Le PS et Gbagbo : les embarras africains des socialistes français

Le 15 décembre 2010 par Rue89 - Les embarras du PS avec le coup de force de Laurent Gbagbo pour se maintenir au pouvoir en Côte d'Ivoire ne sont qu'un héritage d'une

relation jamais réellement clarifiée : celle des socialistes avec l'Afrique.

Laurent Gbagbo, Président réelu de Côte d'Ivoire.

Le 15 décembre 2010 par Rue89 - Les embarras du PS avec le coup de force de Laurent Gbagbo pour se maintenir au pouvoir en Côte d'Ivoire ne sont qu'un héritage d'une

relation jamais réellement clarifiée : celle des socialistes avec l'Afrique.

Depuis le résultat des élections ivoiriennes, il y a dix jours, et la proclamation de deux présidents rivaux, il y a comme un flottement au Parti socialiste, que cache mal la position officielle qui reconnaît, avec la communauté internationale, la victoire d'Alassane Ouattara, et demande au Président sortant de l'accepter, alors que celui-ci accuse l'Occident d'ingérence en Côte d'Ivoire.

Dernier en date à se rallier à cette position « légaliste », Jean-Christophe Cambadélis, l'un de ceux qui ont fait le voyage d'Abidjan pendant la campagne électorale pour soutenir Gbagbo, jusque-là « infréquentable » (selon le mot de François Hollande) depuis les années de guerre civile. Le silence de Cambadélis pesait d'autant plus lourd qu'il est en charge des relations internationales rue de Solférino.

Vendredi, en tchat au Monde.fr, il a clarifié sa position :

« Il faut donc obtenir que Laurent Gbagbo reconnaisse le résultat [favorable à son rival Ouattara, ndlr], car je ne vois pas bien comment, sinon, la Côte d'Ivoire peut s'en sortir. »

Pour Cambadélis, cette prise de position était d'autant plus attendue qu'en octobre, lors de son passage à Abidjan, il avait donné, dans un entretien à Rue89, une analyse très personnelle de l'attitude du PS vis-à-vis de Laurent Gbagbo lors de la guerre civile ivoirienne à partir de 2002 :

« La situation était confuse ; au bureau national du Parti socialiste, il y a eu des discussions houleuses, on n'avait pas adopté de position. Chacun défendait des choses, ici ou là.

Et François Hollande avait dit que, dans ce moment, il n'était pas fréquentable, et qu'il fallait voir comment les choses allaient évoluer. Bien sûr, on a saisi la phrase [de Hollande, ndlr]. Mais aujourd'hui, je suis là. »