CPI: Charles Blé Goudé et ses avocats démontrent qu’il est “un homme de paix“, et un “pacifiste dans l’âme“

Par IvoireBusiness - CPI: Charles Blé Goudé et ses avocats démontrent qu’il est “un homme de paix“, et un “pacifiste dans l’âme“.

Blé Goudé le 28 janvier 2016 à la CPI, lors de l'ouverture officielle du procès "Affaire Gbagbo et Blé Goudé contre le procureur".

La Haye – Ce sont des avocats très offensifs qui ont défendu leur client, Charles Blé Goudé, à la barre ce mardi, lors de la plaidoirie des avocats de la Défense. La procureure Fatou Bensouda a brillé par son absence, prétextant d’autres engagements.
Les avocats de Blé Goudé ont tenu à mettre les points sur les i : Leur client n’a jamais été l’instigateur des graves violences comme l’accuse la Cour pénale internationale. C’est plutôt un homme de paix selon eux.
Selon l’un d'eux, "Charles Blé Goudé n’est pas un général de la rue, c’est un homme qui s’est battu pour mettre fin à la violence".

"C’est un homme de paix, un pacifiste dans l’âme", un homme de paix et un pacifiste de la trempe de Martin Luther King, dira ce dernier.
Selon son avocat Néerlandais, Geert-Jan Knoops, "Charles Blé Goudé n’a jamais ordonné l’utilisation de violence".

Un film montrant le Ministre Charles Blé Goudé aux côtés du leader noir américain, Jesse Jackson, ancien bras droit de Martin Luther King, a été diffusé. Dans cette vidéo, Blé Goudé appelle « à prier pour toutes les communautés ».

Prenant à son tour la parole sous le regard surpris du président de la Cour, Charles Blé a démontré de façon magistrale, preuves à l’appui, qu’il a consacré toute sa vie à la paix et à la réconciliation en Côte d’Ivoire.
Selon lui, sa culture politique ne l’a jamais autorisé à commettre des crimes, ce dont on l’accuse aujourd’hui.
"Dans mes relations avec mes concitoyens, aucune goutte de sang ne crie contre moi", a affirmé le président du COJEP, ajoutant être heureux que son procès pour crimes contre l’humanité débute, afin de "faire connaître la vérité sur la crise qui endeuille mon pays".
Des séquences filmées le montrant avec Guillaume Soro, ex-Premier Ministre sous Laurent Gbagbo et chef de la rébellion des forces nouvelles, où il appelle à la paix, ont été diffusées.
De même qu’une autre séquence où on le voit en compagnie de l’ex-Com’zone Issiaka Ouattara dit Wattao, proche de Guillaume Soro, dans son village natal à Guiberoua, et à Bouaké dans le fief des ex-rebelles, sera également diffusée.
Charles Blé Goudé a tenu à dire sa fierté d’avoir travaillé sous les ordres du Président Laurent Gbagbo, lequel « ne lui a jamais demandé d’aller tuer des gens ».
Pour lui, « Laurent Gbagbo n’a rien à faire à la CPI. Sa place est en Côte d’Ivoire où les ivoiriens ont besoin de lui pour la réconciliation nationale ».
Il a enfin demandé du Président de la Cour de « lui permettre de rentrer dans son pays pour vaquer à ses occupations de paix et de réconciliation, laissées en friche », tout en le félicitant de sa promesse de faire de la Cour, une cour impartiale, qui s’en tiendra strictement aux faits pour dire le droit.

La défense de Blé Goudé a ajouté que leur client "ne pouvait faire partie d’un plan commun présumé : il a essayé d’unifier son peuple, d’appeler au dialogue".

Selon l’accusation, Laurent Gbagbo, "sentant que la présidence allait lui échapper", a commencé à mener une campagne de violences orchestrées contre ceux considérés comme ses opposants.
Toutes ces accusations ont été balayées du revers de la main par la Défense, laquelle a moqué le monde imaginaire que s’est construit le procureur Fatou Bensouda, l’invitant à revenir sur terre dans le monde réel, celui du droit.

La défense du Ministre, montrant notamment des vidéos de rencontres électorales de leur client, a précisé que Charles Blé Goudé avait au contraire, "entamé le dialogue avec la communauté musulmane", présumée pro-Ouattara.
Le procès du Président Gbagbo et de son Ministre Charles Blé Goudé s’est ouvert jeudi dernier à la cour pénale à La Haye.
Le procureur Fatou Bensouda affirmant à la barre que Laurent Gbagbo, âgé de 70 ans, s’était accroché au pouvoir "par tous les moyens", notamment par le biais d’un plan commun.

Michèle Laffont
Correspondante permanente aux Pays Bas