Côte d’Ivoire: « la libération de Gbagbo » serait « bénéfique pour la réconciliation » selon Essy Amara

Par Alerte Info - Côte d’Ivoire. « La libération de Gbagbo » serait « bénéfique pour la réconciliation » selon Essy Amara.

L’ex-diplomate ivoirien, Essy Amara, estime que la « libération » de l’ancien chef d’Etat Laurent Gbagbo, en détention à La Haye pour « crimes contre l’humanité », serait « bénéfique pour la paix et la réconciliation » en Côte d’Ivoire, dans un entretien à Mediapart.
Essy Amara

« Sa libération et le retour de tous les exilés seraient bénéfiques pour la paix et la réconciliation des Ivoiriens », a déclaré M. Essy au site d’information français Mediapart, estimant que « la détention de Gbagbo à La Haye entache l’image de la Côte d’Ivoire en Afrique ».

L’ex-diplomate ivoirien a fait observer que « de nombreux chefs d’Etat estiment qu’il (M. Gbagbo) n’a fait que défendre l’intégrité territoriale de son pays qui était divisé, avec une partie occupée par une rébellion ».

Répondant à la question de savoir ce qu’il pensait de la détention de M. Gbagbo à La Haye, Essy Amara a dit que l’ex-président ivoirien « a inscrit son nom dans l’histoire de la Côte d’Ivoire ».

Pour M. Essy, l’ancien chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo est une personnalité « populaire, charismatique » qui « a réussi à attacher à sa personne de nombreux Ivoiriens qui ne sont même pas membres de son parti, le FPI (Front populaire ivoirien) ».

« Son ethnie et sa région ne vont jamais l’oublier, tout comme tous les Africains qu’il a côtoyés en France et en Afrique », a-t-il affirmé, avant d’ajouter que son score de « près de 47% » à la présidentielle de 2010 « est une force qu’on ne peut pas ignorer dans le paysage politique ».

En outre, à La Haye, aux Pays-Bas, « il reçoit des visiteurs de tous les pays africains, qui voient en lui un patriote, un africaniste ». Par conséquent, étant « en prison, sa popularité ne peut que grandir, comme celle de Mandela ou de Thomas Sankara », a-t-il poursuivi.

M. Essy (71 ans), s’était présenté à l’élection présidentielle du 25 octobre 2015, avant de se retirer, estimant que les conditions n’étaient pas réunies pour un scrutin « crédibles ».

L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, et l’un de ses proches, Charles Blé Goudé, accusés de « crimes contre l’humanité » par la Cour pénale internationale (CPI), ont plaidé jeudi « non-coupable », à l’ouverture de leur procès qui devrait durer plusieurs mois.

Par Patrice Allégbé

PAL