Politique : Gbagbo doit-il aller à Addis-Abeba ?

Le lundi 07 mars 2011 par IvoireBusiness – Les travaux des chefs d’Etat africains, membre du panel dans la résolution de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, commencent à livrer leurs secrets.

Le Président Gbagbo recevant les émissaires de l'UA, le 03 mars 2011 à Abidjan.

Le lundi 07 mars 2011 par IvoireBusiness – Les travaux des chefs d’Etat africains, membre du panel dans la résolution de la crise postélectorale en Côte d’Ivoire, commencent à livrer leurs secrets.

Ces derniers se sont réunis vendredi dernier à Nouakchott en Mauritanie, pour pondre une solution frappée du sceau du consensus. Forts de cela, ils ont chargé le président de la Commission de l’Union africaine, le gabonais Jean Ping, de porter le résultat de leurs conclusions aux premiers concernés, à savoir le Président de la République Laurent Gbagbo et son rival, Alassane Ouattara, Président reconnu par la Communauté internationale.
Le diplomate de l’UA était donc samedi sur les bords de la lagune ébrié à Abidjan, où il a été reçu par le Président Gbagbo ainsi que par le docteur Alassane Ouattara.
Pas grand-chose n’a filtré des audiences accordées à Jean Ping, à part qu’on a appris que le panel a exigé l’arrêt des tueries et autres marches dans le pays. M. Jing a préféré laisser le soin aux concernés eux-mêmes de dévoiler la teneur de sa missive.
Le seul avoir été disert à été Alassane Ouattara qui a confirmé l’invitation faite à lui et à Laurent Gbagbo par le panel à se rendre, le 10 mars prochain à Addis-Abeba, à une réunion des chefs d’Etat du panel pour débattre des solutions de sorties de crise.
Paul-Yao N’Dré, président du Conseil constitutionnel est également convié à cette rencontre.
Mais étonnamment, Young Jin Choi, le certificateur onusien de l’élection présidentielle ivoirienne et Youssouf Bakayoko, président de la Commission électorale indépendante (CEI), n’ont pas été conviés.
Pourquoi ne l’ont-ils pas été alors qu’ils sont tous les deux au cœur de la crise postélectorale? Pourquoi convier les protagonistes en Ethiopie alors que le pays est au bord de la guerre civile ?
Pour ma part, je pense que cette rencontre doit, comme les précédentes, avoir lieu en terre ivoirienne et non à Addis. En prenant cette décision, les chefs d’Etat membre du panel ont manqué de clairvoyance et de lucidité.
Le Président Laurent Gbagbo pour ma part ne devrait pas participer à une telle rencontre, qui s’annonce particulièrement risquée tant sur le plan sécuritaire que sur le plan politique.
Car les personnes qui veulent sa perte se compte par milliers, et parmi les plus puissants, à travers le monde.
Par ailleurs souvenons-nous de l’avion du Président rwandais Juvénal Habyarimana, abattu en plein vol le 06 avril 1994 alors qu’il s’apprêtait à atterrir. Ce dernier revenait de Tanzanie où il était allé conclure un accord de paix avec le front patriotique du Rwanda.
Souvenons-nous de l’avion du Président Ange Félix Patassé, dérouté lors de son atterrissage par les rebelles du général Bozizé, aujourd’hui l’homme fort de Bangui.
Les jours qui viennent nous donnerons plus d’éclairage sur la teneur du câble diplomatique du panel aux protagonistes de la crise ivoirienne, et sur les intentions des uns et des autres.

Catherine Balineau