Guinée: second tour de la présidentielle le 24 octobre
CONAKRY (AFP) - 07.10.2010 - Après plusieurs mois de tensions et de contestation, les Guinéens devraient enfin élire leur président le 24 octobre, en
CONAKRY (AFP) - 07.10.2010 - Après plusieurs mois de tensions et de contestation, les Guinéens devraient enfin élire leur président le 24 octobre, en
départageant deux candidats, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé.
Cependant, les deux camps continuaient mercredi de se disputer au sujet de la présidence de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et s'accusaient mutuellement de "manoeuvres" politiciennes.
"La fin du suspense est arrivée", a annoncé mardi soir le secrétaire général de la présidence, le ministre Tibou Camara, en direct à la télévision nationale, en annonçant que le scrutin aurait lieu le 24 octobre.
La date, proposée mardi après-midi par la Céni, avait été immédiatement validée par le président de la transition, le général Sekouba Konaté.
Tibou Camara a évoqué "une très bonne nouvelle", "attendue avec beaucoup d'effervescence, beaucoup d'espoir mais également avec de plus en plus d'impatience" par l'ensemble des Guinéens et la communauté internationale.
Les Nations unies, l'Union Africaine, l'Union européenne ou encore l'Organisation internationale de la francophonie avaient exprimé leur inquiétude quand le second tour, prévu le 19 septembre, avait été reporté.
Cela fait en effet plus de trois mois que les Guinéens ont voté le 27 juin dans la liesse, lors de la toute première élection libre de l'histoire du pays.
Mais plusieurs partis ont ensuite dénoncé des irrégularités et des fraudes, puis la campagne électorale a été suspendue, à la suite de violences, les 11 et 12 septembre, entre partisans de MM. Diallo et Condé.
L'enjeu est à présent de mettre fin à un demi-siècle de régimes autocratiques, en votant soit pour M. Diallo --plusieurs fois ministre et Premier ministre (2004-2006) sous le régime du défunt général Lansana Conté--, soit pour Alpha Condé, opposant historique à tous les régimes depuis l'indépendance de l'ex-colonie française en 1958.
"J'accepte cette date du 24 octobre, en espérant qu'elle ne sera pas reportée", a déclaré à l'AFP Dalein Diallo qui était arrivé largement en tête au premier tour avec 43% des voix.
Immédiatement, le candidat a ajouté: "Mais nous n'irons pas aux élections avec un membre du RPG (Rassemblement du peuple de Guinée, parti de M. Condé) à la tête de la Céni". Il y a deux semaines, le syndicaliste Louncény Camara avait été élu président de la Céni, en remplacement de Ben Sékou Sylla, décédé. Le camp de M. Diallo avait immédiatement récusé cette désignation en l'accusant de "rouler pour le candidat Condé".
L'ancien Premier ministre Sidya Touré, rallié à M. Diallo, soutient qu'"à la Céni, il y a aujourd'hui une pagaille monstre, deux groupes antagonistes qui s'affrontent" et qu'il "faut nommer une personnalité qui n'a rien à voir avec tout cela".
Dans le camp de M. Condé (18% au premier tour), on assure au contraire qu'il n'y a plus "aucun problème" au sein de la Céni.
"L'écrasante majorité de ses membres avait choisi M. Louncény Camara comme président de la Céni, il n'y a pas l'ombre d'un doute", a assuré l'ancien Premier ministre François Lonsény Fall, au nom de la coalition pro-Condé.
Alpha Condé lui-même n'a pu être joint lundi par l'AFP.
"Nous sommes prêts à aller aux élections le 24 octobre", a assuré M. Fall, en son nom. Mais attention, a-t-il mis en garde, "nous sommes catégoriquement opposés à tout parachutage d'une personne extérieure à la tête de la Céni".
La France, ancienne puissance coloniale, a appelé "l'ensemble des acteurs du processus de transition guinéen à (...) tout mettre en oeuvre pour que la date du 24 octobre soit respectée et que le scrutin se déroule dans la sérénité".