Djédjé Mady, KKB, Kouassi Yao : Comment ils ont sauvé le Pdci

Par Notre Voie - Comment Djédjé Mady, KKB, Kouassi Yao ont sauvé le Pdci.

En défendant mordicus le respect des textes du Pdci-Rda et en se portant candidats contre Bédié ; Djédjé Mady, KKB et Kouassi Yao tentent de sauver leur parti pris en otage.
« Pour le moment, nous disons que Bédié est l’homme de la situation malgré son âge comme Roosevelt a été l’homme des Etats-Unis d’Amérique même en étant handicapé», a déclaré Maurice Kakou Guikahué, Secrétaire général adjoint à l’organisation du Pdci et pro-Bédié, dans une interview publiée hier par le quotidien Le Patriote, proche du Rdr et du régime Ouattara. M. Kakou Guikahué crie déjà victoire avant la tenue du 12ème congrès du Pdci-Rda. Selon des sources concordantes, tout le système est si bien verrouillé que Djédjé Mady, Kouadio Konan Bertin dit KKB et Kouassi Yao n’auront aucune chance d’atteindre leur objectif de se hisser sur la plus haute marche au niveau du parti créé par Houphouët en 1946. Le poste de secrétariat général du Pdci occupé depuis une dizaine d’années par Alphonse Djédjé Mady ne serait plus qu’un vieux souvenir après les pré-congrès qui ont démarré hier, vendredi 30 août pour s’achever le 1er septembre 2013. Il pourrait être remplacé par un secrétariat exécutif qui sera confié, à en croire nos sources, à Maurice Kakou Guikahué. Il est aussi indiqué que la Jeunesse du Pdci-Rda ne serait plus une entité autonome. Elle, aussi, va connaître une réforme profonde. Il y aura une jeunesse du parti pour le milieu rural et une jeunesse urbaine, pour éviter que l’exemple de KKB fasse des émules au sein de la jeunesse du Pdci. Le même schéma sera appliqué à l’Union des femmes du Pdci-Rda avec l’Union des femmes rurales et l’Union des femmes urbaines. Et le grand conseil va être remodelé pour éviter le naufrage collectif aux pro-Bédié qui, malgré leur assurance apparente, ont des raisons évidentes de craindre la déroute. Les pré-congrès du Pdci-Rda ne visent comme objectif que de permettre à Henri Konan Bédié de jauger son contrôle sur le parti. Si, pendant ces assises, il s’aperçoit qu’il est mis en minorité, il a toute la latitude de tout changer avant le congrès proprement dit.

Mission difficile mais pas impossible

Mais avec tout le scénario qui se joue sous nos yeux, que peut craindre Bédié ? Pas grand-chose en réalité. Ceux qui tiennent l’organisation du 12ème congrès sont ses hommes. Et ils ont les moyens financiers colossaux pour réussir ce qu’ils ont commencé. L’argent circulerait abondamment pour rallier de nombreux secrétaires de section à leur cause.
La mission sera donc difficile pour Alphonse Djédjé Mady, KKB et Kouassi Yao pour arracher le parti à Henri Konan Bédié. Mais ils auront, toutefois, eu le mérite d’éveiller les consciences au sein du vieux parti en montrant aux uns et aux autres que la gestion monarchique du Pdci-Rda a de longs jours devant elle. Il n’est pas sûr que les militants continueront, pendant longtemps encore, à accepter qu’on piétine les textes pour des intérêts personnels. Et les militants du Pdci qui ont compris que Bédié joue avec l’avenir de leur organisation politique ont annoncé la couleur récemment au cours du conclave organisé à Yamoussoukro. Les secrétaires généraux de section l’ont quasiment désavoué en exigeant que le Pdci-Rda présente un candidat à l’élection présidentielle de 2015. Ce qui fait dire aux observateurs de la vie politique nationale que Djédjé Mady, KKB et Kouassi Yao sont des cas à prendre au sérieux. Loin d’être châtiés pour leur témérité, ils forcent, en réalité, l’admiration de la majorité silencieuse qui veut voir le changement au sein du Pdci-Rda. Pour cette frange de militants, ils auront fait œuvre utile. Ils ont donc sauvé le Pdci-Rda en dévoilant l’obscurantisme dans lequel ce parti baigne sous Bédié. Il reste à savoir si leur message sera entendu par les participants au congrès.

Robert Krassault
ciubaine@yahoo.fr