Coup de tonnerre: Michel Gbagbo raconte comment lui et Morou Ouattara (ex com'zone) sont devenus amis
Par Opéra news - Coup de tonnerre. Michel Gbagbo raconte comment lui et Morou Ouattara (ex com'zone) sont devenus amis.
Michel Gbagbo, ancien pensionnaire de la prison de Bouna, en 2011 juste après la crise post-électorale, a livré des confidences sur la façon dont le commandant Morou Ouattara (ex com'zone, surveillant de la prison de Bouna à l'époque, Ndlr) et lui sont devenus amis. C'était ce samedi 15 octobre 2022, lors d'une réunion organisée par une organisation de la société civile dénommée "Urgences Ivoiriennes" au foyer des jeunes de Yopougon Kouté. C'est Michel Gbagbo qui parle : « (...) J'ai pris la parole. Je lui ai dit : "Commandant, avec tout le respect que je vous dois, ne me demandez pas ce que je veux parce que ce que je veux, c'est sortir d'ici. Un être normal ne peut aimer être ici". Il s'est fâché. "Oui, c'est toujours toi, le fils de l'autre là". Je dis : "Je vous en prie, le Monsieur qui est à côté de vous, Pascal Affi N'Guessan, on était en 2011, il a été premier ministre de Côte d'Ivoire et il est président du FPI, c'était à l'époque. Donc quand vous lui adresser la parole, vous devez le vouvoyer parce que ce que vous faites, ce n'est pas une discussion. On appelle ça crier. Ce n'est pas votre enfant pour que vous criez sur lui. Donc à partir de ce jour, quand vous revenez ici, si vous voulez lui parler, vous demandez la permission" ».
Puis continue : « Il répond : "Han !" (Rires dans la salle). Je dis cela parce que j'ai foi en ce que je suis. J'ai foi en le combat du président Laurent Gbagbo et je n'ai pas peur de quelqu'un. Je lui ai aussi dit : "Si vous êtes un homme, la prochaine fois que vous venez ici, venez sans treillis, sans garde du corps, sans pistolet, rentrez dans la prison ici et puis dites : "je voudrai parler au Premier Ministre Affi N'Guessan". C'est ainsi qu'on verra si vous êtes un homme. Sinon, tout ce que vous faites, c'est du bruit. Ce n'est pas une question de dur. Quand le ciel est bleu, il faut dire que le ciel est bleu. Quand il pleut, il faut dire qu'il pleut. (...) Quelques mois plus tard, il est revenu et est rentré sans garde du corps, sans treillis, sans pistolet et il m'avait surnommé "Jésus". Donc quand il est rentré, il a crié : "Jésus, Jésus, je suis là, je suis un garçon" (Rires dans la salle). À l'époque je ne me rasait pas. J'avais une grosse barbe. Il avait la force, mais moi j'avais la vérité. Nous nous sommes rencontrés et nous sommes aujourd'hui des amis et on laisse le passé et on avance », a-t-il conclu.
Après l’arrestation de Laurent Gbagbo, le 11 avril 2011, plusieurs anciens responsables du FPI, à l'époque ont été placés en résidence surveillée par le gouvernement Ouattara. Certains ont été transférés dans le nord de la Côte d’Ivoire, à commencer par Laurent Gbagbo (à Korhogo) et sa femme Simone (à Odienné). D’autres, qui s’étaient réfugiés dans un hôtel du sud d’Abidjan, avaient sollicité la protection de l’État. Les nouvelles autorités les avaient alors assignés à résidence à l’hôtel La Pergola. Pascal Affi N’Guessan, qui y fut retenu dans un premier temps, a ensuite été transféré à Bouna.
© Morou Ouattara, Photo d'archives
Yannick LAHOUA
Yannick_LAHOUA (via Opera News )