Coup de tonnerre / Cedeao : les chefs d’État annulent le sommet de Dakar

Par Jeuneafrique.com - CEDEAO. Les chefs d’État annulent le sommet de Dakar.

La réunion de l’organisation, prévue le 14 octobre et censée être consacrée en grande partie à la situation au Burkina Faso, n’aura finalement pas lieu.

La réunion extraordinaire de la Cedeao, prévue à Dakar le 14 octobre, est annulée. Les chefs d’État se retrouveront donc comme prévu lors de leur sommet ordinaire, en décembre, à Abuja. Selon des sources proches d’Umaro Sissoco Embaló, le président en exercice de l’organisation ouest-africaine, ce dernier souhaite en faire un rendez-vous d’importance, auquel seront invités de nombreux présidents, y compris extérieurs à la sous-région, ainsi que le dirigeant de la Banque mondiale, David Malpass.

Issoufou chez Traoré
L’ordre du jour devait être consacré au Mali, à la Guinée et en particulier au Burkina Faso. Une mission de la Cedeao s’était en effet rendue à Ouagadougou, le 4 octobre, conduite par le président de la Commission, Omar Alieu Touray et Mahamadou Issoufou.À cette occasion, l’ancien président nigérien s’est entretenu avec le capitaine Ibrahim Traoré, qui lui a expliqué les raisons du putsch ayant visé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. La junte burkinabè a également témoigné de sa volonté de respecter les engagements pris sous l’ère Damiba, à savoir la tenue d’une élection présidentielle en mai 2024. « Ils ont compris que c’est le même mouvement [le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, MSPR] qui a opéré un changement en interne. Nous sommes passés à l’acte, car celui qui portait nos idéaux nous a trahis », explique un témoin de la rencontre.

Le nouvel homme fort du Burkina Faso et sa garde rapprochée ont par ailleurs entamé des concertations tous azimuts avec les acteurs politiques et les partenaires extérieurs. Dans une note verbale, le protocole d’État a informé les chefs de missions diplomatiques et des organisations internationales qu’ils étaient conviés le 7 octobre à une rencontre avec Ibrahim Traoré. Alors que la situation revient progressivement au calme, la capacité des nouvelles autorités à contenir les manifestations hostiles à la Cedeao et à la France cristallise les inquiétudes.

Jeune Afrique