Côte d'Ivoire: La renaissance ivoirienne, pourquoi? Par Claude Koudou

Par ivoirebusiness/ Débats et Opinions - La renaissance ivoirienne, pourquoi? Par Claude Koudou.

Dr Claude Koudou. Image d'archives.

Cela fait environ vingt ans que la Côte d'Ivoire vit une crise politique sans précédent. Mais la crise postélectorale de 2010, celle-là a tellement marqué les esprits que cela mérite qu'on s'y arrête pour ensuite en rebondir.

Pourquoi nous devons renaître ?

La Côte d'Ivoire compte trois grands partis politiques : le PDCI, le FPI défunt et le RDR. Des trois partis, c'est le FPI qui a porté les revendications émancipatrices au travers de sa lutte pour le multipartisme.

L'accession du FPI au pouvoir en octobre 2000 a donné beaucoup d'espoirs aux Ivoiriens surtout pour sa vision refondatrice. La suite, nous la connaissons.
Mais lorsque Laurent Gbagbo est détenu à la Cour pénale internationale, la politique de la chasse aux sorcières ne permettait pas au reste du FPI dans le pays de lever la voix.

C’est donc dans la diaspora que la lutte s’est déportée. Une fois l’oxygène revenu dans les rangs du FPI, c’est d’abord feu Miaka Ouréto qui le distille, ensuite ce fut feu Aboudramane Sangaré. A sa libération le 8 août 2018, Simone Ehivet Gbagbo aide à porter le flambeau aux côtés de Sangaré.

Et à la disparition de ce dernier, c’est non sans difficulté que Simone Ehivet Gbagbo anime les instances du parti jusqu’à la libération du président Laurent Gbagbo. Nous sommes donc très nombreux à attendre de la présence du président Laurent Gbagbo au pays.

Pourquoi renaître ?

La Côte d’Ivoire en est là à cause des erreurs et fautes commises par le FPI et le PDCI ; le RDR travaillant systématiquement pour des intérêts étrangers. Mais ces trois partis ont ceci en commun qu’ils ont du mal à se remettre en question.

Il faut dire que les erreurs et fautes pointées ne sont de commune mesure pour les trois partis cités. L’histoire est connue. Mais pour le FPI qui dit être de gauche, des valeurs comme la solidarité, le partage et la tolérance doivent être incarnées. Pour l’instant, tout le monde attend.

Pendant ce temps, on peut s’interroger sur l’approche méthodologique concernant la naissance du nouveau parti. Il a été exposé que le nouveau parti doit être un grand parti de rassemblement. Pour l’instant, Termes de références, orientations et Comité scientifique relèvent de mystère et chaque partisan attend que le signal d’identification soit donné.

La renaissance avec des valeurs et des repères

Le colon nous a implémentés des attitudes. Après des décennies de prédations de la part de l’ancienne puissance coloniale et de ses suppôts, le changement de paradigme devrait nous sauver. Sinon, quel héritage laisser aux jeunes générations si les modèles cultivés sont en permanence sujets à caution ?

Après la crise de 2010, il nous faut tirer des leçons. Les stigmates laissés dans le pays par des comportements barbares et violents ne peuvent pas ne pas interroger sur l’attitude à désormais tenir. Il nous semble que nous avons des leaders qui peuvent aider à construire un avenir prometteur. Il y a les présidents Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo.

Nous avons à leurs côtés, Simone Ehivet Gbagbo, Noël Akossi Bendjo et d’autres. Il nous faut, avec l’esprit d’ouverture que cela requiert, nous demander ce qu’il s’est passé ? Pourquoi en est-on là ? Que ne faut-il pas recommencer ? Refuser de faire le point avec des attitudes qui ne prennent jamais leur part de responsabilité ne serait pas salutaire pour le pays.

La fuite en avant qui a lieu de façon permanente n'est en tout cas pas un bon indicateur pour ce que l’on attend.
Il y a donc urgence à revenir à des fondamentaux car nos comportements doivent être formateurs pour la jeunesse qui nous regarde. Il faut se dépasser et se donner la main. C'est à cette condition que nous nous en sortirons collectivement. Car les jouissances égoïstes sont toujours éphémères.

Par Claude Koudou