Débats et Opinions: Sangaré-Affi, Il faut siffler la fin de ce match insipide

Par IvoireBusiness - Débats et Opinions. Sangaré-Affi, Il faut siffler la fin de ce match insipide.

Affi N'guessan et Aboudramane Sangaré. Image d'archives.

Je ne suis pas détenteur d’une carte de membre du FPI. Et je me demande si cela est vraiment nécessaire pour se considérer comme militant ou sympathisant de ce parti, le seul, à l’heure actuelle, qui porte notre espoir de voir la Côte d’Ivoire redevenir nôtre.

Aujourd’hui, nous sommes au moins 16 millions d’Ivoiriens, abstraction faite des autres Africains qui vivent avec nous sur ce quadrilatère hérité de la colonisation, grossissant sa population totale pour la porter à près de 23 millions d’habitants. Ces frères et sœurs africains, très nombreux à ne pas être citoyens ivoiriens (beaucoup restent après tout très attachés à leurs pays d’origine) et à ne pas avoir le droit de vote constituent le fonds de commerce politique et la base électorale de Ouattara Dramane Alassane, lui-même issu de cette frange de la population. Nous sommes heureux qu’ils soient chez nous. En tout état de cause, notre réputation de pays hospitalier n’a jamais été usurpée. Personnellement, je ne peux vivre au Canada en toute liberté, y être totalement intégré, et refuser que mon pays d’origine accueille et intègre des immigrants. Cependant, il faut le dire: ce n’est pas dans un futur proche que le Canada, terre d’immigration par excellence, sera dirigé par un fils d’immigrant. Autrement dit, pendant plusieurs générations encore ce pays sera gouverné par les descendants des Anglais et des Français qui l’ont créé comme État… fédéral.

Nous sommes, dis-je, 16 millions d’Ivoiriens membres des 60 ethnies reconnues par le colonisateur français qui a tracé nos frontières actuelles. Faisant de nous les propriétaires légaux, légitimes et souverains de ce territoire appelé « Côte d’Ivoire », que nous avons le devoir et l’obligation patriotiques de défendre. Ceux qui nous dénient le droit de vivre en paix, en harmonie, en sécurité sur ce territoire et de le défendre essaient de nous inoculer un complexe : il serait malséant d’afficher notre patriotisme qui n’est rien d’autre que notre « ivoirité ». Oh! Mon Dieu, comme ils ont instrumentalisé ce concept contre nous ! Nous devons refuser ce complexe.

Nous sommes 16 millions d’Ivoiriens que les jaloux de notre patriotisme tentent de diviser entre pro-Ouattara et pro-Gbagbo. Ils y ont même réussi. À présent, ils tentent de diviser le FPI entre pro-Affi et pro-Sangaré. Naïfs, nous nous prêtons à ce jeu insidieux.

En réalité, nous sommes 16 millions d’Ivoiriens à nous battre pour notre souveraineté, notre indépendance politique, notre droit de vivre en paix et de faire les choix qui nous paraissent bons. Cette volonté a été traduite dans notre Constitution de juillet-août 2000. Le PDCI avait défendu ces valeurs-là et a été combattu. Ceux qui l’ont combattu voudraient l’absorber totalement, après avoir réussi à le décapiter et à y annihiler toute adversité. Les mêmes voudraient également réduire le FPI à néant, après avoir réussi à prendre possession de notre pays en avril 2011, et récemment le 25 octobre 2015.

Nous sommes 16 millions d’Ivoiriens à voir le grand danger qui nous guette. Mais nos ennemis (l’establishment politique et les milieux d’affaires français s’appuyant sur les frères et sœurs africains dont je parle supra) travaillent assidument contre notre union, qui est de loin la plus redoutable de nos armes et représente notre véritable force.

Le président Laurent Gbagbo et le parti qu’il a créé symbolisent la vraie indépendance de la Côte d’Ivoire. Pour nos ennemis, l’homme et son instrument de combat n’ont plus le droit d’exister. Nous devons comprendre que ce sont bien 16 millions d’Ivoiriens qui n’ont plus le droit d’exister. C’est pourquoi il est ridicule d’admettre que l’on nous catégorise en pro-Ouattara, pro-Gbagbo, pro-Affi, et pro-Sangaré. Nous devons nous réveiller, nous battre et reprendre possession de notre pays. Nous devons tirer le rideau sur cette comédie proposée au monde entier, mettant en scène Ouattara Dramane Alassane méprisant nos lois, organisant des élections à sa guise, tripatouillant les résultats électoraux, et plastronnant, toute honte bue, indûment à la tête de notre pays.

Terminant, je voudrais m’adresser à tous les cadres du FPI restés fidèles au combat de Laurent Gbagbo, cet homme rassembleur, généreux, qui n’a jamais fait de différence entre Ivoiriens, et dont les collaborateurs étaient de toutes nos ethnies et religions. Oui, je voudrais m’adresser sincèrement à tous ces cadres qui ont travaillé à l’avènement du FPI au pouvoir, et non à ces opportunistes qui détiennent d’autres agendas et soufflent sur la division de ce parti. Je voudrais leur demander de tout entreprendre pour ramener la paix dans la famille et restaurer la stabilité du FPI. Le PDCI s’est dilué dans je ne sais quel fluide trouble et n’existe désormais que de nom. Le FPI doit devenir la première force politique qui incarne le combat de notre véritable souveraineté.
Étant donné le succès éclatant du boycott électoral auquel les Aboudramane Sangaré, Laurent Akoun et autres avaient appelé, et le score dérisoire de Pascal Affi N’Guessan à l’élection du 25 octobre dernier, l’ancien premier ministre de Laurent Gbagbo a perdu toute légitimité et ne peut faire la pluie et le beau temps au FPI. Il doit rentrer dans les rangs. Ses camarades du parti doivent avoir le triomphe modeste et se laisser guider par la volonté de pardonner et de sauver le navire d’un éventuel naufrage.
Cette querelle entre pro-Sangaré et pro-Affi est un match insipide que nous ne saurions regarder longtemps. Il faut en siffler rapidement la fin.

Une contribution de Jacques Mian