Burkina : Paul-Henri Sandaogo Damiba contraint à la démission
Par Jeune Afrique - Burkina. Paul-Henri Sandaogo Damiba contraint à la démission.
Après le coup de force d’Ibrahim Traoré et de ses hommes, le président de la transition burkinabè, lui-même arrivé au pouvoir par les armes en janvier dernier, a finalement renoncé à ses fonctions.
Par Anne Kappès-Grangé et Benjamin Roger
Sous la pression d’une partie de l’armée, et après 48 heures de confusion, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba s’est finalement résolu à démissionner de ses fonctions de président de la transition, ce dimanche 2 octobre au matin. Selon nos informations, le document a été signé en début de matinée, à 9h heure locale, à la base aérienne de Ouagadougou. Arrivé au sommet de l’État par les armes le 24 janvier 2022 après avoir renversé le président Roch Marc Christian Kaboré, Damiba ne sera resté qu’à peine plus de huit mois au pouvoir.
Cette information a été confirmée dans l’après-midi par un communiqué des représentants religieux et coutumiers, qui depuis la veille menaient les négociations entre militaires. « Le président Paul-Henri Sandaogo Damiba a proposé lui-même sa démission afin d’éviter des affrontements aux conséquences humaines et matérielles graves », est-il écrit. Le document précise que sept conditions ont été posées par le chef de l’État sortant, notamment le respect des engagements pris par le Burkina Faso auprès de la Communauté des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et la garantie de sa sécurité, de ses droits, de ceux de ses collaborateurs et des militaires engagés à ces côtés. « Le Président du MPSR, le capitaine Traoré, a accepté ces conditions », conclut le texte.
Le capitaine Traoré, chef du 10e Régiment de commandement d’appui et de soutien (10e RCAS) basé à Kaya, avait annoncé vendredi soir sur les ondes de la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB) prendre la tête du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR). À cette heure, il n’est pas encore certain qu’il reste à la tête du pays. Selon nos informations, les discussions entre militaires se concentrent sur cette question. Certains jeunes officiers affirment que le capitaine Ibrahim n’est « pas intéressé par le pouvoir » et « veut repartir au combat ». La désignation par les militaires d’un président civil n’est pas exclue.
Alors que la situation reste très confuse et que chacun attend une annonce officielle, le chef des putschistes est de nouveau apparu à la télévision nationale aux alentours de 12h heure locale ce dimanche. « La situation est sous contrôle. Les choses sont en train de rentrer positivement dans l’ordre », a-t-il assuré.
Échec des négociations
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