Entretien / Zahoui François (sélectionneur des Eléphants) à propos de la Guinée Equatoriale : «La première erreur, c’est de penser que l’adversaire est une équipe faible»

Publié le samedi 4 fevrier 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Le sélectionneur des Eléphants, Zahoui François, invite les Ivoiriens à l’humilité pour ce quart de finale d’aujourd’hui, face à la Guinée Equatoriale.

François Zahoui, quel est l`état d`esprit du groupe avant d`affronter la Guinée Equatoriale, un adversaire réputé plus faible ?

François Zahoui.

Publié le samedi 4 fevrier 2012 | L'intelligent d'Abidjan - Le sélectionneur des Eléphants, Zahoui François, invite les Ivoiriens à l’humilité pour ce quart de finale d’aujourd’hui, face à la Guinée Equatoriale.

François Zahoui, quel est l`état d`esprit du groupe avant d`affronter la Guinée Equatoriale, un adversaire réputé plus faible ?

On m`avait déjà dit que le Soudan était une équipe très faible. ``Equipe faible``, c`est un terme journalistique que je respecte mais pour moi, la vérité du terrain est la seule vérité. Quand une équipe arrive en quarts de finale, ce n`est pas par hasard. En plus, elle joue chez elle, elle est poussée par son public. On respecte l`adversaire. On n`a jamais refusé le statut de favori mais de là à penser qu`une équipe est faible... On s`attend à un match difficile, à un adversaire à 300% de ses possibilités. C`est une nouvelle étape à franchir. Ce sont des matches où on n`a plus le droit à l`erreur, où il y a des faits de jeu qu`il faut maîtriser. On garde notre objectif : garder la tête froide, affronter chaque adversaire avec le maximum d`humilité et de respect, et faire notre petit bout de chemin jusqu`à notre objectif final.

Quelles sont, à votre avis, les failles de la Guinée Equatoriale?

La première erreur est de penser que c`est une équipe faible. Contre le Soudan, on n`a gagné que 1-0. Dans le football, il n`y a pas que la technique, il y a la condition physique, la tactique, le mental. On savait qu`on était au-dessus de cette équipe techniquement, mais il fallait élever notre niveau physique et mental pour qu`on puisse leur poser des problèmes dans le jeu. On sait que la Guinée Equatoriale est poussée par son public, elle joue dans la capitale. J`ai vu le match contre la Zambie (défaite 1-0, ndlr), ils ont péché par excès d`optimisme et ils vont rectifier le tir. Ils sont partis à l`abordage et ils ne vont pas répéter les mêmes erreurs. On s`attend à un match difficile, à une équipe déterminée. Ils vont tirer des enseignements de leurs erreurs. Ils vont être très prudents, très réalistes. Ils ont devant, des attaquants qui vont très vite et un bloc défensif très hermétique. A nous d`être patients, de ne pas trop nous énerver. L`environnement sera hostile, il y aura des faits de jeu qu`il faudra gérer. L`avantage c`est que mes gars ont de l`expérience. Cette équipe ne m`inquiète pas, ni ne me fait peur, mais je sais qu`il y aura des faits de jeu qu`il faudra maîtriser.

Comment gérer cet environnement hostile ?

Quand tu as une étiquette de favori et que tu l`affiches, c`est difficile. Notre objectif majeur, c`est de ramener la coupe. On sait qu`on a un bloc, une grosse cohésion, une émulation et un état d`esprit. Mais tout ça c`est fragile. Il y a des paramètres que l`on ne peut pas maîtriser. Mais on a de l`expérience et ça, ça ne s`achète pas. C`est une richesse. Il ne faudra pas paniquer. On aura en face des gens poussés par leur public et ça, c`est un atout non négligeable. On voit que le Gabon se sublime aussi. Je sais qu`on va souffrir mais ce qui m`intéresse, c`est de gagner notre match.

Propos recueillis par Annoncia Sehoué, envoyé spécial