Côte d’Ivoire: Est-il tabou de dire que nous devons apprendre de nos erreurs? Par Claude Koudou

Par Ivoirebusiness/Débats et Opinions - Côte d’Ivoire. Est-il tabou de dire que nous devons apprendre de nos erreurs? Par Claude Koudou.

Dr Claude Koudou.

D’abord, il faut rappeler que Ouattara a déclaré la guerre aux Ivoiriens. Ensuite, nous devons acter que des leaders politiques de premier plan, par leurs approches inadaptées peu ou prou ont posé par le passé des actes qui ont conduit à la situation actuelle.

Il convient donc de toujours intégrer cet aspect des choses.On ne peut pas continuer de se comporter comme si rien ne s’étaitpassé.Nous rappelons ici qu’il est évident que nous faisons confiance aux leaders politiques.

Et nous ne ferons rien pour affecter l’unité de l’opposition qui doit rester le fer de lance pour une refondation de la Côte d’Ivoire. Cependant,nous ne pouvons plus accepter de se faire imposer –sous couvert de discipline -des choses qui ne marchent pas. Il faut dire que le combat que nous menons n’est pas le combat pour des hommes.

Il s’agit d’un combat pour une vision, le combat pour le pays,que certains leaders comme Laurent Gbagbo et d’autres acteurs mènent au prix de leurs vies.La légèreté, l’angélisme et la naïveté doivent disparaître de nos approches.

Nous voudrions aussi saluer la jeunesse ivoirienne qui reste mobilisée et qui est le moteur de l’exécution du mot d’ordre de «désobéissance civile». Et tous les martyrs qui sont tombés parfois de manière atroce,ont notre grand soutien et notre infinie reconnaissance.

Mais la lutte doit continuer, pour eux les jeunes et pour la Côte d’Ivoire. Ce n’est pas pour des acteurs qui se positionnent dans toutes les circonstances pour des intérêts égoïstes.Le problème de la Côte d’Ivoire est que des élites sont rétives aux réflexions prospectives et à des débats ouverts.

Or le champ politique n’est pas un espace pour l’exercice d’envolées hasardeuses. L’improvisation, la fausse assurance et le refus d’envisager des solutions alternatives en cas de besoin sont des carences criantes qui sont malheureusement récurrentes pour notre classe politique.Depuis des années, l’on veut nous imposer une pensée unique même quand on se rend compte que cela ne marche.

Mais cela est fait uniquement dans le but de garder des positions. Cela est inacceptable pour le peuple.La transition: c’est un concept que nous avons théorisé depuis quatre ans mais plus précisément le 17 novembre 2019 quand nous avons adopté un mémorandum reçu par les président Aimé Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo.

Nous avons été l’objet d’attaque; de dénigrement et de brimades. Plutôt que de nous demander d’expliquer cette théorie, elle a été combattue. Or, notre approche prévoyait des dispositions à prendre en amont. Malheureusement, quand vous avez des partenaires qui sont adeptes de jeux troubles, l’équation posée a du mal à connaître une solution.

Certains voulaient à tout prix aller à des élections avec Ouattara alors qu’à plusieurs mois, nous savions que ce monsieur ne changerait pas sa façon de faire.Nous saluons la déclaration du PDCIdu 11 novembre 2020 ;celle conjointe du PDCI et du FPI de ce jour et celle de ce soir de la CDRP.

Mais avec quels dégâts au niveau communicationnel? Des choses ont été rattrapées et nous nous réjouissons que les exigences originelles soient toujours d’actualité.Ce qui doit être un marqueur, c’est que Ouattara ne peut pas nous tenir comme des animaux en cage qu’ils apprivoisent. Il prend des otages et les libèrent pour aller en tirer des images qu’il utilise aux fins de faire sa communication à l’international où son image est très abîmée.

En fait, le rapport de force sur le terrain doit montrer à Ouattara qu’il ne peut pas nous intimider.Mais tout cela implique que les jeunes soient associés.Il est désastreux que les jeunes découvrent des choses sur les réseaux sociaux sans avoir eu le moindre briefing auparavant.

Il faut absolument revoir cette façon de faire la politique où certains pensent qu’on leur doit tout.Et rien en retour.Tout en soutenant les Présidents Laurent Gbagbo, Henri Konan Bédié et tous les acteurs de l’opposition civile et politique, notre message va à la jeunesse. Elle a tout notre soutien et nous resterons toujours avec elle sur la ligne qui mène vers la libération totale de notre pays.

Une contribution de Claude Koudou