Commission dialogue vérité et réconciliation : Banny tente de banaliser la déportation de Gbagbo

Publié le vendredi 9 décembre 2011 | Notre Voie - La Commission Dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) a réagi, hier, au transfèrement de Laurent Gbagbo, à la Haye, à travers une déclaration, lue, par

Charles Konan Banny, au siège de l’institution, à la Riviera.

Charles Konan Banny, président de la CDVR.

Publié le vendredi 9 décembre 2011 | Notre Voie - La Commission Dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) a réagi, hier, au transfèrement de Laurent Gbagbo, à la Haye, à travers une déclaration, lue, par

Charles Konan Banny, au siège de l’institution, à la Riviera.

« Le transfèrement de l’ancien président Laurent Gbagbo à la Cour pénale internationale de la Haye, suscite des prises de position tranchées qui pourraient être de nature à ralentir la nécessaire marche des Ivoiriens vers la paix et la réconciliation nationale, voulue par tous. Interpellée par les uns et les autres, la Commission Dialogue, vérité et réconciliation indique qu’elle n’a pas à commenter cette décision qui au demeurant, est une décision de justice ». Après une semaine de silence gêné, la Commission Dialogue, Vérité et réconciliation (CDVR) a finalement choisi de botter en touche en déclarant hier par la voix de son président Charles Konan Banny qu’elle n’avait pas à commenter une décision de justice.

Le rôle de la commission, a-t-il affirmé, n’est pas de «juger, ni de condamner ou d’amnistier, son rôle est d’amener tous les Ivoiriens, sans exclusive, à identifier les causes de leurs dissensions ainsi que tous les cas de violation de droits de l’homme, et à tout mettre en œuvre pour éviter que nous retombions dans les mêmes errements».

Pour Charles Konan Banny, la Cdvr se garde de toute interférence avec la justice de l’Etat. Aussi, il a annoncé l’organisation d’une « très large » consultation dans les plus brefs délais, pour recueillir les attentes et les espérances des Ivoiriens par rapport à la réconciliation nationale. « La Commission voudrait appeler tous les Ivoiriens, ainsi que, toutes les communautés vivant sur le sol de Côte d’Ivoire quelle que soit leur sensibilité, à regarder ensemble dans la même direction».

Mais comment tous les Ivoiriens pourraient-ils regarder dans la même direction quand les vainqueurs d’une guerre se croient autorisés à faire ce qu’ils veulent des vaincus et que même le réconciliateur en chef n’a pas le courage de dénoncer la justice à deux vitesses ? Charles Konan Banny aurait voulu tuer sa mission de réconcilier qu’il ne s’y prendrait pas autrement.

César Ebrokié