Politique: Voici pourquoi Ouattara tient absolument à casser le FPI

Le 28 août 2012 par AUJOURD'HUI - « Aqmi, Al Qaeda Gspc, Mujao, ces organisations ont des ramifications qui prennent des appellations

Ouattara, Gbagbo, et Bedié.

Le 28 août 2012 par AUJOURD'HUI - « Aqmi, Al Qaeda Gspc, Mujao, ces organisations ont des ramifications qui prennent des appellations

diverses en fonction des continents, du pays où elles sont implantées. En Côte d’Ivoire, le pendant de ces organisations est sans nul doute le Fpi. Dire cela, ce n’est ni de l’outrance ni de l’exagération mais bel et bien le constat d’une similitude d’actions entre cette organisation politique et les organisations criminelles. Les Ivoiriens doivent s’organiser sans exclusive pour contrer cette organisation. C’est le lieu d’appeler à l’union sacrée pour éradiquer une fois pour toutes le fléau Fpi. (…) L’Etat ivoirien doit se donner les moyens de combattre avec abnégation et détermination le Fpi. Il appartient aux autorités ivoiriennes d’engager une lutte sans merci contre ses adeptes de ce fondamentalisme politique nocif et nihiliste. », écrivait Sekongo Félicien, un lèche-bottes de l’étudiant devenu Premier ministre et président de l’Assemblée nationale par la force des armes sur le blog de ce dernier. Tel qu’écrit, c’est un truisme de dire qu’écraser le Front populaire ivoirien - au propre comme au figuré – constitue l’urgence du programme de gouvernement d’Alassane Ouattara. Les arrestations successives et spectaculaires, ces jours, d’Alphonse Douaty et de sa famille, de Laurent Akoun, du ministre Koné Katinan, pour ne citer que ceux-là, situent très bien sur l’intention de Dramane Ouattara d’en finir avec toute opposition à son régime sanguinaire. Mais pourquoi le président du Rdr tient-il coûte que coûte à effacer le Fpi de l’échiquier politique alors que historiquement, le parti fondé par Laurent Gbagbo n’est pas l’organisation la plus implantée sur le plan national ? Quelques signaux donnent la réponse de l’enragement du Rdr contre les Frontistes. Avant l’élection présidentielle de 2010 dont Laurent Gbagbo a été proclamé officiellement élu conformément aux lois ivoiriennes, le parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci) s’était lié au Rassemblement des républicains (Rdr) d’Alassane Ouattara pour fonder le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhpd) avec quelques autres formations politiques mineures. Cette alliance avait été dénoncée par certains observateurs qui voyaient là l’occasion pour le Rdr de phagocyter le Pdci et d’en faire son faire-valoir. La souris qui avale l’éléphant, en d’autres termes. Grâce à la naïveté politique de Konan Bédié, à qui Laurent Gbagbo avait pourtant expliqué les intentions du Rdr après les fraudes massives sur les listes électorales dans le nord, l’impossible fut possible : le Pdci est devenu le lèche-bottes du Rdr. Au point que le journal de ce parti, Le Nouveau Réveil titrait à sa Une il y a quelques mois : Le RDR déconne ! Le parti le plus représenté en Côte d’Ivoire est réduit à sa plus simple expression à l’Assemblée nationale. Il suit sans broncher le Rdr dans ses dérives ethnicistes, religieuses et tribales. Il applaudit des deux mains le massacre au quotidien des Ivoiriens. Son leader, Konan Bédié qu’on croyait visité par la sagesse, vu son âge, ira jusqu’à affirmer : « Soro est mon fils spirituel ». Revendiquant ainsi la pourriture dans laquelle la rébellion a plongé le pays depuis 2002. Le Pdci neutralisé, il ne reste plus que le parti de Gbagbo qu’il faut absolument réduire au silence. Pour que les dictateurs règnent. Enfin. Ces derniers, d’éminents intellectuels capables d’apporter la contradiction sur n’importe quel sujet, sont une menace permanente pour un homme qui n’a, non seulement, jamais de sa vie expérimenté un débat contradictoire mais en plus entouré d’intellectuels de seconde classe. Hormis cela, le Fpi qui a déjà donné la preuve par neuf de sa maitrise de la gestion des affaires étatiques en sait beaucoup trop et pourrait faire perdre le pouvoir à Ouattara si jamais des élections étaient organisées en bonne et due forme en 2015. En plus, Laurent Gbagbo en taule suscite plus d’intérêt qu’il ne l’a fait quand il était au pouvoir. Il est plus aimé que jamais. Ce qui justifie le : Gbagbo Kafissa ! (Gbagbo est mieux !), lancé par les femmes dioulas majoritairement partisanes de Ouattara. Sa relaxe pourrait donc plonger le pays dans des troubles. D’où la volonté du pouvoir de briser toute résistance d’ores et déjà. Les accusations farfelues lancées donc contre ce parti et ses responsables ne sortent que tout droit de l’imagination de gens qui depuis toujours n’ont eu d’arguments que la violence tous azimuts.

Pascal Bellasset