Côte d'Ivoire: Triste bourgeoisie politico-militaire, Par Paul Zahiri

Tristes tropiques, où la politique n’est plus du tout ce lieu où se décident la vérité d’un peuple, qui se sait lui-même, dans son Etat, et dans ses options essentielles. Ce qui fait de ce peuple un peuple émancipé, ce qui fait de ce peuple un peuple qui est endurant, un peuple qui peut être victorieux.

La politique s’est métamorphosée en une sorte d’eau trouble, dans laquelle va pêcher un ramassis pénible d’arrivistes, de tout acabit.

Pour constituer une sorte de nomenklatura où le goût du lucre le dispute à l’inculture, voire même à la petitesse d’esprit in fine. Une forme caricaturale de la bourgeoisie occidentale qui reste chez nous, le plus souvent, politico-militaire, et administrative.

Avec sa sempiternelle logique sonnante et trébuchante à tout prix, sans l’ombre même d’un capitanat d’industrie ni d’affaires. Or curieusement, d’un autre côté, tout le monde sait aussi que toutes ces postures, et ces impostures, restent fragiles.

Leur gloire, qui commence au jour de leur promotion, et de leur nomination, cesse derechef à l’heure de leur limogeage qui les ramène à leur statut quo ante.

En Afrique noire, où les riches sont plus riches, et les pauvres plus pauvres, que partout ailleurs, le reflet de l’image d’un ancien Ministre, mis en congé des gouvernements, reste toujours lamentable, et pitoyable, avec une âme pauvre.

Par Paul Zahiri "