Contrôle du monde: Comment Poutine monte en puissance, Par Germain Sehoué
Par IvoireBusiness - Contrôle du monde. Comment Poutine monte en puissance, Par Germain Sehoué.
Un avion de l’armée russe (SU-24), combattant l’armée terroriste de Daech en Syrie a été abattu le 24 novembre 2015 par la Turquie près de sa frontière. Un des pilotes en est mort. Selon Paris Mach, Vladimir Poutine accuse ouvertement le président turc, Recep Tayyip Erdogan et sa famille, d’être impliqués dans le trafic de pétrole auquel se livre Daech à travers sa frontière : «Nous n’oublierons jamais cette complicité avec les terroristes. Nous considérerons toujours la trahison comme l’une des actions les pires et les plus viles» Et de poursuivre : «Nous avons toutes les raisons de penser que la décision d’abattre notre avion a été dictée par la volonté de protéger ces voies d’acheminement de pétrole vers le territoire turc, justement vers ces ports depuis lesquels il est chargé sur des navires-citernes». Or, la Turquie est l’allié des Occidentaux (Etats-Unis, France, Grande Bretagne…), engagés aux côtés des rebelles syriens, hors la loi, contre Damas et prétendant lutter contre l’Etat islamique en Syrie et en Irak.
En Syrie, se joue l’avenir du monde
L’avenir du monde se jouet-t-il en Syrie ? Le moins qu’on puisse dire, c’est si. Face à la fermeté du président russe Vladimir Poutine, à soutenir à temps et à contretemps le régime légal de Bachar El Assad contre les terroristes et prédateurs de tous bords, les Occidentaux seront obligés de revoir à la baisse leurs velléités de domination mondialiste. La bataille qui a lieu en Syrie s’inscrit dans l’objectif de la coalition des puissances occidentales, de mettre en place un jour, un gouvernement mondial. Mais même si les signes de la mondialisation sont évidents, rien n’est gagné pour le gouvernement mondial. Parce que des contre-pouvoirs comme Moscou et ses alliés peuvent sauver l’humanité de la folie des puissances occidentales. On ne peut le nier. Les progrès techniques transforment chaque jour un peu plus notre globe en un village planétaire. Les satellites, l’Internet, les transports, moyens de communication plus performants, ont rendu l’exploration aisée, les recherches moins pénibles. Depuis plus de 100 ans, avec les moyens technologiques, mécanisme a de l’impact sur nos vies et nos habitudes. Les langues du monde sont, par exemple, en train de s’unir. Les dialectes très peu parlés, peu pratiqués, disparaissent et deviennent des espèces rares (le breton, le basque…) De même, l’unification des programmes télévisuels partout dans nos foyers, marquent profondément la jeunesse dans tous les pays et nivèle l’écriture et le langage. Il est vrai qu’au nombre des plus forts obstacles à la mondialisation, on a les cultures religieuses, notamment, l’islam. Qui, étant une révélation dictée par Dieu, selon la foi musulmane, ne peut pas s’adapter. D’où à ce niveau, face à la mondialisation, cette forte réaction à la fois nationaliste, civilisationnelle, et religieuse.
Poutine, un frein au gouvernement mondial
Mais au plan politique, les puissances occidentales, qui ont gagné la deuxième guerre mondiale et membres du Conseil de sécurité des Nations Unies, rêvent d’un gouvernement mondial. Un gouvernement qui domine le monde. Mais elles n’y procèdent pas directement et immédiatement. Car comment y arriver quand on sait que les pays sont trop divisés et trop différents ? Il fallait, dans cette perspective, installer d’abord des Instances internationales. Naîtront alors l’Organisation mondiale du Commerce (Omc), la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (Monnaie), Unesco (Culture), et bien d’autres instances sur la Recherche scientifique, la Gestion de l’Energie nucléaire, la Justice (Cour pénale internationale, Cpi), l’Union européenne, etc. L’Organisation de l’Atlantique Nord (Otan), bras armé des Etats-Unis et les Casques bleus de l’Onu, sont la pépinière de l’armée mondiale, censée mettre fin aux guerres. Or, nous savons que c’est avec une résolution de l’Onu, le moyen de l’Otan, appuyés sur l’idiologie du français Bernard Kouchner (principe de l’assistance à personne en danger ou l’assistance humanitaire) que la Libye a été bombardée et Mouammar Kadhafi assassiné. C’est quasiment par la même ruse ou règlement de compte des grandes puissances que le président Laurent Gbagbo a été chassé du pouvoir le 11 avril 2011 en Côte d’Ivoire. Mais ces événements tragiques ont profondément marqué Vladimir Poutine. Qui ne veut plus se laisser distraire et tient à user du droit de véto russe pour protéger son allié Bachar. Ainsi sur la guerre en Syrie, on voit la Russie et la Chine reculer des 4 fers, au Conseil de sécurité, empêchant toute résolution onusienne visant le départ précipité du président syrien. Car, s’ils mettent leurs doigts dans l’engrenage du nouvel ordre mondial que prônent les Occidentaux, ils risquent, eux-mêmes, d’être « mangés » un jour à la même soupe. C’est pourquoi face à la pression politico-médiatique de la coalition occidentale, la Russie de Poutine, à la tête de ses alliés (Chine, Iran, la Coré du Nord…) rétablit l’équilibre de terreur, réussissant à faire plier ses adversaires sur un certain nombre de dossiers. Faire accepter à Paris de composer avec l’armée loyaliste syrienne, est une victoire. Le fait d’accuser également, officiellement Recep Tayyip Erdogan et sa famille, d’être impliqués dans le trafic du pétrole de Daech, est une torpille à toutes ces puissances occidentales qui font semblant de combattre l’Etat islamique. Si bien que Poutine n’a pas tardé à réagir le mardi 16 juin 2015 face au projet américain (Otan) d'installer des armes lourdes en Europe de l'Est : «Si quelqu'un place certains de nos territoires sous la menace, nous devons pointer nos forces armées et notre force de frappe vers les territoires d'où vient la menace». Et de poursuivre : «Dès qu'une menace surgit dans un Etat voisin, la Russie doit réagir de façon appropriée et mettre en œuvre sa défense de façon à neutraliser cette menace». Poutine a alors annoncé le renforcement de la force de frappe nucléaire russe. Il entend déployer plus de 40 nouveaux missiles balistiques intercontinentaux. Et rien que pour cette déclaration, les Américains ont pris peur. Peur qui explique les lamentations de l’Otan en ces termes : «C'est injustifié, c'est déstabilisant et dangereux».
Le cœur de l’homme, danger pour l’homme
Au regard de l’expérience de l’humanité, quel type de gouvernement mondial peuvent mettre en places les grandes puissances pour que cessent les guerres, les injustices et autres crimes ? L’Onu qui est une sorte de gouvernement mondial, n’est pas impartiale. Elle sert d’instrument de domination au service des Occidentaux. De même que la justice internationale. Et quand on observe tous les types de gouvernements connus dans l’histoire, tous ont produit des bonnes choses. Mais également tous ont produit des horreurs. Parce que l’homme est fragile et essentiellement un être politique. Parler du système qui le gouverne, peut être source de véritable ébranlement sensible. Si bien que, lorsque quelque chose change, il peut avoir l’impression que son monde disparait. Les générations passent. La richesse et la pauvreté sont cycliques. Par conséquent, il y a des réactions sociologiques dans l’homme qui n’est pas seulement un être rationnel. L’homme est aussi un être animal, avec des passions.
Le gouvernement de type familial a montré ses limites avec des pères autoritaires, écrasant leur famille. Les gouvernements tribaux, chez les « bons sauvages », ont connu leurs aberrations. Avec le tyran Louis XIV, adepte de la gloire et de la guerre, le peuple français a souffert de la royauté, vivant dans la misère alors que le roi était dans l’ostentation. Le XXe siècle est la preuve que la Nation (République) peut devenir une horreur, si elle est considérée comme un culte de type idolâtrique. Un pouvoir à l’image de celui des Etats-Unis avec un contre-pouvoir et une Constitution rigoureuse ? Peut-être. Mais cela n’a pas empêché la Maison blanche de mentir pour faire la guerre en Irak et à faire tuer le président Saddam Hussein. Voilà l’Irak et la Lybie détruites. On peut donc créer une instance mondiale « parfaite », tenant compte de la complexité de l’être humain, l’enrichissant de l’idée de tolérance au sommet de la morale. Mais cela n’empêchera pas qu’elle sera faite d’hommes. Or, partout où il est, l’homme a tendance à vouloir dominer. Souvenons-nous de la Révolution française. Elle est faite au nom de la liberté des peuples, de la tolérance par rapport à une diversité. C’est elle qui a libéré le peuple juif des lois auxquelles il était soumis. Mais c’est également au nom de cette même liberté que la France a commis le premier génocide de l’histoire moderne : le génocide des Vendéens. Un génocide que le pays de François Hollande n’a pas encore reconnu. Mais suspendu à son histoire. En clair, même l’idée de tolérance peut tuer. Ce, lorsqu’elle est portée par des gens qui tuent ceux qu’ils considèrent comme intolérants. De même que l’idée d’amour de Dieu, l’amour du prochain porté par l’Eglise chrétienne (protestante, catholique) et par d’autres confessions, peut tuer ceux qui mettent leur idéal, leur foi en l’amour de Dieu au-dessus de la vie même des hommes qui composaient leur prochain. C’est donc l’homme qui est malade et non les structures qu’il met en place. Le danger de la mondialisation vient du cœur de l’homme. C’est ce cœur qui doit être véritablement éduqué et surveillé sans cesse. Et la seule personne qui peut le faire, qui peut sauver le monde et est admirée en ce moment, c’est le président russe, Vladimir Poutine. Il constitue en lui seul, un contre-pouvoir face à la menace des superpuissances occidentales qui veulent écraser les faibles, faire et défaire les régimes du monde.
Une contribution de Germain Séhoué
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