Crise post-électorale :L’ONUCI EN MISSION DE GUERRE

Le 10 mars 2011 par Fraternité matin - La mission initiale de paix de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) s’est lentement, mais sûrement transformée en mission de guerre. Du moins, les actions de l’opération conduite par

Un hélicoptère MI-24. (fratmat.info).

Le 10 mars 2011 par Fraternité matin - La mission initiale de paix de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (Onuci) s’est lentement, mais sûrement transformée en mission de guerre. Du moins, les actions de l’opération conduite par

Young-Jin Choi l’attestent chaque jour qui passe. Le dernier acte en date est le survol de la région du Bas-Sassandra, le mardi 8 mars, par deux hélicoptères MI 24. De fait, ces hélicoptères de combat que l’Onuci a reçus le mardi 2 mars dernier sont ainsi entrés en scène. Tout le monde s’accorde à dire que les attaques que les rebelles perpètrent aussi bien à Abidjan (notamment à Abobo, Anyama et Pk 18) que dans l’ouest du pays, dans le cadre de la crise post-électorale, sont précédées de mouvements des troupes de l’Onuci.
La formation, l’équipement, le transport des rebelles par les soldats onusiens et même la présence des Casques bleus au sein des forces qui combattent les Forces de défense et de sécurité (Fds) de Côte d’Ivoire ne sont plus à démontrer. Les images de la marche du Rhdp sur la maison de la télévision le 16 décembre dernier en donnent des preuves. Le dernier massacre perpétré par les rebelles assistés des hommes de Choi ne remonte qu’à la nuit du dimanche 6 au lundi 7 mars, dans le village de Anonkoi-Kouté, dans la commune d’Abobo. Bilan de cette attaque sur les populations civiles surprises dans leur sommeil : une vingtaine de morts, de nombreux blessés et déplacés, des disparus, des maisons incendiées ou saccagées.

On comprend, dès lors, que les populations de la région de San Pedro qui a été survolée par les MI 24 de Ban Ki-moon s’inquiètent des jours qui viennent.

Diaboliser Gbagbo pour l’attaquer
Car c’est un secret de Polichinelle que les rebelles veulent prendre la ville portuaire de San Pedro. Une ville aux mains des Forces de défense et de sécurité (Fds) de Côte d’Ivoire. Pour l’occuper et contrôler le port qui y est, il faut donc se battre avec les hommes du général de corps d’armée, Philippe Mangou. Tout laisse donc à croire que c’est cette bataille que les MI 24 onusiens préparent quand ils survolent les positions des Fds. On comprend que les 30 conteneurs d’armes de l’Onuci (qui étaient censés contenir des vêtements et du coton) saisis au Cameroun le 4 mars dernier devraient être réceptionnés au port de San Pedro. On comprend aussi que Ban Ki-moon ait tenté de coller au Président Laurent Gbagbo, l’acquisition d’hélicoptères qu’il aurait reçus du Belarus. Un mensonge qui a heureusement été vite découvert par le Conseil de sécurité qui a confondu le Secrétaire général de l’Onu. Sur le terrain, on attribue tous les morts et fictifs au Président Laurent Gbagbo. L’objectif est de lui trouver un chef d’accusation fort pour justifier l’utilisation des MI 24 contre son camp. Déjà le porte-parole de l’Onuci, Hamadoun Touré, envisage l’ouverture d’un corridor humanitaire à Abobo (où les assaillants ont semé la terreur depuis que le panel des Chefs d’Etat mandatés par l’Union africaine pour trouver une solution à la crise s’est rendu à Abidjan).
Le samedi 5 mars, trois autres MI 24, toujours de l’Onuci, ont survolé les corridors tenus par les Fds à Yamoussoukro, les camps militaires, la garde républicaine mais aussi la résidence du Chef de l’Etat. Une situation qui a aussi causé la panique au sein de la population qui s’interroge encore sur son opportunité. Pour préparer l’opinion nationale et internationale à épouser sa cause quand va éclater la guerre qu’elle prépare en faveur des rebelles dans le Bas-Sassandra, l’Onu a pondu un communiqué vendredi à New York. Où elle annonce que ses hélicoptères de combat viennent protéger son personnel et ses infrastructures mais aussi les partisans de Alassane Ouattara (qui conteste sa défaite à l’élection présidentielle du 28 novembre 2010 constatée par le Conseil constitutionnel) contre les attaques menées par les partisans du Président Laurent Gbagbo. Ces appareils onusiens dont le rôle est de tuer, basés en principe à Bouaké, le fief des Forces nouvelles, ont été signalés hier dans l’ouest du pays. L’Onuci à qui le Chef de l’Etat a demandé de quitter la Côte d’Ivoire depuis décembre, continue ainsi de narguer et provoquer les Ivoiriens et leur Président.
PASCAL SORO