Côte d’Ivoire : Tout ça pour ça ? La nuit du 18 et 19 septembre 2002, Par T. Briga

Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Tout ça pour ça ? La nuit du 18 et 19 septembre 2002, Par T. Briga..

Guillaume Soro, chef de la rébellion des forces nouvelles. Image d’archives.

Soro Kigbafori que peut-on retenir de ta "rébellion" vingt ans après ? Cette rébellion au nom de laquelle tu as pris des armes pour semer crimes et désolation sur toute l'étendue du territoire ivoirien. Le plus gros de tes suiveurs a été recruté dans la population du Nord en trompant nos parents de cette partie du pays. Ils se sentent aujourd'hui trahis, floués et jurent en grande partie qu'on ne les y reprendrait plus.

L'ego froissé !

​Vingt ans se sont écoulés depuis cette triste et terrible nuit du 18 au 19 septembre 2002. Au cours de cette nuit, quelques écervelés ont décidé sans doute sous l'effet de psychotropes de plonger la Côte d'Ivoire dans un précipice sans fond. A la tête de cette tuerie sauvage se trouvait un obscur mouvement dénommé MPCI, revendiqué par Kigbafori Soro. Il s'est autoproclamé président, Directeur ou secrétaire de ce groupement de tueurs. Peu importe la qualification ou titre dont s'est affublé cet individu pour couvrir ses crimes d'une pseudo légalité, leur réalité n'est guère discutable.
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​Pourquoi et comment l'idée de telles atrocités a-t-elle germé ou jailli dans le cerveau du chef de mpci et de ses suiveurs ? Les explications qu'il a fournies ici et là, pour justifier ses actes ignobles n'ont pas résisté à l'épreuve du temps. Il a évoqué pêle-mêle "Sa volonté d'instaurer la démocratie en Côte d'Ivoire. D'autoriser la pratique de la religion musulmane et du port des djellabas. Pratiques qui auraient été interdites par le pouvoir Gbagbo.

Ensuite pour rétablir la dignité offensée de son ego. Puisque lors d'un contrôle de police, on aurait demandé à sa petite suffisance Soro, une pièce d'identité. Dans ses délires, Soro tait volontiers les financements annuels consentis par le pouvoir Gbagbo pour les pèlerinages des musulmans ivoiriens à la Mecque.

Les promesses, le pouvoir et la chute.

Soro Kigbafori a certes menti aux Ivoiriens mais surtout à lui même. Car il agissait et il le savait pour Dramane Ouattara dont il était le pantin. Il a succombé sans doute à l'époque, comme tout gogo de son acabit, aux nombreuses et mirobolantes promesses qui lui étaient faites, notamment une ascension sociale fulgurante à laquelle, lui un petit individu médiocre, sans perspective, n'avait jamais songé.

L'occasion était trop belle et le jeune homme dont le niveau de compréhension du monde se limitait à cette époque et peut-être même encore aujourd'hui à la possession des biens matériels, ne pouvait pas refuser une offre si alléchante.

Fort de ces promesses, le garçon s'est mué en "Che", "Bogota" et tel un automate, le Che a commencé à reproduire et répéter machinalement comme un ventriloque ce que son maître ne pouvait pas dire de sa propre bouche. Ainsi Soro criera sur tous les toits que sa lutte s'inscrivait dans le cadre de réhabilitation de Dramane Ouattara dans sa nationalité ivoirienne, car selon lui, celle-ci lui aurait été déniée; l'empêchant ainsi d'accéder à la magistrature suprême.

Après la mort des centaines de milliers d'ivoiriens tués, (3000 selon la propagande officielle), endeuillant le pays, Soro a cru avoir atteint le graal car Dramane ouattara a été imposé au pays comme président. Le voici donc premier ministre, président de l'assemblée nationale, la rébellion aidant, il a occupé la quasi totalité des fonctions régaliennes du pays. Il a joui de tous les honneurs. Tous les ans il commémorait cette date fatidique du 19 septembre 2002, plantait dit-on des arbres pour fêter ce forfait.

Et puis, il y a eu la chute brutale. Aurait-il voulu que des accords secrets sur le partage du pouvoir s'appliquent ? Cette requêtes a-t-elle déplu son maître ?

La disgrâce et les changements de discours.

Le chef rebelle est entré en disgrâce à partir de 2019. Humilié, il a été chassé des fonctions lucratives et les privilèges qui en résultaient lui ont été retirés. Depuis cette déchéance, le brave guerrier, la foudre de guerre s'est sauvé et est devenu un nomade. Aujourd'hui il rase les murs et ne se vante plus de ses exploits de rebelle. Aurait-il honte de son bébé qu'il glorifiait tant hier, à savoir sa "rébellion" ?

​Après sa fuite de la Côte d'Ivoire, Soro a entrepris en vain des démarches pour se ​rendre visible. Il a organisé des conférences pour s'auto célébrer, il a accusé Interpole en Espagne, il s'est mis en spectacle à la "Chatham house" à Londres et puis et puis ... les perspectives se sont assombries.

​Kigbafori et les siens se sont fourvoyés en créant des vérités factices. La vraie vérité les a rattrapés depuis. Eux qui hier soutenaient par tous les moyens que Dramane Ouattara était ostracisé, ont changé de discours. Ils sont aujourd'hui les premiers à le pourfendre sur la place publique sans prendre de gants. On peut citer à ce titre Bamba Moriféré et Nyamsi le roquet de Soro.

Bamba Moriféré...

Bamba Moriféré, homme fort du dramanistan triomphant, clame aujourd'hui que Dramane Ouattara ne comprend ni ne parle le "Odiennéka" une langue ivoirienne. Alors qu'il serait selon lui, coutumier et maîtriserait "le mossi ou mooré" un dialecte de l'ancienne Haute Volta rebaptisée depuis Burkina-Faso. En d'autres termes, Dramane n'est pas ivoirien. D'accord professeur ! Mais cet aveu de dernière heure n'apporte plus rien au débat. Il le pollue plutôt.

Franklin Nyamsi...

Quant à Nyamsi, il n'a pas de mots assez durs pour dénigrer Dramane Ouattara et dresser des lauriers d'hommes d'Etat aux Présidents Bédié et Gbagbo qu'il exécrait pourtant hier dans des écrits nauséeux, et haineux.

Il a trouvé un nouvel eldorado. Il a émigré vers des climats plus cléments, notamment le Mali où le régime d'Assimi Goïta jouit d'une authentique popularité et d'une crédibilité certaine chez les vrais panafricanistes. Cette migration ne procède d'aucune conviction de l'individu, mais plutôt de sa quête de notoriété pour bavasser sur face book et autres endroits pour se faire voir.

De nombreux Africains ont apprécié le discours du premier ministre Maïga. Nyamsi en quête de m'as-tu vu, veut aussi en tirer gloire. L'homme court indubitablement vers des honneurs. Il prétend que Dramane Ouattara lui aurait attribué la paternité du glorieux discours du Premier Ministre malien à l'Onu. Eh oui comme dirait Cocteau "Quand les évènements nous échappent feignons d'en être les organisateurs" Nyamsi illustre très bien cette citation.

Hier il félicitait la télévision française lorsqu'elle validait l'escroquerie électorale de Dramane Ouattara et du rebelle Soro. Aujourd'hui il critique à juste titre l'omerta qui s'est abattue sur le discours du premier ministre Malien. L'agrégé Nyamsi, au fait des problèmes du monde ne devrait pas ignorer que lorsqu'un un chef d'état ou un leader africain bénéficie d'une large couverture médiatique en Europe et surtout en France, cas du chef de la Côte d'Ivoire et de Soro l'ancien rebelle, il faut s'interroger quels sont les intérêts qu'il défend.
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Une rébellion pour être président de GPS ?

Désormais Kigbafori le "Ché" "la foudre" aurait réduit ses ambitions. Il semble dorénavant avoir revu ses prétentions à la baisse. Aux dernières nouvelles il se battrait bec et ongles pour la présidence de sa fameuse micro association dite "GPS".

En ce qui concerne la Présidence de la République de Côte, ce rêve que sa lubie entretenait, semble s'éloigner. Car le sang des ivoiriens qui jonche la voie du palais présidentiel, crie justice et rend le chemin sanguinolent impraticable pour Soro Kigbafori.

Une rébellion pour devenir président de GPS ? Tout ça pour ça ? Grandeur et décadence !


Une Contribution de T . Briga