Côte d’Ivoire: Les avocats commis de Simone Gbagbo quittent la salle en colère

Par IvoireBusiness - Côte d’Ivoire. Les avocats commis à la défense de Simone Gbagbo quittent la salle d'audience en colère.

Lundi 10 octobre 2016. Le procès de Simone Gbagbo, l`ex-Première dame ivoirienne, reprend à Abidjan après plusieurs semaines d`interruption.

Abidjan - Les avocats de Simone Gbagbo ont quitté le tribunal mercredi en colère après le rejet par le juge de leur demande de "reprise totale" du procès, a-t-on appris de source proche du parquet. Mme Simone Gbagbo, dont la dernière apparition au tribunal remonte à fin novembre, était une nouvelle fois absente mercredi.

Pendant près d’une heure mercredi, les avocats ont dénoncé "l’irrégularité de la constitution de la Cour", arguant que l’un des deux assesseurs avait été remplacé sans "respecter le mode de désignation", et demandé "une reprise totale du procès" entamé en mai 2016.

Le juge Kouadjo Boiqui, président de la Cour d’assises qui juge Mme Gbagbo, a rejeté les requêtes de la défense, estimant que "l’irrégularité de la Cour ne peut être constatée que par la Cour suprême". Il a ensuite ajourné l’audience à mardi.

Le procureur général Aly Yéo avait accusé mardi les avocats de Mme Gbagbo - commis d’office en décembre après le retrait de ses conseils - de vouloir saboter le procès de l’ex-première dame de Côte d’Ivoire, jugée pour des crimes contre l’humanité commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011.

"Les avocats commis d’office ont manifestement une volonté de ne pas continuer ce procès. Ils donnent l’impression d’y avoir été contraints et forcés", avait déclaré M. Yéo, après une nouvelle requête de la défense ayant
entraîné un nouvel ajournement.

Entrecoupé de nombreuses suspensions depuis son ouverture le 31 mai 2016, le procès est quasiment à l’arrêt depuis le retrait fin novembre des avocats de Mme Gbagbo, allant de report en report après des discussions de procédure.

Simone Gbagbo purge déjà une peine de 20 ans de prison pour "atteinte à la sûreté de l’Etat", prononcée en 2015.

La crise post-électorale de 2010 en Côte d'Ivoire est due au refus de M. Alassane Ouattara de reconnaître la victoire électorale du Président Laurent Gbagbo, victoire dument proclamée par le Conseil constitutionnel, la plus haute instance judiciaire du pays et dont les décisions ne souffrent aucune contestation.

Eric Lassale