Commémoration du centenaire des tirailleurs africains à Paris : Sa majesté Tchiffi Zié, Roi des Rois d’Afrique, invité d’honneur
Par Le Jour - Commémoration du centenaire des tirailleurs africains à Paris. Sa majesté Tchiffi Zié, Roi des Rois d’Afrique, invité d’honneur.
Commémoration de la mémoire des anciens combattants à Paris / Sa majesté Tchiffi Zié : « Mon combat que ces personnes qui ont saigné pour la paix soient réhabilitées »
Invité à prendre part à la 10ème édition de la commémoration de la mémoire des anciens combattants et tirailleurs africains, sa majesté Jean Gervais Tchiffi Zié, secrétaire général permanent du forum des rois et leaders traditionnels africains et fondateur de United Kingdom of Africa entend y poursuivre son combat pour que ceux-ci soient réhabilités.
Les samedi 24 et dimanche 25 novembre se tient à Paris la commémoration de la mémoire des anciens combattants, des tirailleurs africains morts pour la France lors des guerres mondiales. Vous êtes parmi les personnalités ivoiriennes qui y prendront part. A quel titre avez-vous été invité ?
D’abord, je voudrais remercier votre journal pour cette démarche qui consiste à aller vers l’information. Effectivement, j’ai été contacté par les organisateurs et c’est une invitation qui est source d’une grande coïncidence puisque mon père est tirailleur et je n’y ai jamais pensé. Honorer mon père à travers cette action est vraiment une grâce de Dieu !
Qu’est-ce que cela vous fait de vous retrouver parmi les personnalités ivoiriennes invitées à cet évènement ?
Il faut dire que la Côte d’Ivoire est toujours honorée partout. Je pense que c’est une petite goutte d’eau qui s’ajoute à la mer et ça fait toujours plaisir. Son digne fils est toujours en train de lui donner l’honneur et c’est ce qu’il faut. C’est l’exemple que nous devons donner. Il faut que nous puissions poser des actes qui honorent le pays.
Nous ne pourrions jamais payer au pays ce qu’il a fait pour nous mais, en retour, il nous revient de poser sans cesse des actes pour que ce pays soit honoré. C’est ce qui me réjouit au niveau de ma petite contribution pour positionner la Côte d’Ivoire.
Notre pays, sur le plan positionnement, est très stratégique pour le développement du continent africain. Il faut lui donner suffisamment d’instruments pour qu’il soit davantage mieux connu que ce soit à travers des sommets, à travers des expositions ou à travers toute manifestation.
Même le tourisme pour que l’extérieur puisse aussi y apporter l’investissement. Je veux vous donner l’exemple de leader comme Drogba, Eto, tous ces leaders dont leur nom apporte quelque chose à leur nation.
Nous souhaitons, nous aussi, apporter notre modeste contribution dans cette mission. Il y a de nombreuses personnes dans ce pays qui ont eu des parents ou grands-parents anciens combattants qui, malheureusement, n’ont pas reconnu la reconnaissance de la France.
Seriez-vous leur porte-voix ?
Je vous faisais remarquer tout à l’heure que mon propre père n’a pas été dédommagé. Je pense que tout cela fait partie du combat que je suis en train de mener, en ce moment. Le combat de la restitution qui ne se limite pas seulement qu’aux objets d’art que l’Occident a pillés en Afrique.
Il est question aussi de réhabiliter les personnes qui, lors de ces guerres, ont donné leur vie pour la paix. C’est mon combat et si j’ai été choisi, je crois que c’est la volonté de Dieu.
Etant donné que cette voix est une voix qui porte, elle a pu libérer la royauté africaine, elle rendra la restitution possible depuis la France avec son excellence monsieur le Président Macron. Je l’ai rencontré en Mauritanie et il m’a rassuré qu’il a mis en place une commission pour la restitution de tous les biens mal acquis en Afrique. J’ai donc instruit le premier ministre de l’Etat de la 6ème région pour entamer les négociations avec tous les autres pays pour que nos anciens combattants puissent être réhabilités dans leur intégrité.
C’est cela notre attente.
Entretien réalisé par Stéphane Beyniouah
In Le Jour N° 3961 Mercredi 7 Novembre 2018