Galatasaray d’Istanbul : Didier Drogba, un dieu vivant

Par Le Patriote - Didier Drogba, un dieu vivant en Turquie.

Il est un sacré veinard. Dans son pays, il a fait démentir le dicton selon lequel, «nul n’est prophète chez soi». En Turquie, précisément à Istanbul où il évolue au club de Galatasaray, Didier Drogba, c’est de lui qu’il s’agit, est un dieu vivant. Au pays de la Tulipe, il trône sur l’Olympe de la gloire et de toutes les convoitises. Le buteur racé des Eléphants de Côte d’Ivoire évolue toujours en première classe. Les anglais ont bien raison de le dire : «les vieux soldats ne meurent jamais». Drogba est adulé par tous les habitants de cette mégalopole qui vient de voir son club phare, remporter le titre de champion de Turquie, au détriment de son bien aimé rival de Fenerbahçe. Le mardi 21mai, lors de la visite des monuments historiques d’Istanbul, un homme d’une trentaine d’années, interpelle les membres de la délégation ivoirienne en ces termes : «Vous êtes des Nigérians, des Kenyans ?». Nous rétorquons que nous sommes de la Côte d’Ivoire. L’interlocuteur reste interdit ! Et quelqu’un d’ajouter «Le pays de Didier Drogba ». C’était la clé de l’énigme ! Le jeune turc, supporter de Galatasaray, est très heureux et tombe pratiquement en transe. Vous avez bien compris ! Le petit peuple de la Turquie ne connait que Drogba, un vrai ambassadeur de la Côte d’Ivoire à Istanbul. Quelques mètres plus loin, un autre jeune nous accoste : «C’est vous les parents de Didier Drogba. Je vous ai vu hier à la télévision ». Il n’a pas tort ! La veille effectivement, nous étions sur le plateau de l’émission sportive « Telegol » sur TV8. A l’origine, Didier Drogba devait en être le principal invité. La fièvre avait gagné tout le pays et la côte de cette chaine de télévision avait connu une ascension fulgurante. Malheureusement, le club de Galatassaray, qui possède également sa télévision, n’a pas donné son accord. Le buteur des Eléphants n’est donc pas venu. N’empêche, la délégation ivoirienne et le père de Drogba étaient sur le plateau et ont montré avec force argumentation, ce que le footballeur représente non seulement pour la Côte d’Ivoire mais aussi pour le continent africain. Quant au père Drogba, il a exprimé l’amour que les Ivoiriens portent à son fils, qui défend avec brio, sur tous les stades, le drapeau national. Un discours qui n’a pas laissé indifférents les animateurs de l’émission qui, eux aussi, n’ont pas tari d’éloges pour la vedette du Galatasaray d’Istanbul. Cette émission a été largement commentée dans la presse locale. La présence de l’international ivoirien est visible aussi bien dans les journaux sportifs turques sur que les maillots portant son nom que nous avons eu l’occasion de voir lors de notre visite du Grand Bazar de la capitale économique, industrielle, culturelle de la Turquie.
« Bon sang, dit-on, ne saurait mentir ». Ce voyage en Turquie aura permis de constater la renommée des Drogba.

Au nom du père et du fils…. Drogba

L’amour que les turcs portent sur Didier aura été vécu dans toute sa plénitude par son père, Albert Drogba, également présent à ce Press Trip. Cet ancien fonctionnaire d’une banque de la place, par ailleurs membre de la Chambre de Commerce ivoiro-turque, n’a pas chômé durant le séjour en terre turque. C’est régulièrement qu’il était accosté par les passants, désireux de poser avec le géniteur de l’attaquant de charme de Galatasaray. Le mercredi 22 mai, lors de la présentation de la chambre de commerce, il a passé beaucoup de temps à prendre des photos avec les hommes d’affaires soucieux d’immortaliser la présence du père de Didier Drogba. Deux dames du service traiteur de la cérémonie ont fait le pied de grue pour se faire photographier en compagnie d’Albert Drogba. C’est sans doute la visite du lendemain au collège Fatih qui a achevé de convaincre sur la popularité du capitaine des Eléphants. Informés de la présence du géniteur de l’idole de Galatasaray dans les murs, les écoliers et élèves ont fait un chahut énorme, afin de le voir et de poser avec lui des minutes durant. Il faut l’avouer, ce jour-là, on était davantage fiers d’être Ivoiriens. L’évènement ne se conte pas. Il fallait être présent pour voir et comprendre comment un homme peut être l’objet de tant d’attention et faire bouger tant de monde. Il faut tout simplement le dire. Didier Drogba règne sur l’ancien empire Ottoman, comme un véritable dieu vivant.

BAKARY NIMAGA,Envoyé spécial à Istanbul (Turquie)