Coup d’État au Mali: OUATTARA CONVOQUE UNE REUNION DE CRISE

Le 24 mars 2012 par Fraternite matin - Alassane Ouattara et ses pairs se retrouvent mardi à Abidjan. La Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se retrouve mardi

Chefs d'Etat de la CEDEAO à Abuja au Nigeria.

Le 24 mars 2012 par Fraternite matin - Alassane Ouattara et ses pairs se retrouvent mardi à Abidjan. La Conférence des Chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest se retrouve mardi

à Abidjan, pour discuter de la situation au Mali. Une mutinerie déclenchée le mercredi 21 mars dans la garnison de Kati situéd à 15 Km de Bamako, la capitale de ce pays, s’est transformée rapidement en coup d’Etat. Le capitaine Hamadou Sanogo, à la tête d’un Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’Etat (Cndr), a annoncé, au petit matin du jeudi 22 mars, la fin du pouvoir du Président Amadou Toumani Touré (Att). La rencontre de ce mardi devrait permettre aux Présidents de la Cedeao d’arrêter tout une série d’actions afin de résoudre la crise au Mali. Déjà, cette institution avait condamné la mutinerie. Dans un communiqué publié jeudi à Lagos, la Commission de la Cedeao a ‘’fermement’’ condamné ‘’les actions erronées des mutins’’. Elle a averti ‘’qu’elle ne tolérera pas tout recours à la violence’’. Le communiqué indique aussi que ‘’la Cedeao condamne tous les actes de conquête du pouvoir ou de se maintenir au pouvoir par des moyens anticonstitutionnels’’. La rencontre de ce mardi qui est très attendue s’inscrira certainement dans le schéma tracé par la Commission. Le Président de la Conférence des Chefs d’Etat de la Cedeao, le Président Alassane Ouattara est à pied d’œuvre pour trouver une solution au double problème malien : le coup d’Etat et la rébellion touareg. Sur le second sujet, les chefs d’état-major des armées de la Cedeao avaient pris certaines dispositions. N’écartant pas l’engagement des forces de l’organisation au Mali. Avant la réunion au sommet à Abidjan, une délégation conjointe de l’Union africaine (Ua) et de la Cedeao devrait se rendre, dans les prochaines heures, à Bamako pour appeler les militaires putschistes à rendre le pouvoir. ‘’Une délégation est maintenant sur le point d’aller au Mali, une mission conjointe Ua-Cedeao afin de leur (Ndlr : les militaires putschistes) dire, bien sûr, qu’il est nécessaire de rétablir l’ordre constitutionnel normal’’, a déclaré le président de la Commission de l’Union africaine, le Gabonais Jean Ping. A Bamako, la situation est toujours confuse. Le Président Amadou Toumani Touré reste introuvable. La rumeur le dit tantôt aux mains des militaires qui ont perpétré le coup du jeudi, tantôt retranché dans un camp acquis à sa cause avec les éléments de sa garde. Depuis le début des événements, c’est donc silence radio chez le Président ATT. La junte, elle, essaie de faire tourner la machine. Mais difficilement. Elle a annulé, vendredi, une réunion prévue avec la société civile. Au plan économique, les sanctions ont commencé à tomber. La Banque africaine de développement (Bad) et la Banque mondiale (Bm) ont conjointement suspendu leur aide au Mali. La Commission européenne a mis un bémol à ses activités. Les Etats-Unis ont décidé de réexaminer leur aide annuelle de 137 millions de dollars, selon le porte-parole du département d’Etat, Victoria Nuland. La plupart des pays ont condamné le coup de force au Mali. C’est le 8 juin 2002 que Amadou Toumani Touré est élu Président de la République du Mali. Dans l’imagerie populaire, il est présenté comme le père de la démocratie malienne. C’est lui qui met fin au règne jugé dictatorial de Moussa Touré. C’est encore lui qui organise les élections qui ouvrent la voie de la démocratie au Mali, alors qu’il avait la possibilité de conserver le pouvoir comme l’ont fait, avant lui, dans plusieurs pays, d’autres militaires. Depuis le 17 janvier 2012, il est confronté au réveil de la rébellion touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla). Les Chefs d’Etat de la Cedeao vont tenter de sauver le « soldat ATT» et au-delà, la démocratie.

ETIENNE ABOUA