Côte d'Ivoire: A la suite d’ une manipulation des résultats des récentes élections en Cote d’ Ivoire, toute la communauté internationale est en train de faire fausse route
Le 20 décembre 2010 par IvoireBusiness - HARO SUR LE Baudet ”La raison du plus fort est toujours la meilleure”.
Jean de la Fontaine
Le 20 décembre 2010 par IvoireBusiness - HARO SUR LE Baudet ”La raison du plus fort est toujours la meilleure”.
Jean de la Fontaine
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A la suite d’ une manipulation des résultats des récentes élections en Cote d’ Ivoire, toute la communauté internationale est en train de faire fausse route, les prix Nobel, le Conseil de Sécurité de l'ONU qui s'est définitivement compromis en déclarant bizarrement son soutien, donc forcément un parti pris, les sages de l' UA, bref tous, sauf la quantité négligeable que constituent la Chine, la Russie, membres permanents du Conseil de Sécurité et d' autres grands pays comme l' Inde, le Brésil, le Mexique et tous ceux qu' on n' a pas encore beaucoup entendu dans cette affaire.
En effet, rares sont les sommités qu'on n'a pas entendu condamner Gbagbo. Parmi elles citons tout de même sauf erreur de ma part, Sa Sainteté le Pape .Mais ça viendra peut-être.
Peut-être aussi que bientôt on entendra Gbagbo murmurer au fond d'une geôle du TPI après un repentir:
"Et pourtant j'ai raison ! "
à l' instar du fameux " Et pourtant elle tourne !" de Galilée.
Quels sont donc les faits ?
Durant la campagne du second tour l’ une des inconnues jugées les plus décisives pour l’issue du scrutin par les observateurs les plus avertis était quelle serait l’affluence dans les bureaux de vote le jour de l’ élection. Et la question se posait déjà de savoir a qui allait bénéficier une éventuelle diminution du taux de participation . C’est ainsi que Kesy B .Jacob faisait remarquer dans le quotidien Nord Sud :
« Les leaders d’opinion du camp Bédié ont été sollicités pour traduire en résultat le soutien du Pdci. L’annonce de la désignation d’un Premier ministre de l’ancien parti unique participe de cette offensive. Cette stratégie repose, à l’évidence, sur un quasi-maintien du taux de participation. Ce qui permettrait au désormais candidat du Rhdp de séduire 60% de la cible-Pdci. Une éventuelle baisse importante du taux de participation pourrait donc réduire les chances du candidat Ouattara. Dans cette hypothèse, l’on pourrait conclure que les électeurs de Bédié n’ont pas pu surmonter leur déception ou ne se sont pas sentis liés par l’appel de leur leader à voter Ouattara. Pour Gbagbo, il était important de briser le lien entre Bédié et ses électeurs. »
Or, le premier enseignement que les observateurs ont tiré du scrutin du 28 novembre c’ était que le taux de participation était nettement inférieur à celui du premier tour qui était d’ environ 83%. Certains ont même essayé de justifier cet état de fait par le couvre-feu qui aurait dissuadé des électeurs.
Puis dès le lendemain, lundi 29 novembre, la Commission électorale indépendante a annoncé que le taux était de 70%, ce qui confirmait les observations de la veille. Et l’ information a été relayée par toutes les agences d’ informations du monde :
La baisse du taux de participation du second tour par rapport au premier (13% d'écart) donne mathématiquement un avantage au candidat arrivé en tête au premier tour, en l’ occurrence Gbagbo.
C’est la seule explication au fait avéré qu’ on ait été amené, pour déclarer Ouattara vainqueur, a annoncer, 3 jours après, des résultats faisant état d’ un taux de participation de 81.12%. Une variation de 1% ou 2% et à la rigueur, à l’ extrême limite, de 5%, pourrait encore être mise sur le compte de la marge d’ erreur, comme il en existe dans toute donnée statistique. Mais de 70% à 81,12% , soit 11,12% qui,, rapportés à 5 784 490 inscrits, correspond à 643 235 votants supplémentaires qui ne sont sûrement pas allés au profit de Gbagbo le mauvais garnement, l’ homme à abattre, l’ empêcheur de tourner en rond mais au candidat de la Communauté internationale, un libéral pur et dur ayant dans le passé, quand il était Premier Ministres donné suffisamment de gages de meilleur garant des intérêts non négligeables de la France . Ce « Right man in the right place » avait en effet besoin de compenser par ce gonflement artificiel traduit en voix en sa faveur le manque a gagner résultant de l’abstention des partisans de Bédié qui n’ ont pas obéi a la consigne de vote de ce dernier et pour cause. Qui était le père de l’ivoirité dont a tant souffert Ouattara ? Ce dernier a-t-il d’ ailleurs honoré sa promesse de nommer Premier Ministre un membre du PDCI ? Comme quoi Balzac avait raison de dire que « la moitié des ingratitudes sont des vengeances ».
Outre cet indice du gonflement du taux de participation qui, en lui seul constitue un élément d’appréciation suffisant pour déterminer le vrai vainqueur, il y a également le déroulement des faits, eu égard aux procédures et à la loi qui révèle les manquements qui ont contribué à la prétendue victoire de Ouattara.
Le Code électoral prévoit que la CEI doit donner les résultats dans un délai de 3 jours francs. Elle n’ a pas pu le faire pour des raisons de fond, à savoir , le désaccord en son sein. On a crié au scandale quand le rapporteur de la Commission a été empêché physiquement de proclamer le résultats, et les images ont été passées en boucle sur toutes les chaînes de télévision du monde comme une énorme forfaiture. A tort, car quoi de plus normal que d’ empêcher, par tous les moyens possibles, y compris physiquement, la violation de la loi ? On exécute bien des gens pour violation de la loi, dans les pays où la peine de mort existe encore et cela se passe même dans des pays dits civilisés. Dans le cas d’ espèce le rapporteur de la CEI a simplement été empêché physiquement de violer la loi comme quelqu’ un aurait été empêché physiquement de perpétrer un coup d’ état. Il n’ y avait pas d’ accord sur les résultats qu’ il voulait donner et la règle c’ est que la Commission prend ses décisions uniquement par consensus.
A propos du délai de proclamation des résultats qui était expiré on a entendu la plus grande bêtise qui soit, à savoir qu’ un délai légal puisse être indicatif.
Passons sur les conditions dans lesquelles la proclamation des résultats a été faite, en cati mini, au QG de la campagne électorale de Ouattara, en l’ absence des autres membres de la Commission.
On trouve anormale l’ annulation par le Conseil Constitutionnel de certains résultats qui ont porté, au total sur un nombre de suffrages, comme par hasard a peu près égal a celui ajouté par les 11,12% de participation supplémentaire déclarés par la CEI lors de la proclamation des résultats. Cela se fait toujours dans toutes les démocraties. Cela s’ est même fait avec l’ élection en cause avec l’ annulation des scrutins, pour le vote de la Diaspora en France et au Sénégal.
Le Représentant du Secrétaire Général de l’ ONU, M. Choi, se substitue au Conseil Constitutionnel pour approuver les résultats sous prétexte que c’ est ce que prévoient les accords . Si les accords prévoient un tel excès de pouvoir, ils sont nuls au regard des principes généraux de droit relatifs à la non validité des accords, lorsqu’ ils sont léonins ou violent les lois existantes. Ces accords auraient donc violé la Constitution et ne pouvaient être ratifiés sans la modification de celle-ci.
Certains partisans de Ouattara ont même dit que le conseil devait en vertu de l' article 64 du code annuler les élections dans leur entièreté, ce qui n'est pas faisable vu leur coût exorbitant.
Du reste se rappelle que le vote de la diaspora ivoirienne au Sénégal et en France a été annule et n' a pas été repris.
La certification de l'élection en contradiction avec la décision du Conseil constitutionnel est une violation grave de la procédure de certification elle-même.
Dans une conférence de presse tenue le jeudi 28 mai 2009 au siège de l’ ONUCI, Choi avait déclaré :
« En cas de dysfonctionnement porté à ma connaissance, je dispose de quatre niveaux d’actions :
1) j’encourage les parties concernées à prendre les mesures correctives nécessaires.
2) si cela n’aboutit pas, je recherche des solutions au niveau national avec les protagonistes ivoiriens.
3) Si cela ne marche pas, je peux faire appel à l’arbitrage du Facilitateur.
4) En dernier recours, je peux faire rapport au Conseil de Sécurité.
Ce n’ est pas ce qu’ il a fait comme tout le monde peut le constater.
Pour ce qui est de la situation du pays et du bilan de Gbagbo sur lesquels beaucoup de gens sont si critiques, on semble ignorer que des 10 ans de pouvoir de Gbagbo, 5 ont été des années de guerre civile, le pays ayant été entraîné dans une spirale de violence depuis la tentative avortée du coup d’ état du 19 septembre 2002 par les partisans de Ouattara.. Bien qu’ ayant échoué , les putschistes qui s’ étaient enfuis au Burkina Fasso d’ où ils sont revenus avec des renforts, fortement armés, entraînés et équipés pour envahir tout le Nord et l’ Ouest, ont mis le pays en état de partition et de guerre jusqu’ en 2007 avec la complicité de la France.
Les gouvernements Chirac et Sarkozy, poursuivant une politique néocolonialiste de maintien de ses anciennes colonies dans le giron de la France, ont toujours soutenu Ouattara et ses partisans, les Rebelles qui sont, de leur point de vue, les meilleurs garants des intérêts français en Côte d’ Ivoire.
La France a aussi obtenu, en faveur de cette politique, le soutien des Etats Unis qui avaient besoin de la ramener a de meilleurs sentiments dans sa fronde contre la guerre en Irak sous Bush et qui a besoin de consolider son alliance avec l’ Europe dans sa guerre actuelle en Afghanistan. C’ est ce soutien des Etats Unis qui lui avait valu l’ appui des Nations Unies pour l’ envoi des casques bleus et des soldats de la CEDEAO en 2003 et qui lui vaut encore maintenant ce soutien pour valider l’élection ratée de Ouattara.
Quid alors des autres soutiens, notamment celui de la CEDEAO ?
S’ agissant de celle-ci, en réalité seuls 6 Chefs d’ Etat sur les 15 ont fait le déplacement à Abuja où la question a été examinée. Le Président gambien a même fait connaître tout récemment son opposition à cette cabale.
3- Et le reste de la Communauté internationale ?
Tous les autres ont suivi par effet d’ entraînement, chacun se fondant sur celui qui est logiquement le plus concerné :
- la CEI dit se fonder sur le choix des Ivoiriens
- la CEDEAO sur la CEI
- l’ UA sur la CEDEAO
- le Conseil de Sécurité de l’ ONU sur l’ UA
La position du Conseil de Sécurité est du reste assez éloquente car c’ est bien la première fois de son histoire que cet organe « SOUTIENT ‘», c’est à dire, acculé par la Russie, avoue une position partisane et obtient non pas son accord mais la levée de son veto.
Donc tout s’ est joué au niveau de la CEI qui a manipulé les résultats du vote et couvert sa forfaiture par un gonflement artificiel du taux de participation qu’ elle avait annoncé comme étant de 70% ,en parfaite concordance avec ce que tous les observateurs avaient note et rapporte et qu’elle a finalement donné comme étant de 81,12%, sans aucune explication, soit une augmentation de 643 235 voix .
On dit que Gbagbo est resté 10 ans au pouvoir illégalement, en repoussant plusieurs fois les élections. On oublie qu’ à peine 2 ans après son élection, le 19 septembre 2002, les partisans de Ouattara ont fomenté un coup d’ état qui a échoué mais qui a ouvert une période (jusu’en 2007 avec les Accords de Ouagadougou) de 5 ans de rébellion et de partition , créant des conditions peu propices à l’ organisation d’ élections et pendant laquelle l’ Etat ivoirien a été traité comme un belligérant vaincu et mis sous tutelle internationale avec pour résultats :
- le chef de l’ Etat régulièrement élu se voit commander de modifier la Constitution par ordonnances et non par référendum , pour aller vite, sous prétexte d’ appliquer les accords d’ Accra et d’ extirper de la Constitution les dispositions inspirées de l’ ivoirité qui y avaient été introduites par Bédié en 1995.
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- le chef de l’ Etat se voit imposer la composition de son gouvernement et doit confier à la rébellion les postes de Premier Ministre, de Ministre de l’ Intérieur et de Ministre de la Défense
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- le Gouvernement légal est totalement écarté de l’ organisation des élections confiée à une Commission électorale au sein de laquelle l’ opposition est majoritaire à 70% même s’ il est vrai qu’ elle ne peut prendre de décision que par consensus et c’ est ce qui explique le fait inédit d’ un gouvernement qui conteste les élections.
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- Aucun organe de l’ Etat n’ est compétent pour confirmer la validité des élections. Seul le Représentant des Nations Unies est compétent pour désigner le vainqueur.
Malgré cet immense complot contre la Côte d’ Ivoire et son gouvernement légalement élu, la situation du pays au plan social et économique est globalement bonne, comparée aux autres pays de la sous-region. La Côte d’ Ivoire n’ est pas en situation de faillite et bien au contraire se trouve toujours dans le peloton de tête en Afrique de l’ Ouest. Pour s’ en convaincre il n’ est que de se referez à l’ Indice de Développement Humain (IDH) publié chaque année par le PNUD depuis 1990.
Pour rappel, l’ IDH (indicateur composite ou synthétique) intègre trois séries de données :, a savoir :
• l'espérance de vie à la naissance (qui donne une idée de l'état sanitaire de la population du pays),
• le niveau d'instruction mesuré par deux indicateurs : le taux brut de scolarisation (nombre d'élèves dans le primaire, le secondaire et le supérieur / effectifs des classes d'âge concernées) et le taux d'alphabétisation des adultes,
• le PIB réel (c'est à -dire réajusté compte tenu de l'inflation) par habitant, calculé en parité de pouvoir d'achat (c'est à -dire en montant assurant le même pouvoir d'achat dans tous les pays) ; le PIB par habitant donne une indication sur le niveau de vie moyen du pays.
Si l’on se réfère au chemin parcouru depuis 2000, année d’accession de Gbagbo au pouvoir jusqu’ à ce jour, en comparant l’ IDH de la Côte d’ Ivoire à celui du Sénégal par exemple, on voit qu’ en 2000 ce dernier était classé 154ème avec un indice de 0,431, devant la Côte d’ Ivoire classée 156ème avec un indice de 0,428 .
En 2010 par contre c’est la Côte d’ Ivoire qui devance le Sénégal et se classe 163ème avec un indice de 0,484 devant le Sénégal 166ème avec un indice de 0,464.
C’est bien la preuve que malgré la situation défavorable créée par la guerre civile et la partition du pays, le bilan de M. Gbagbo n’est pas, globalement pris, aussi négatif que ses détracteurs le présentent.
Quant aux atteintes aux droits de l’homme et notamment les atrocités commises et dont attestent des charniers comme celui trouvé à Yopougon, elles l’ ont été de part et d’ autre sans qu’ on ait pu en déterminer de façon irréfutable les vrais responsables.
Il est donc temps de rétablir la vérité sur cette élection au sujet de laquelle le monde entier a été induit en erreur sur la base des résultats inexacts proclamés par la Commission électorale indépendante, sans qu’ il ne vienne à l’ esprit de personne de les mettre en doute, alors que le seul fait qu’ un taux de participation officiellement déclaré de 70% a la face du monde le lendemain du vote soit passé a la proclamation des résultats à 81,12% aurait dû susciter de sérieuses interrogations, aucune explication n’ ayant été fournie à ce jour.
Souleymane Racine WANE
oneracine@gmail.com