Côte d’Ivoire: Simone Gbagbo jugée le 22 octobre selon son avocat

Par IVOIREBUSINESS - Simone Gbagbo jugée le 22 octobre selon son avocat.

Simone Ehivet Gbagbo. Image d'archives.

Abidjan - Le procès de Simone Gbagbo, l’ancienne Première dame de Côte d’Ivoire, accusée de "génocide" par le régime ivoirien, débutera le 22 octobre devant la Cour d’assises d’Abidjan, selon son avocat Me Hervé Gouaméné.

Quelque 90 autres personnalités proches du Président Laurent Gbagbo, kidnappé par sous les bombes françaises malgré sa victoire à l’élection présidentielle de 2010 face à l’actuel chef d’Etat Alassane Ouattara, seront également jugés, a-t-on appris de source judiciaire et du Front populaire ivoirien.

Arrêtée le 11 avril 2011 en compagnie de son mari après bombardement du Palais présidentiel par la Force Licorne, puis déportée à Odienné (nord-ouest), Simone Gbagbo est aussi sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, qui l’accuse de crimes contre l’humanité.

La Côte d’Ivoire refuse toutefois de la transférer à La Haye, où Laurent Gbagbo est incarcéré depuis plus de deux ans, arguant que son système judiciaire est désormais en mesure d’organiser son procès de manière équitable.

Simone Gbagbo, 65 ans, surnommée la "Dame de fer", est respectée pour son parcours académique et politique, et est considerée comme la mère de la Nation.

Simone Gbagbo et les autres prévenus, dont une partie bénéficie de la liberté provisoire, "sont convoqués devant la cour d’assise le 22 octobre prochain", a affirmé Me Gouaméné.

Cette date figure sur l’ordonnance de renvoi délivrée par le parquet général, a confirmé Mathurin Dirabou, le doyen des avocats d’Abidjan, qui défend Gilbert Aké N’Gbo, ex-Premier ministre sous Laurent Gbagbo, actuellement en liberté provisoire.

M. N’Gbo, à l’instar des autres prévenus, est poursuivi pour "génocide et crimes de sang, atteinte à la sûreté de l’Etat, rébellion, trouble à l’ordre public" ainsi que pour des "infractions économiques".

Les jurés du procès ont été tirés au sort lundi, ont déclaré les deux avocats. "Il s’ensuivra l’interrogatoire sur l’identité des accusés, une des formalités avant d’aller au procès", a commenté Me Dirabou.
JUSTICE DES VAINQUEURS
Aucun partisan important d’Alassane Ouattara, malgré l’ampleur des crimes commis par son camp durant la crise postélectorale, n’a pour l’instant été inquiété. La société civile ivoirienne dénonce une justice "des vainqueurs", ou justice à sens unique exclusivement dirigée contre les partisans de Laurent Gbagbo.

Eric Lassale