Mbeki, Jean Ping, Odinga, Yayi… Obasanjo au chevet de la Côte d’Ivoire - Ce que cachent les nombreuses médiations
Publié le mardi 11 janvier 2011 | Soir Info - Il y a bien quelque chose qui ne tourne pas rond : la multitude de missions en Côte d’Ivoire pour tenter de trouver une issue à la crise
post-électorale est probablement le signe de l’extraordinaire complexité du dossier.
Publié le mardi 11 janvier 2011 | Soir Info - Il y a bien quelque chose qui ne tourne pas rond : la multitude de missions en Côte d’Ivoire pour tenter de trouver une issue à la crise
post-électorale est probablement le signe de l’extraordinaire complexité du dossier.
Rarement une crise dans un pays aura mobilisé autant de médiateurs en un temps record : entre le 5 décembre 2010 et le 10 janvier 2011, pas moins de six négociateurs se sont succédé sur les bords de la lagune Ebrié. Le premier à s’être rendu sur place à Abidjan quelques heures après que la crise post-électorale avait éclaté fut le Sud-africain Thabo Mbeki. L’arrivée de ce dernier le dimanche 5 décembre 2010 pour un séjour de 48 heures ne pouvait que rappeler sa médiation menée des années plus tôt. Novembre 2004, Mbeki, alors président de la République d’Afrique du Sud, débarquait dans une ville abidjanaise où des militaires français avaient ouvert le feu sur les jeunes patriotes devant l’hôtel Ivoire. Le Sud-africain avait pu arracher de précieuses avancées de la part des parties en conflit : régime de Laurent Gbagbo et rébellion armée. Mais sa médiation- quoique respectable- a tourné court, la rébellion
l’accusant d’amitiés avec Laurent Gbagbo. Lors de son récent séjour en Côte d’Ivoire, il était mandaté par l’Union africaine. Comme en 2004. Thabo Mbeki a rencontré séparément Laurent Gbagbo, proclamé président par le Conseil constitutionnel, Alassane Ouattara, donné vainqueur par la Commission électorale et Young J. Choi, représentant spécial de Ban Ki-Moon. Il est reparti d’Abidjan avec sa compréhension de la crise. Le point de sa médiation n’a jamais été réellement connu qu’on apprenait la venue à Abidjan du président de la Commission de l’Union africaine, Jean Ping. M. Ping est arrivé dans la capitale économique le 17 décembre pour une visite de 24 heures. Il a aligné les rencontres en direction des différents acteurs. Au terme de sa visite, il démentait- chose surprenante- toutes allégations portant à croire que l’instance africaine avait demandé le départ de Laurent Gbagbo. « L’Union africaine
a dit ça ? L’Union africaine ? A ma connaissance, je ne crois pas ! », a répondu Jean Ping à un journaliste qui l’interrogeait précisément sur un communiqué de l’Ua. Le président de la Commission n’a finalement rien obtenu hormis- peut-être - des informations détaillées de la part des acteurs sur les origines de la crise. Il a passé le témoin à Raila Odinga, premier ministre kényan, actuel médiateur de l’Ua. M. Odinga a pris part à une mission à Abidjan le 3 janvier 2010 en compagnie des trois émissaires de la Communauté économique des états d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) : les présidents Boni Yayi (Bénin), Pedro Pires (Cap Vert) et Bai Koroma (Sierra Leone).