Gbagbo à La Haye / Marie-Odette Lorougnon (FPI) : « Nous allons sortir vainqueurs »

Publié le lundi 20 février 2012 | Soir Info - Au Front populaire ivoirien, Marie-Odette Lorougnon n’a pas la réputation d’un responsable qui mâche ses mots. Et lorsque l’occasion s’offre à elle, l’ex-député d’Attécoubé « dégaine ». Dans un

Marie-Odette Lorougnon.

Publié le lundi 20 février 2012 | Soir Info - Au Front populaire ivoirien, Marie-Odette Lorougnon n’a pas la réputation d’un responsable qui mâche ses mots. Et lorsque l’occasion s’offre à elle, l’ex-député d’Attécoubé « dégaine ». Dans un

entretien accordé à l’agence de presse Alerte info, Marie-Odette Lorougnon évoque la situation de leur leader, Laurent Gbagbo en détention à La Haye depuis novembre 2011 : « Le pouvoir pense qu’il a la vérité, nous pensons avec notre leader que nous avons la vérité. Et comme la vérité est de notre côté, nous allons sortir vainqueurs. Nous allons triompher de ce procès ». La responsable de l’Organisation des femmes du Fpi (Offpi) entrevoit le procès de l’ex-chef d’Etat comme une confrontation de « vérités » dont son camp sortira ragaillardi. Marie-Odette Lorougnon ne voit pas d’autre alternative pour le régime d’Alassane Ouattara que de composer avec le Fpi, parti phare de l’opposition : « Nous, nous sommes constitutionnalistes et légalistes. Nous nous adressons au chef de l’Etat ; nous n’allons pas faire la barbarie (…) Nous sommes un parti de dialogue. C’est pourquoi nous voulons que le pouvoir crée les conditions d’un dialogue franc pour qu’on parle. Parce qu’une seule élite ne peut pas développer notre pays et ne peut pas ramener la réconciliation. C’est ensemble qu’on peut réconcilier. Donc, le pouvoir a intérêt à associer l’opposition. Et nous sommes prêts à faire une opposition participative et apaisée ». Mme Lorougnon ne doute pas un seul instant que son parti « renaît de ses cendres ». « L’exemple, argue-t-elle, c’est le meeting du 21 janvier qui a été perturbé par les hommes pro-Ouattara, n’ayant pas supporté l’extraordinaire mobilisation parce qu’ils ne vendaient pas trop chère notre peau. Il y en a qui ont même dit, sans être humbles, que le Fpi ne pouvait plus mobiliser et c’était fini pour le parti de Gbagbo, pour Gbagbo lui-même, pour Affi N’Guessan, pour tous ses dirigeants. Nous leur avons montré quand même que nous qui sommes dehors (en liberté), nous pouvons faire comme si les autres étaient présents ».
Parlant des municipales, Marie-Odette Lorougnon n’écarte pas une participation du Fpi : « Nous avons posé des conditions. Si elles sont réunies, il n’y a aucun problème. La question sécuritaire est importante. Pour une simple compétition de football (finale de la Can 2012), vous avez vu ce qui s’est passé ? Même à Attécoubé, les pro-Gbagbo ont été attaqués. Pour eux, ce sont les pro-Gbagbo qui ont fait qu’on n’a pas gagné la coupe. Est-ce ça un pouvoir ? ».
A une question sur la formation d’un nouveau noyau politique (la Ligue des mouvements pour le progrès ) par Gervais Coulibaly, ancien porte-parole de Gbagbo, Kabran Appia, Mel Théodore et Henriette Lagou, Mme Lorougnon répond sans faux-fuyant : « Nous n’avons pas les mêmes aspirations. Nous n’avons pas les mêmes préoccupations. Il y en a qui veulent se faire. Alors que nous, nous avons pour préoccupation la libération de nos dirigeants. Notamment de Laurent Gbagbo et de tous ceux qui sont en prison. Mais surtout, que ceux qui sont en exil rentrent dans leur pays et qu’ils aient tous leurs droits, qu’ils ne soient pas pourchassés avec des gourdins et des cailloux ».

Kisselminan COULIBALY