Bayota: DES DOZO BASTONNENT UN INSTITUTEUR, LES ÉCOLES FERMENT

Le 07 mai 2012 par Fraternité matin - Tous les enseignants du primaire et du secondaire publics et privés de la sous-préfecture de Bayota ont manifesté contre les agissements des dozo basés dans cette localité. En effet, ces chasseurs traditionnels ont

Soldats FRCI-Dozos.

Le 07 mai 2012 par Fraternité matin - Tous les enseignants du primaire et du secondaire publics et privés de la sous-préfecture de Bayota ont manifesté contre les agissements des dozo basés dans cette localité. En effet, ces chasseurs traditionnels ont

battu Missa Guy René, instituteur à l’Epp Bayota 3, dans la nuit de dimanche 29 au lundi 30 avril, devant son épouse et ses enfants. Les manifestants se sont rendus, après deux kilomètres de marche, à la sous-préfecture où une motion pour condamner ce qu’ils ont appelé «un comportement d’une autre époque » a été lue et remise au sous-préfet. Ce qui a occasionné naturellement la fermeture de tous les établissements d’enseignement, le lundi 30 avril 2012, sur toute l’étendue de la circonscription administrative de Bayota.
Selon les témoignages recueillis sur les lieux, Missa Guy René revenait d’une invitation aux environs de 23 heures quand il a été interpelé par quatre dozo en patrouille. «D’où viens - tu à cette heure tardive »? Lui demanda l’un d’eux. «J’ai été invité à une petite réception. Et c’est maintenant que nous avons fini. C’est ce qui explique que je sois dehors à cette heure avancée de la nuit. Je rentre chez moi de ce pas», leur a répondu l’instituteur. Ces derniers décident de l’accompagner jusque devant sa maison. Missa Guy René n’y voit aucun inconvénient. Mais voilà que, contre toute attente, expliquent nos sources, une fois arrivés, les quatre hommes font le choix de le ligoter et le ramener à leur chef. Ce qui n’est pas du goût de l’instituteur. Une lutte s’engage entre les chasseurs traditionnels et Missa Guy René qui est roué de coups et voit ses habits déchirés devant sa petite famille. L’instituteur est extrait des griffes des dozo grâce à l’intervention de ses voisins, alertés par les cris de détresse de sa femme et ses enfants.
Informés de la situation, le secrétaire régional du Mouvement des instituteurs pour la défense de leurs droits (Midd), Diarra Idritsa et ses militants de Bayota décident d’une marche pacifique de protestation pour «condamner l’acte ignoble» des dozo. Plusieurs décisions sont prises par les syndicalistes. Entre autres, le désarmement immédiat de tous les chasseurs traditionnels de la région et la suspension des patrouilles. Mais également l’indemnisation de la victime pour sévices corporels et dommages psychologiques.
Le Midd, par la voix de son secrétaire régional, a insisté auprès de l’autorité administrative pour l’application effective de ces décisions.

Jefferson Gnabro
Correspondant Régional