Côte d’Ivoire : que vont devenir les stades construits à coups de milliards après la CAN 2023?
Par Lebanco.net - Côte d’Ivoire. Que vont devenir les stades construits à coups de milliards après la CAN 2023?
La Côte d’Ivoire a officiellement reçu au Cameroun, le drapeau de la Confédération africaine de football (Caf). Et ce, des mains des responsables même de cette institution. Toute chose qui vient manifestement confirmer aux yeux de toute l’Afrique, que l’organisation de la 23e édition de la Coupe d’Afrique des Nations ou Can en abrégé, lui revient.
Et bien plus encore, à peine les rideaux tombés sur la Can 2021, une délégation de la Caf est venue s’enquérir de l’évolution des travaux en cours, dans les différentes villes ivoiriennes retenues pour abriter du 22 juin au 23 juillet 2023, les rencontres qui émailleront cette édition. Réalité tout aussi notable : l’engagement des autorités ivoiriennes à relever avec tout le succès requis cet autre défi, reste manifeste et prometteur.
Pour autant, par-delà l’objectif de succès poursuivit actuellement, il convient aussi de songer d’ores et déjà, aux retombées économiques de cette grande fête du football africain, au regard surtout des investissements colossaux qu’elle va engendrer.
Surtout au niveau de la construction des stades, des villages de la Can et autres réalisations coûteuses qui seront faites. Certes, le secteur touristique, à travers les hôtels, restaurants, établissements de loisirs, ainsi que le secteur du transport et celui du commerce vont tirer de l’évènement, des profits qu’on souhaite juteux.
Mais ce sont là, comme le relèvent si bien les critiques et experts des processus du développement africain, des profits immédiats. Des retombées à très court terme, qui ne sauraient contribuer pendant longtemps à soutenir l’économie nationale du pays organisateur de la Can.
L’exploitation régulière des infrastructures sportives qui seront construites, n’offre aucune garantie non plus dans ce sens, pour ainsi pouvoir aider les Etats, à supporter les coûts de leurs entretiens, comme ceux de toutes les autres installations sportives du pays ; à mieux soutenir financièrement les clubs et partant améliorer par ce fait même, le développement des sports pratiqués.
Pour tout dire, le foot africain ne rapporte plus à travers l’organisation des championnats nationaux. Les gradins des stades restent vides la plupart du temps que durent lesdits championnats, contrairement au plein qu’ils faisaient au cours des années 1970, 1980, 1990.
Un fait que l’on impute avec justesse du reste, à l’importance prise par le développement du professionnalisme hautement rentable, offert par les clubs européens, aux jeunes talents africains. Un véritable marché du sport roi, qui continue de tuer l’économie sportive africaine. Notamment celle du football. Laquelle ne semble pas avoir su faire sa mue, en proposant des modèles qui soient plus rentables pour les jeunes générations.
Il est clair que, les grands mécènes du foot africain, qui ont appartenu à une race de personnes remplies d’amour pour ce sport n’existe plus sur le continent. Il y a donc lieu de repenser et de créer, un véritable type de football professionnel africain, à même de revivifier l’exercice de ce sport en Afrique. Et retenir par ce fait même, nombre de très jeunes talents bruts qui, désireux d’aller monnayer leur savoir- faire pratiquement inné en Europe, laisse malheureusement leur vie en pleine mer, sur le chemin de l’immigration clandestine.
Des prémices de ce foot professionnel existent déjà ici et là sur le continent. Ce qui prouve bien que ce ne sont pas les intelligences capables d’un tel changement qui manque au continent. Non, loin s’en faut. C’est plutôt la volonté de s’y mettre qui tarde encore à emballer les cœurs. Du moins c’est ce que nous croyons.
En Côte d’Ivoire singulièrement, l’on gagnerait à en tenir compte, à travers l’organisation de la Can 2023 et la résolution de la crise de succession à la tête de la Fédération ivoirienne de football ( FIF). Laquelle a mis à nu, bien de pratiques et de façons de procéder, qui ont certainement pendant longtemps entraver, l’essor ainsi que la parfaite organisation de la pratique du foot dans le pays.
Moussa Ben Touré