Coup de fil entre le Kremlin et Bamako: Goïta s’entretient au téléphone avec Poutine
Par Ivoirebusiness - Coup de fil entre le Kremlin et Bamako. Goïta s’entretient au téléphone avec Poutine.
Assimi Goïta, le chef de la junte militaire au Mali et le président russe Vladimir Poutine, ont eu un entretien téléphonique ce mercredi 10 août 2022, a appris un journaliste d’Ivoirebusiness.
Cette rencontre a eu lieu au lendemain de la réception par Bamako de nouveaux équipements militaires de son allié russe dont cinq avions et un hélicoptère de combat, au cours d’une cérémonie officielle en présence du chef de la junte et de diplomates russes, a-t-on également appris.
À cette occasion, le ministre malien de la Défense, Sadio Camara, un des hommes forts du régime, a vanté le « partenariat gagnant-gagnant avec la fédération de Russie ».
« J’ai eu un entretien téléphonique avec le Président Poutine. Nous avons évoqué l’appui de la Fédération de Russie à la transition politique malienne et j’ai salué la qualité de notre partenariat respectueux de la souveraineté du Mali et des aspirations de sa population », a déclaré Assimi Goïta ce mercredi 10 août 2022 sur son compte tweeter.
Sa sortie publique pour informer l’opinion du contact téléphonique direct qu’il vient d’avoir avec Vladimir, intervient au moment où le président ukrainien Zelenski recherche le soutien des pays africains à travers l’Union africaine (UA). En annonçant lui-même officiellement cet entretien, Assimi Goïta envoie non seulement un message à son organisation régionale mais aussi à la France et ses alliés africains au pouvoir de son choix dans l'opposition Russie face à l'Ukraine (souteni par l'Union européenne et les Etats-Unis).
C’est dans ce contexte de tensions avec l’Union africaine que le colonel Assimi Goïta a reçu mercredi Amina J. Mohammed, vice-secrétaire générale de l’ONU et Mahamat Saleh Annadif, chef du bureau des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel.
Ils ont évoqué des « préoccupations communes », selon la présidence malienne.
Lors des échanges entre Assimi Goïta, Amina J. Mohammed – qui avait été reçue auparavant à Abidjan, selon une source diplomatique – , et Mahamat Saleh Annadif le cas des 49 soldats ivoiriens détenus à Bamako a également été évoqué. Ceux-ci sont accusés par les militaires au pouvoir au Mali d’être des « mercenaires », ce que nie Abidjan, qui assure qu’ils étaient en mission pour l’ONU.
Nous y reviendrons.
Éric Lassale