France: Claude Bartolone désigné par les députés socialistes pour être Président de l’Assemblée nationale

Le 22 juin 2012 par IvoireBusiness - Les députés socialistes ont désigné le président du conseil général de Seine-Saint-Denis pour être leur candidat à la tête de l’Assemblée.

Claude Bartolone et la socialiste Koudou Madeleine Vabé.

Le 22 juin 2012 par IvoireBusiness - Les députés socialistes ont désigné le président du conseil général de Seine-Saint-Denis pour être leur candidat à la tête de l’Assemblée.

C’est Claude Bartolone qui montera mardi au perchoir de l’Assemblée nationale. Après un premier tour lui donnant 127 voix sur 258 votants, contre 59 à Jean Glavany, 50 à Elisabeth Guigou et 22 à Daniel Vaillant, le président du conseil général de Seine-Saint-Denis a été désigné hier après-midi par le groupe socialiste, que présidera Bruno Le Roux, autre élu du département. Il lui manquait trois voix pour la majorité absolue. Mais son avance était telle que Jean Glavany a renoncé à se présenter pour un second tour. Et les députés PS, soulagés de voir arriver la fin de l’épisode, sont tombés dans les bras les uns des autres. Les socialistes étant détenteurs de la majorité absolue, son élection mardi à la présidence de l’Assemblée nationale ne devrait être qu’une formalité.
Agé de 60 ans, né à Tunis (comme Philippe Séguin qui l’a précédé dans le fauteuil de Lucien Bonaparte), Claude Bartolone, ancien ministre de la Ville de 1998 à 2002, a longtemps été un des principaux lieutenants de Laurent Fabius. Jusqu’à ce qu’en 2008, il rejoigne Martine Aubry. Mais, sauf à l’époque du référendum européen de 2005 où il a soutenu le non contre François Hollande alors premier secrétaire du PS, il a toujours été en bons termes avec l’actuel président de la République. Le choix de Bartolone peut donc être considéré comme un plan B acceptable pour l’exécutif, après l’impossibilité du plan A qui réservait le perchoir à Ségolène Royal. Ce qui faisait dire, hier, à Daniel Vaillant, un peu échaudé par son score, qu’une «forme de candidat officiel» avait été désigné.
Modestie. Ségolène Royal a d’ailleurs été l’une des premières hier à féliciter sur Twitter celui qui s’installera dans le fauteuil dont elle rêvait. «Je souhaite très sincèrement à Claude Bartolone de réussir cette belle mission pour revivifier la démocratie au service du peuple français», a écrit la présidente de Poitou-Charentes. Juste avant, le député de la Seine-Saint-Denis avait rendu hommage à l’ancienne candidate à l’Elysée.
Avant le vote de leurs pairs, les quatre postulants avaient fait assaut de modestie afin de se présenter sous leur meilleur jour. Pour ne pas être soupçonnés de machisme, les trois candidats hommes ont tous regretté que Marylise Lebranchu n’ait pas été candidate et assuré qu’ils n’auraient pas concouru contre elle. Quant à Elisabeth Guigou, elle a répondu au reproche qui lui était fait d’être trop distante avec ses collègues. «J’ai entendu des choses sur ma froideur, ça m’a fait réfléchir», a assuré l’ex-garde des Sceaux, transformant sa profession de foi en mea culpa. «La question de la parité devra quand même être posée», soulignait-elle, après sa défaite, tout en assurant «ne pas regretter» d’avoir été candidate.
La nette victoire de Claude Bartolone doit beaucoup à sa personnalité chaleureuse, méditerranéenne et à son expérience de l’Assemblée, où il a été élu pour la première fois à 29 ans et où il a été réélu sans discontinuer depuis 1981. Il s’est amusé à raconter, après la victoire de François Hollande, qu’il allait lancer une souscription pour élever une statue à la gloire de Nafissatou Diallo, grâce à qui Dominique Strauss-Kahn n’avait pu être candidat.
Révolte. Bartolone avait conquis en mars 2008 la présidence du conseil général de la Seine-Saint-Denis, assurant sans heurt la transition avec les communistes, qui dirigeaient le département depuis plus de trente-cinq ans. Il découvre notamment l’extrême endettement de la collectivité locale, victime des emprunts toxiques proposés par Dexia. Bartolone prend alors la tête de la révolte contre la banque franco-belge, ce qui lui vaudra auprès des autres élus locaux une réelle popularité. Il préside la commission d’enquête parlementaire créée pour faire la lumière sur les agissements de la banque.

Par Laure Bretton et François Wenz-Dumas (Libération)
NB : Le titre est de la rédaction.