François Hollande, élu Président, à la Bastille hier: "Merci, merci, merci peuple de France"
Le 07 mai 2012 par IVOIREBUSINESS - Elu avec 51,7% des voix, François Hollande a pris la parole vers 00 h 40 à la Bastille devant une foule chauffée à blanc à qui il a demandé de ne pas se "démobiliser"
Le 07 mai 2012 par IVOIREBUSINESS - Elu avec 51,7% des voix, François Hollande a pris la parole vers 00 h 40 à la Bastille devant une foule chauffée à blanc à qui il a demandé de ne pas se "démobiliser"
C'est à Tulle, dans son fief électoral, que François Hollande a pris connaissance de sa victoire hier soir. Mais c'est à Paris, quelques heures plus tard, qu'il a conclu ce 6 mai 2012. Une journée historique qui, avec ses 51,7% des voix, a non seulement offert un second président de la République à la Corrèze, mais aussi et surtout le premier au Parti socialiste depuis le départ de François Mitterrand de l'Elysée en 1995.
Dix-sept ans d'attente qui ne sont pas étrangers à l'importance du rassemblement qui s'est formé place de la Bastille dès l'annonce de sa victoire. Et c'est devant une foule chauffée à blanc, qui a pris son mal en patience en écoutant Axel Bauer, Yannick Noah et Yael Naïm, que François Hollande a donc pris la parole vers 00 h 40, dans ce lieu si cher à la gauche. A cet instant, il flottait comme un parfum de 1981, la première élection de François Mitterrand, celle de l'alternance comme hier.
Un symbole que n'a bien entendu pas oublié François Hollande lorsqu'il s'est adressé à ces milliers de sympathisants dont les plus ardis n'avaient pas hésité à grimper sur les hauteurs de la colonne de Juillet pour mieux profiter du spectacle.
Un public qu'il a d'abord remercié d'une voix éraillée, érintée: " Je ne sais pas si vous m'entendez mais moi je vous ai entendu. J'ai entendu votre volonté de changement. Je veux vous exprimer toute ma gratitude". Et d'ajouter dans un grand sourire: "merci, merci, merci peuple de France de m'avoir permis d'être votre président de la République."
Toutefois, s'il ne s'est exprimé qu'une dizaine de minutes, couvé du regard par sa compagne Valérie Trierweiler, il a pris soin de livrer un discours volontairement rassembleur: "Je veux vous dire aussi ma fierté d'être le président de la République de tous les citoyens, égaux en droits et en devoirs".
Et d'ajouter, après avoir salué "la France de la diversité": "Nous devons faire de cette victoire non pas une victoire de la revanche, du replis, de la rancune, de la rancoeur, mais une belle victoire, une grande victoire, qui nous rende heureux, qui nous rende rassemblés. "
L'unité donc. Et ce d'autant plus que François Hollande n'a pas oublié de rappeler que la partie n'est pas totalement gagnée. Qu'il reste encore les législatives. "Je veux aussi vous demander de ne pas vous démobiliser. Nous devons donner une majorité au président de la République. Et ensuite de prendre votre part au redressement et à l'effort de justice."
S'il a donc rappelé que la justice sera un des points cardinaux de son quinquennat, il a aussi envoyé un message à l'Europe. Et à la chancelière allemande Angela Merkel. "Ce grand rassemblement de la Bastille doit aussi donner envie à d'autre peuples que le nôtre, dans toute l'Europe, au changement. Dans toutes les capitales, au delà des chefs d'Etat et de gouvernement, il y a des peuples qui espèrent et regardent vers nous et qui veulent en terminer avec l'austérité." Traduction, il veut toujours renégocier le traité européen pour y introduire une dimension de croissance.
François Hollande concluera: "Soyez heureux, soyez fiers, généreux, respectueux, soyez des citoyens français."
Et alors que la foule entonnait la marseillaise pour finir,il est allé embrasser sur les joues Ségolène Royal, présente sur scène en compagnie de tous les autres ténors du PS. La gauche rêvait de revivre le 6 mai 1981, c'est fait.
SOURCE SUD-OUEST
Les chiffres du second tour de la présidentielle
Le Monde.fr avec AFP | 07.05.2012 à 04h47
PRESIDENTIELLE FRANCAISE: François Hollande a été élu président de la République avec 51,67 % des voix (soit 17,8 millions de voix) devant Nicolas Sarkozy (48,33 % des suffrages exprimés, soit 16,7 millions de voix). | E.G
François Hollande a été élu président de la République avec 51,67 % des voix (soit 17,8 millions de voix) devant Nicolas Sarkozy (48,33 % des suffrages exprimés, soit 16,7 millions de voix).
Pour ce second tour, la participation s'établit à 81,14 %, d'après les résultats sur plus de 91 % des bulletins. Un taux inférieur au second tour de la présidentielle de 2007 (83,97 %), mais supérieur à celui du premier tour de 2012 (79,5 %).
• L'abstention
Les électeurs se sont massivement déplacés dimanche pour élire le socialiste septième président de la Ve République, puisque le taux d'abstention s'est établi à 18,97 %. En 2007, le taux d'abstention était de 16,03 %.
Depuis 1965, année où le président de la République a été élu pour la première fois au suffrage universel, les Français ont toujours participé largement à sa désignation. Hormis l'exception de 1969, due pour une bonne part à la configuration du second tour - un duel entre Georges Pompidou et Alain Poher -, l'élection présidentielle a mobilisé plus que tous les autres scrutins et reste beaucoup moins touchée par la tendance à l'érosion de la participation.
Le premier tour de 2002, avec un taux d'abstention record de 28,40%, a été corrigé au second tour, où le duel entre Jacques Chirac et Jean-Marie Le Pen avait suscité un sursaut de citoyenneté d'une partie des électeurs.
• Votes blans ou nuls
Pour ce second tour, 2,1 millions d'électeurs ont voté blanc ou nul, soit près de 5,84 % des votants. Une proportion plus importante qu'en 2007, où ils étaient 1 568 426 d'électeurs (4,2 %), selon les chiffres du ministère de l'intérieur.
Marine Le Pen (FN), arrivée troisième du premier tour avec 17,90 % des voix, avait annoncé qu'elle voterait blanc, refusant de choisir entre le candidat de l'UMP et celui du PS. Selon trois instituts de sondages, entre 25 et 35 % des électeurs du Front National ont effectivement refusé de choisir ce dimanche (abstention, votes blancs, votes nuls).
Il faut remonter aux seconds tours des présidentielles de 1995 (Jacques Chirac face à Lionel Jospin) et de 2002 (Jacques Chirac face à Jean-Marie Le Pen) pour retrouver des taux comparables, avec respectivement 5,97 % et 5,38 % de votes blancs ou nuls exprimés.
Au premier tour du scrutin, le 22 avril 2012, il y avait eu environ 700 000 bulletins blancs et nuls (soit 1,92 % des votants).
Le Monde.fr avec AFP