagbo, pour m’avoir choisi d’entre tous pour témoigner. Parler du Président Laurent Gbagbo pour m’avoir choisi d’entre tous pour témoigner. Parler de Laurent GBAGBO, c’est ouvrir mon coeur, c’est me laisser envahir par l’émotion, c’est me confondre en remerciements. Oui, Président Laurent Gbagbo, cher Frère et Ami, merci pour ce que tu as fait pour moi, merci pour ce que tu as fait de moi, merci pour ce que tu as fait avec moi. Tu m’as donné par-dessus tout un nom, une identité, un parcours, une vision, des valeurs à partager. En un mot, tu m’as sorti de l’anonymat.
Oui, je sais que tu n’aimes pas que l’on fasse l’étalage de ta générosité, de ton sens de l’amitié mais tout comme Allah, ingratitude n’est pas obligée.
Cher Frère et Ami, tu as à la fois fait de moi le N°2 du FPI, le Secrétaire général du parti quand tu as été porté à la présidence de ce Parti alors même que j’étais en prison et qu’il y avait beaucoup qui méritaient ce poste. Et c’est une salle débout qui a acclamé ton choix et ton sens des symboles. Président de la République, tu as fait de moi un ministre d’Etat, deuxième personnalité de ton gouvernement.
Après les accords de Linas Marcoussis, de sinistre mémoire, tu m’as tout premier élevé au rang de chef d’institution alors que l’Inspection générale d’Etat n’est pas une institution. A chaque fois, comme à ton habitude d’ailleurs, tu as entouré ma famille, mes proches et connaissances de toute ton attention et de tous tes bienfaits.
Tu m’as surtout offert ta confiance et ton amitié, mieux ta fraternité. Président Laurent Gbagbo, tu viens encore de m’honorer en me confiant les obsèques de notre maman Lele Gado Marguerite. Responsabilité bien lourde mais combien gratifiante. C’est le lieu de remercier ici tous ceux et toutes celles qui ont accepté de m’apporter leur concours dans cette délicate mais noble mission. Je mesure toute l’étendue de ce choix porté sur ma modeste personne quand je sais tout l’amour que tu avais pour Maman. C’est elle qui t’a permis de poursuivre tes études en subvenant à force de lourdes tâches à l’accomplissement de ta destinée, après l’arrestation de ton père Z èpê Koudou Paul, lors des complots qui se sont avérés faux dans les annéds1963-1964.Tu te plais à dire que ta famille fonctionnait comme un gouvernement : le père Koudou Paul était le Président de la République qui imprimait la vision et ta mère Gado Marguerite, le Premier Ministre qui affrontait les problèmes au quotidien.
Président Laurent Gbagbo, là ou tu te trouves, en mission au service de la démocratie et du triomphe de la souveraineté [et je sais que tu reviendras pour rendre compte à ton peuple de Côte d’Ivoire qui t’attend avec espoir], reçois encore une fois, ma gratitude et l’expression de ma loyauté sans faille. Tout simplement tu m’as donné une leçon de vie. Oui, président Laurent Gbagbo, ton parcours est une leçon de vie. Avec de la volonté et du courage tu as réussi ta vie et ta déportation à la CPI ne pourra rien changer. Tu t’es battu pour surmonter tes faiblesses et handicaps. Tu t’es engagé dans des combats sans avoir l’idée de leur aboutissement, avec pour seules boussoles tes convictions, ton idéal de démocratie, de solidarité et de partage. Merci pour l’expérience et l’émotion partagées, les joies et les tristesses contenues, les défaites encaissées mais aussi les victoires remportées.
Amoureux de la vérité, tu as choisi de servir l’histoire, cette science qui cherche la seule vérité qui s’oppose à l’erreur. Historien tu as su démontrer par ton parcours que l’histoire est une affaire d’hommes qui se battent pour influencer son cours. Tu es passé par tant d’épreuves. Quelle divinité as-tu bien pu offenser qui aura amené un homme d’une générosité insigne à parcourir un pareil cycle de malheurs, à affronter autant d’épreuves ? Est-ce là la récompense de la générosité, de l’amour du prochain ? Ta vie est un vrai film d’action, un roman d’éducation. Tu es héros à exploits mais aussi un héros à mission. A lire ta vie, on peut se laisser surprendre par l’émotion mais on ne s’ennuie pas.
Président Laurent Gbagbo, merci de m’avoir fait découvrir la politique et de m’avoir initié et cela même si la politique nous réserve parfois des coups rudes à faire désespérer de l’humain. Et par-dessus tout, merci de m’avoir enseigné que l’on peut faire de politique sans haine et sans rancune en restant dans le vrai et ayant le sens de l’humain, le don d’empathie et d’émotion.
Oui, Président Laurent Gbagbo, c’était une lourde tâche à l’époque que de fonder le Front Populaire Ivoirien (FPI). Les coups venaient de toutes parts, l’adversité était coriace et cynique. Malgré toutes les humiliations subies, tu es parti à ton propre rythme, comprenant ainsi que tout l’art de politique consiste à aller à son rythme pour remporter la victoire finale. Doucement, doucement, nous sommes pressés. Et tu as gagné le FPI. Tu as façonné ce parti avec le talent d’un architecte émérite. Aujourd’hui, confronté à l’actualité la plus brûlante, tu cherches à comprendre et tu ne comprends toujours pas. Loin de ton cordon ombilical, dans un univers fait de grilles, de barbelés et de portes qui se ferment, tu souffres de la souffrance du FPI, ton parti. Ta chair est meurtrie. Les signaux ne sont guère rassurants. Tu ne vois que jeux d’ombres et positionnements politiciens qui t’obscurcissent la vue. Pourquoi cet instrument de lutte et d’espoir que tu as si bien ciselé traverse t-il ces zones de turbulences? Le FPI marcherait-il sur la tête au moment même où tout l’espoir des Ivoiriens repose sur lui ? Oui, tu te demandes surtout pourquoi le Gardien du temple n’a pas su mettre le Parti à l’abri de ces fortes turbulences qui risquent de l’emporter.
Oui Président Laurent Gbagbo je le confesse, j’ai failli à ma mission. Je n’ai pu être à la hauteur de la noble mission que tu m’as confiée. Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Peut-être n’ai- je pas pu disposer des bonnes clés pour protéger le temple des intempéries politiques, des ambitions, appétits et convoitises. Mais à quoi peut bien servir encore un gardien du temple quand la confiance a déserté le temple ? Et que devient-il ? Une coquille vide.
Non, Président Laurent Gbagbo, je ne cherche pas d’excuses. Pour avoir failli je te prie de recevoir en ce jour solennel toutes mes excuses. Ces excuses, je les présente aussi à la grande famille du FPI, à toutes celles et à tous ceux qui, aujourd’hui portent la déception du FPI.
Dans un geste d’humilité et de repentance, je me tourne vers le Président-fondateur du FPI, Laurent Gbagbo, celui-là même qui détient l’original de la clé du temple pour lui demander de reprendre la mission qu’il a bien voulu me confier. Et j’entends le concert assourdissant des cris des militantes et militants qui m’accompagnent dans cette requête à laquelle le fédéral de Sinématiali, Soro Kéléfohoua (qui vient d’entrer par la grande porte de l’histoire du FPI, donc de la Côte d’Ivoire), et les signataires de l’appel MAMA ont donné forme.
Que l’on se rassure : cet appel n’est ni un défi lancé à qui que ce soit, ni un désaveu de qui que ce soit. Comme le dit si bien M. Guy Laberti, ‘’le Président Laurent Gbagbo est au-dessus d’un débat au sein du FPI’’.
Oui, militantes, militants du FPI, il est temps de regarder l’affreuse réalité en face pour en tirer toutes les conséquences. L’affreuse réalité ? le FPI tel un bateau ivre à l’image du Costa Concordia, court à sa perdition. Nous ne devons pas verser dans du ponce pilatisme en nous lavant les mains. Tous autant que nous sommes portons la responsabilité de ce naufrage avec votre serviteur en premier. Il ne nous reste plus qu’à nous tourner, dans un geste d’humilité vers celui-là même qui a fait le sacrifice de sa vie pour le FPI et pour la Côte d’Ivoire, le Président –fondateur Laurent Gbagbo.
Quand l’on veut diviser le FPI, les militantes et les militants doivent se tourner dans un geste d’humilité vers le Président Laurent Gbagbo qui saura leur donner cohésion, unité et solidarité. C’est à dessein que la formule « uni et rassemblé » parsème sa lettre notariée donc authentifiée d’acceptation de sa candidature à la présidence du FPI, répondent ainsi à l’appel de l’immense majorité des fédérations.
Quand les regroupements et obédiences se font sur la base ethnique et que le risque de voir imploser le FPI est grand, les militantes et les militants doivent se tourner vers le Président-fondateur qui a toujours su hisser les populations par-delà les clivages ethniques.
Quand l’on veut déchiqueter le visage du FPI les militantes et militants doivent se tourner dans un geste d’humilité, vers son Président-fondateur Laurent Gbagbo qui, par une chirurgie réparatrice, dont il a seul le secret, saura lui donner un visage agréable et serein.
Quand l’on veut enlever au FPI son énergie, sa détermination, sa combattivité, sa résistance et son rayonnement, les militantes et militants doivent se tourner dans un geste d’humilité vers le Président-fondateur Laurent Gbagbo qui, plus que tout autre, saura leur insuffler ces valeurs qui fondent le parcours du parti, constituent son ADN.
Quand la vision stratégique manque de clarté, les militantes et militants du FPI doivent se tourner dans un geste d’humilité vers le Président-fondateur Laurent Gbagbo qui saura leur donner à la fois de la lisibilité et de la visibilité.
Quand, enfin, on veut ébranler les fondations même du FPI les militantes et les militants doivent se tourner dans un geste d’humilité vers le Président-fondateur Laurent Gbagbo, qui saura leur donner les clés pour sauvegarder les fondations cardinales du parti, lui permettant ainsi de continuer son oeuvre gigantesque de refondation de la Côte d’Ivoire.
C’est là tout le sens de l’acceptation donnée par le Président Laurent Gbagbo à l’appel de l’immense majorité des fédérations signataires de l’appel de Mama.
Pour redonner vie, cohérence, unité et cohésion au FPI, pour que ce parti construit dans la sueur, le sang, et les larmes continuent de porter haut le flambeau de la démocratie, de l’Espérance, de réconciliation pour permettre à notre pays de se reconstruire et devenir par là-même, une partie prenante et non une partie prise dans les relations internationales.
Militantes, militants du FPI, avec le concours inestimable du Président Laurent Gbagbo, le Parti doit libérer le Président et non se libérer de Laurent Gbagbo. Le FPI doit suivre les traces du Président Laurent Gbagbo. Le FPI doit chausser les souliers du Président Laurent Gbagbo. Le FPI ne doit pas être un caillou dans la chaussure du Président Laurent Gbagbo qui l’empêche de marcher. Au FPI, le Président Laurent Gbagbo ne doit pas être un nom qui fâche mais un nom qui unit et rassemble, qui transcende tous les clivages.
Le Président Laurent Gbagbo n’a jamais été aussi présent dans la vie politique ivoirienne, africaine et mondiale. Il est adulé par les forces politiques et sociales démocratiques de tous les continents. Son absence est donc à la fois une présence active et distinguée. Là où il se trouve, il continue d’incarner l’espoir des démocrates et patriotes du monde entier.
La Côte d’Ivoire le réclame. L’Afrique, en quête de dirigeants dignes et responsables, de dirigeants qui enseignent et militent pour le langage de la vérité, du courage et de la détermination, pour le langage des peuples à disposer d’eux-mêmes le réclame.
Le FPI, son parti ne peut être que l’initiateur ou l’accompagnateur d’une telle dynamique. Il ne peut en être le fossoyeur. Ce serait alors exposer le FPI aux flèches habiles et acérées de l’histoire. Après la mort physique de maman Lélé Gado Marguerite, mettons le fils Laurent Gbagbo à l’abri d’une mort politique qui, à n’en point douter, viendra durablement saper son moral et ruiner sa santé et son bien-être.
Oui, militantes et militants du FPI, j’ai un rêve : le rêve de voir le FPI fort, uni et rassemblé autour du Président Laurent Gbagbo pour entamer à l’unisson un hymne à la joie et à la fraternité, un hymne à la paix et à la réconciliation, un hymne pour libérer le Président Laurent Gbagbo et la Côte d’Ivoire. Rendons ce rêve possible en décrétant la pause des inimitiés et des haines, de la rancune tenace, de l’esprit de vengeance et de revanche. C’est la seule façon pour le FPI d’être digne de l’enseignement que le Président Laurent Gbagbo nous a si magistralement transmis.
Si nous aimons le Président Laurent comme tous nous le proclamons urbi et orbi et la main sur le coeur, pourquoi alors tant de cacophonie, tant de méchantes paroles, tant de mauvais comportements, tant de haine f21) ? Pourquoi ne pas réapprendre à se tolérer, à se faire mutuellement confiance, à se donner la main dans un geste d’amour et de paix.
Nous favoriserons ainsi le repos de l’âme de tous ceux qui sont morts dans nos durs moments de lutte, nous redonnerons espoir à tous ces nombreux Ivoiriens qui misent sur nous.
Dans l’unité, le rassemblement et la confiance retrouvés, tout deviendra possible. Le FPI a toujours su faire prévaloir cet état d’esprit dans les moments essentiels de sa vie politique. J’ai confiance. Je garde espoir.
Dans la lutte et dans l’espoir,
Dans la certitude d’une victoire éclatante du Président Laurent Gbagbo au prochain congrès du FPI,
Je vous remercie.

Aboudramane Sangaré
Vice-président du FPI