Côte d'Ivoire: des procédures judiciaires ouvertes après 4 effondrements d'immeubles à Abidjan

Par RFI - Côte d'Ivoire, des procédures judiciaires ouvertes après 4 effondrements d'immeubles à Abidjan.

Image d’illustration. Un immeuble à Abidjan.

Le corps d'une victime retiré des décombres d'un immeuble qui s’est effondré, dans la nuit du dimanche au lundi 7 mars 2022 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. AFP - SIA KAMBOU
Texte par :
RFI
La répression contre les responsables d’effondrements d’immeubles s’accroît. Depuis le début de l’année, pas moins de 4 immeubles se sont effondrés à Abidjan, causant la mort de 13 personnes et faisant des dizaines de blessés. La justice a ouvert des informations judiciaires pour chacun de ces immeubles effondrés. Et plusieurs personnes sont sous les verrous.

Avec notre correspondant à Abidjan, Pierre Pinto

Le phénomène des effondrements d’immeubles a longtemps été vécu à Abidjan comme une fatalité. Pourtant, ce sont bien la corruption et l’incurie de certains propriétaires, entrepreneurs ou architectes véreux qui provoquent des drames humains. Ainsi, 13 personnes sont mortes et des dizaines d’autres ont été blessées lors de l’effondrement de quatre immeubles depuis le début de l’année, provoquant une colère de moins en moins sourde.

Le procureur d’Abidjan Richard Adou a indiqué que quatre procédures étaient en cours. Des poursuites sont engagées notamment pour homicide et blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui, corruption ou exercice illégale de la profession d’avocat, entre autres. Six personnes ont déjà été inculpées et écrouées. Une dizaine d’autres sont activement recherchées, selon le procureur. Tous encourent jusqu’à 10 ans de prison et 10 millions de francs CFA d’amendes.

Désormais donc, le parquet tient à faire savoir que la justice agit dans ce genre de cas. Les autorités disent de leur côté vouloir accroître la répression en amont, avant que les drames ne se produisent. En 2021, plus d’une cinquantaine d’immeubles construits illégalement ont été démolis par les services de l’État. Neuf autres depuis le début de cette année. Des chiffres qui font figure de goutte d’eau dans une ville tentaculaire qui ploie sous la pression immobilière et où 80% des constructions n’ont pas de permis.

RFI