Camp des Migrants de Calais en France...: "Ma visite de la jungle de Calais", Par Emmanuel Nkunzumwami

Visite du Camp des Migrants de Calais en France...: "Ma visite de la jungle de Calais", Par Catherine Ghekiere et Emmanuel Nkunzumwami.

Emmanuel Nkunzumwami en visite dans la jungle de Calais.

Ce samedi 6 décembre 2015, nous avons visité la jungle de Calais. Des milliers d'humains y vivent dans des conditions indescriptibles : des tentes déchirées, des flaques d'eau autour de certaines tentes, de la boue dans des allées... On n'a pas vu que l'humanité dans leurs yeux, on a surtout vu la misère ! Mais les personnes restent dignes : elles nous reçoivent chaleureusement pour nous offrir du café ou une autre boisson chaude sous une température de 8 degrés dans un vent glacial. C'est le résultat des décennies d'indifférence de nos gouvernants, de droite et de gauche, et d'incohérence de notre politique européenne sur l'immigration ! Ils sont Afghans, Pakistanais, Irakiens, Soudanais, Érythréens, Koweïtiens, etc. Et ils attendent "une chance", selon leur terme, pour accéder à l'Angleterre. Ils ont traversé jusqu'à huit pays en Europe, parfois menottés et renvoyés dans le dernier pays traversé, mais ils attendent dans la "jungle de Calais". "We are humans, and not dogs", nous ont-ils accueillis avec leur pancarte... Ils nous ont raconté leurs parcours géographiques, leur vie dans la "jungle de Calais", mais leurs espoirs également. Ils s'expriment dans leurs langues d'origine, et en anglais pour la plupart. Nous avons eu de longs échanges, directement et sans intermédiaire, avec eux. Ils ne sont pas aigris, car ils gardent l'espoir de "poser leurs pieds en Angleterre". Ils nous ont accueillis avec sourire et envie de s'exprimer, de nous dire leurs attentes... et leurs péripéties. Ils nous ont souvent invités à partager leur café avec gentillesse. Nous y avons croisé des jeunes, qui ont attiré notre compassion, des jeunes femmes qui nourrissent l'espoir de construire leur vie en Angleterre, des hommes murs qui voudraient déployer leurs énergies au travail. Un jeune adolescent nous explique comment, sur 150 personnes occupant une vieille "barque de fortune", 75 compagnons se sont noyés en mer Méditerranée lorsque leur embarcation s'est fracassée. Trois mois plus tard, le gamin est encore visiblement sous le choc. Ce sont de "vrais humains, avec cœur et humanité" au cas où certains en douteraient ! Ce ne sont pas des dossiers que se lancent à la figurent les candidats aux régionales dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie ou des sujets d'intervention politique pour garder les projecteurs dans les médias. De nombreuses associations anglaises font de leur mieux pour leur venir en aide... Mais, leurs tentes servant de logement, souvent de dortoirs pour plusieurs occupants, sont entourées de boues ou de flaques d'eau... Ce samedi 5 décembre, un vent glacial soufflait en continu sur ce "no man's land" dans la banlieue de Calais. Des décennies de tergiversations de nos gouvernements nous ont conduit à cette situation... La droite et la gauche en sont donc comptables. Car ce sont des humains qui y souffrent. Ils attendent beaucoup de la solidarité européenne, mais aussi de la fermeté auprès de leurs pays d'origine pour tout mettre en œuvre en vue de tarir les réseaux de passeurs et assurer la sécurité de leurs populations. Les images choquent par la misère et l'état d'insalubrité dans laquelle croupissent les migrants de Calais, mais elles interrogent sur la valeur que les Européens accordent à ces vies qui se brisent sous nos yeux et sur le sol de la France.

Par Catherine Ghekiere
et Emmanuel Nkunzumwami

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