Les Préfets de Région des Savanes et du Worodougou confondent Yao-N’dré et Lmp : “Aucun empêchement de vote, aucune chasse aux représentants Lmp, aucun bourrage d`urnes”
Le 07 décembre 2010 par le Nouveau Réveil - Après le verdict militant de Yao N'dré, président du Conseil Constitutionnel, suivi de l'investiture précipitée de Gbagbo Laurent dès le lendemain, les interrogations vont bon train. Qu'est-ce qui a
bien pu se passer dans ces régions pour qu'on les biffe des résultats du second tour de la présidentielle ? Les préfets de région des Savanes et du Worodougou donnent, des réponses claires qui confondent Affi N'guessan, Yao N'dré et même Gbagbo Laurent.
Le 07 décembre 2010 par le Nouveau Réveil - Après le verdict militant de Yao N'dré, président du Conseil Constitutionnel, suivi de l'investiture précipitée de Gbagbo Laurent dès le lendemain, les interrogations vont bon train. Qu'est-ce qui a
bien pu se passer dans ces régions pour qu'on les biffe des résultats du second tour de la présidentielle ? Les préfets de région des Savanes et du Worodougou donnent, des réponses claires qui confondent Affi N'guessan, Yao N'dré et même Gbagbo Laurent.
Dans son rapport frappé du sceau confidentiel N° 05/RS/P.KORH/SG2 du 30 novembre 2010, adressé au ministre de l'Intérieur, Désiré Tagro et portant sur le déroulement du scrutin dans cette région, le Préfet de la région des Savanes, préfet du département de Korhogo, Daouda Ouattara (préfet hors grade), a passé au peigne fin toute la situation du 28 novembre. Sur les cas de l'absence des représentants de LMP dans des bureaux de vote, voici ce qu'il dit entre autres : "Au cours de la nuit électorale du 28 au 29 novembre 2010, il m'a été donné de constater qu'à l'école Franco-Arabe abritant six (6) bureaux de vote, lieu où les premiers incidents m'ont été rapportés, que le représentant de Lmp a quitté le bureau de vote N°3 sans raison après avoir reçu un appel téléphonique quelques instants après mon passage en ce lieu pour vérifier les faits qui ont été portés à ma connaissance.
Au niveau du Bureau de vote N°1, le représentant du candidat Lmp, M. Coulibaly Adama, a signé la fiche d'enregistrement des résultats. Par contre, au niveau du bureau de vote N°4, les représentants du candidat Lmp n'ont pas signé les documents électoraux, pour la simple raison qu'ils avaient quitté auparavant les lieux.
Le représentant de Lmp au niveau du bureau de vote N°5 qui répond au nom de M. M'Bia Bi D. s'est volontairement retiré des opérations de vote à 13H 30 pour manifester son indignation contre le fait qu'il ne lui a pas été servi de repas. Ce faisant, il n'a pas signé les documents électoraux, contrairement à ses collègues, Mademoiselle Silué Molognon Madiata et M. Soro Kanigui Laurent du bureau de vote N°2 et MM Coulibaly Kalouna Salif et Coulibaly Sékou, représentants de Lmp au bureau de vote N°6 qui ont signé tous les documents…".
Des dérives montées de toutes pièces
Pour ce qui est de l'agression sur le ministre Laciné Gon et des membres de Lmp, de la séquestration dont parlent Affi et autres, voici ce que dit le rapport du Préfet Daouda Ouattara: "…Vers 9 heures 30, pendant que je me trouvais dans mon bureau afin de mettre en route vers les villages de la sous-préfecture les secrétaires généraux et les sous-préfets, le ministre Laciné Gon est venu me présenter la vitre arrière brisée de l'une de ses voitures et un de ses collaborateurs qui a été blessé à la tête par jets de pierres.
Heureusement, le ministre Laciné ne se trouvait pas à bord de ce véhicule au moment des faits, comme il me l'a fait entendre…Pour ce qui concerne l'exfiltration du ministre Laciné, il nous a été rapporté qu'il s'est, dans un premier temps refugié dans sa résidence avant de rallier le poste de commandement du CCI. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, son domicile n'a pas été attaqué ; de même que la résidence de docteur Issa Malick Coulibaly, directeur national de campagne du candidat de La majorité présidentielle….".
En conclusion de tous ces détails, le Préfet de la Région des Savanes n'a pu s'empêcher de s'interroger dans son rapport en ces termes "… Peut-on affirmer que ces attaques physiques sur les biens et personnes ont pu influencer certains électeurs ? Cela est indéniable, mais dans quelles proportions ? Nul ne peut évaluer ce taux, si tant est qu'aucun empêchement de vote ne nous a été signalé pendant toute la journée tant dans la ville de Korhogo que dans les autres sous-préfectures du département…
Je pense sincèrement que les superviseurs et les membres influents de l'équipe de campagne du Docteur Issa Malick Coulibaly auraient dû rester en place pour constater et relever de façon précise les irrégularités et les empêchements au vote, au lieu de quitter Korhogo pour Abidjan sans même en avoir informé le préfet… Et pourtant, la sécurité rapprochée des ministres Laciné Gon et surtout Koné Dossongui était assurée par les Forces de défense et de sécurité venues d'Abidjan".
Les preuves d'une annulation programmée par Lmp avant le scrutin
A la lecture de ce rapport, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi véritablement Lmp parle de séquestration, d'empêchement de vote, d'attaques et de blessures au point où Yao N'dré n'a pas hésité à effacer plus de 400.000 voix favorables à Alassane Ouattara dans ces régions pour déclarer Gbagbo vainqueur. A moins que le coup de l'annulation ne soit déjà monté bien avant même le début du scrutin. A ce sujet, voici ce que dit le préfet Fofana Brahima (préfet Hors grade, deuxième échelon), préfet de la région du Worodougou, préfet du département de Séguéla. Dans son rapport N° 472/RW/D.Sgla/P.Sgla, daté du 02 décembre 2010, portant sur le deuxième tour du scrutin présidentiel et adressé au ministre de l'Intérieur, il dit ceci, entre autres, notamment sur ses activités du jour du scrutin : "…Dès 09H, une tournée dans plusieurs lieux de vote de la ville et de certains villages de la commune, m'a permis de constater le bon début des opérations du scrutin. Au cours de celle-ci, il m'est revenu que des personnes diffuseraient des informations relatives à l'annulation du scrutin.
Sur ce sujet, trois individus ont été interpellés par le commissariat mixte, il s'agit de MM Soumahoro Mamadou, Soumahoro Moussa, Méité Souleymane. Ceci constitue le seul fait que j'ai constaté lors du déroulement du scrutin… S'agissant des trois individus interpellés par le Cci, il s'avère qu'ils sont des militants de Lmp (ci-jointe photocopie de leurs ordres de mission)… Dans l'après midi, une dernière supervision m'a permis de suivre des dépouillements dans plusieurs lieux de vote en présence des représentants des différents candidats et des observateurs (Ue, représentant de l'Ambassade des USA, Lidho)…
Aucun incident majeur pouvant interrompre le dépouillement n'a été constaté tant dans la commune et la sous-préfecture de Séguéla que dans les autres circonscriptions du département…". Voilà ce que disent les représentants de l'Etat envoyés par décret par Laurent Gbagbo.
Ouattara Chérif