En visite en Afrique: Angela Merkel veut « combattre l’émigration illégale »
Par LE MONDE - En visite en Afrique, Angela Merkel veut « combattre l’émigration illégale ».
La chancelière allemande, qui mise sur le développement du continent pour endiguer les flux migratoires, se rend au Sénégal, au Ghana et au Nigeria.
Alors que la première ministre britannique, Theresa May, se rend au Kenya, jeudi 30 août, après avoir fait étape en Afrique du Sud et au Nigeria, Angela Merkel a elle aussi commencé, mercredi, une mini-tournée africaine.
La chancelière allemande était au Sénégal, avant le Ghana et le Nigeria, au moment où Berlin mise sur le développement du continent pour endiguer les flux migratoires et renforcer la lutte contre la menace djihadiste.
Mme Merkel, accompagnée d’une dizaine de capitaines d’industrie allemands, a été accueillie sur le tarmac de l’aéroport Blaise-Diagne, à une cinquantaine de kilomètres de Dakar, par le président sénégalais, Macky Sall. Ils se sont ensuite réunis au palais présidentiel de Dakar pour un entretien suivi d’un dîner.
Au cours d’une conférence de presse conjointe, Macky Sall a annoncé l’électrification par le solaire de 300 villages sénégalais grâce à un financement de l’Allemagne dont le montant n’a pas été précisé.
Interrogé par la presse, le dirigeant sénégalais a déploré le « lot de morts » de migrants africains « à travers le Sahara et la Méditerranée » et appelé à « trouver des solutions et des opportunités » pour la jeunesse africaine en Afrique. « La vocation de la jeunesse africaine n’est pas d’échouer dans la Méditerranée ou sur les rives de l’Europe ou de vivre dans la clandestinité », a-t-il dit, dénonçant les « réseaux de trafiquants et criminels ».
« Nous ne devons pas être les complices des trafiquants d’êtres humains et nous ne devons pas juste regarder » sans rien faire, a de son côté déclaré Mme Merkel. « Nous devons combattre l’émigration illégale d’une part et créer des opportunités légales d’autre part », a-t-elle estimé.
La chancelière a renforcé ces dernières années le volet africain de sa diplomatie, comptant sur les pays du continent pour ralentir le flux de migrants vers l’Europe, un sujet extrêmement sensible en Allemagne.
Tirer profit du dynamisme africain
Le Sénégal, le Ghana et le Nigeria « sont confrontés à de grands défis en termes de développement économique et social », avait indiqué à Berlin un responsable gouvernemental, avant le départ de Mme Merkel, ajoutant que ces trois pays devaient faire en sorte que le renforcement de leurs économies profite à tous les citoyens, « ce qui n’est pas encore le cas partout ».
Il est important que « les gens arrêtent d’entreprendre le voyage illégal et extrêmement dangereux vers l’Europe », a estimé le responsable allemand, prônant à l’inverse une attention accrue à l’immigration légale, notamment celles des jeunes Africains désireux d’étudier en Europe avant de rentrer au pays pour mettre en œuvre leurs acquis.
Pays d’exportation comme la Chine et le Royaume-Uni, qui se prépare au Brexit, l’Allemagne veut également tirer profit du dynamisme croissant de l’Afrique, dont les pays disposent souvent d’importantes ressources en matières premières et d’une population jeune.
Le Sénégal connaît une croissance économique de 6 % ou 7 % depuis plusieurs années, tandis que le Ghana, dont l’économie est également en expansion, est considéré comme un havre de stabilité dans la région.
Bien que confronté aux actions terroristes du groupe djihadiste Boko Haram et à la volatilité des prix du pétrole, le Nigeria reste le second partenaire économique de l’Allemagne en Afrique subsaharienne.
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