Henri Konan Bédié révèle: "J'ai consenti de nombreux sacrifices pour la paix"
Par Fraternité matin - Henri Konan Bédié révèle: "J'ai consenti de nombreux sacrifices pour la paix".
L’une des phrases « fétiches » du père fondateur de la Côte d’Ivoire a été: « La paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement ». Dans sa sagesse infinie, le Président Houphouët-Boigny, invitait ses compatriotes à faire de la paix leur religion, leur seconde religion.
Depuis le 7 mars 1996, le Gouvernement sous vos auspices a institué la journée nationale de la paix qui est célébrée chaque 15 novembre. Que vous inspire cette journée, 19 ans après ?
L’une des phrases « fétiches » du père fondateur de la Côte d’Ivoire a été: « La paix, ce n’est pas un vain mot, c’est un comportement ». Dans sa sagesse infinie, le Président Houphouët-Boigny, invitait ses compatriotes à faire de la paix leur religion, leur seconde religion. Beaucoup n’ont pas compris cette recommandation jusqu’à ce qu’arrive l’impensable, la crise et la guerre en Côte d’Ivoire. Tous les Ivoiriens se rendent compte de ce que voulait dire le père de la Nation. La paix est une denrée précieuse, qu’il faut célébrer, non seulement à travers des festivités, mais par des actes concrets, tous les jours. Je suis heureux d’avoir été là pour proposer la célébration de la paix au cours de la journée du 15 novembre. Je souhaite qu’en plus de la célébration annuelle, en ce jour particulier, nous puissions en faire une célébration personnelle, au quotidien, à savoir que tous les actes que nous posons, soient empreints de paix. C’est de la sorte que nous transformerons véritablement notre pays en une ère de paix et de vraie fraternité.
Pour la paix, vous avez fait beaucoup de sacrifices en 1999, en 2000, en 2010 et en 2015. Comme votre père Félix Houphouët-Boigny, tout le monde vous désigne comme un homme de paix. Quels sont vos sentiments ?
J’ai consenti de nombreux sacrifices pour la paix dans mon pays. Je l’ai fait, je le répète pour mon pays et non pas pour être désigné « homme de paix ». Si mes compatriotes, par contre, ont cette opinion de moi, j’en suis heureux. Cela me conforte dans l’idée que j’ai suivi les consignes données par le père-fondateur.
Avez-vous le sentiment que les Ivoiriens connaissent aujourd’hui le prix de la paix ?
Je le crois. La preuve était le déroulement de ces dernières élections. Vous savez que certaines personnes qui ne croyaient pas que les choses allaient se dérouler sans heurts, ont fait des provisions pour des semaines, voire des mois, quand d’autres ont déplacé leurs familles hors d’Abidjan. Les Ivoiriens connaissent le prix de la paix, car chaque famille ivoirienne a été touchée par les évènements douloureux que nous avons vécus.
La Côte d’Ivoire sort de l’élection présidentielle avec un satisfecit décerné par la Communauté nationale et internationale, quel est votre regard Monsieur le Président?
J’en suis heureux et flatté. Cela signifie que tous ceux qui se sont engagés dans cette opération ont été écoutés, qu’il s’agisse du Rhdp ou des candidats de l’opposition. Il faut souhaiter que cela continue et que la démocratie qui signifie aussi et surtout débat d’idées et non coups de poings, se développe chaque jour davantage dans notre pays. Je pense que nous sommes sur la bonne voie.
Pour terminer, quel est votre message aux ivoiriens à la faveur de cette journée de la paix ce dimanche 15 novembre 2015
Mon message c’est d’appeler tous les Ivoiriens à la paix et surtout au respect des fondamentaux de la vie en communauté: respect de l’autre, considération pour lui, quel qu’il soit et surtout dialogue qui implique écoute, examen du point de vue de l’autre et règlement des différends par ce seul dialogue. C’est le message que j’adresse à tous les Ivoiriens en leur souhaitant une bonne fête de la paix.
Merci Monsieur le Président
Fraternité Matin