Bénédiction d'Ago Marthe à Mama - Sébastien Dano Djédjé: «La libération de Gbagbo seule vaut la réconciliation»

D’une pierre deux coups. La fédération du Fpi de Gagnoa a effectué sa rentrée politique, en même temps qu’elle a donné l’occasion
à la chefferie traditionnelle de tout le département de donner l’onction à Mme Ago Amon Marthe pour sa mission de «coordination
des actions de la libération de Laurent Gbagbo».

«Par son combat, Laurent Gbagbo est resté gravé
dans notre coeur, dans notre esprit… C’est pourquoi
je vous demande d’explorer toutes les voies
possibles… Quelle que soit sa croyance, chacun doit prendre sa croix pour contribuer à la libération du président Laurent Gbagbo… Car la seule libération de Laurent Gbagbo vaut la réconciliation
des Ivoiriens».
Extraits du message d’exhortation et de mobilisation du vice-président du fpi, l’ex-ministre Sébastien
Dano Djédjé, co-président de la cérémonie, à l’occasion de la double cérémonie
de rentrée politique de la fédération du front populaire ivoirien (fpi) de Gagnoa et de bénédictions de
la chefferie du département faites à Marthe Amon Ago, vice-présidente du fpi chargée
de la Coordination des actions pour la libération de
Laurent Gbagbo. C’était le dimanche 5 octobre 2014, à Mama, le village du président
Gbagbo.
Le choix de Mama pour marquer ce «temps d’arrêt,
pour mesurer le chemin parcouru et prendre de nouvelles
résolutions» constitue, selon le nouveau
secrétaire fédéral du fpi de Gagnoa, Raymond Djadou, «un symbole… pour témoigner
tout notre attachement jamais remis en cause et
notre solidarité sans faille à cet illustre fils déporté injustement
à La Haye». Mais aussi le lieu «pour apporter
un réconfort à Mama, qui, du fait d’être le village de
Laurent Gbagbo, a souffert le martyre pendant la
crise…». Mama recevait aussi, ce dimanche, les chefs traditionnels de toute
la région. Ceux-ci, par la
voix de Lambert Gbizié, chef du village de tchèdjèlé,
ont prié pour que les «actions de coordination
des initiatives pour la libération de Laurent Gbagbo,
portent leurs fruits». Cependant, c’est Joseph Goli
Obou, en tant que chef de terre de mama, qui a exécuté
l’acte d’onction à Ago Marthe comme les chefs
l’avaient promis lors de la cérémonie d’investiture.
«Nous t’envoyons en mission.
Ta route est claire. Que Dieu t’accompagne pour que la paix soit», a prié
le chef de terre. Réagissant
aux messages de soutien dits par Dano Djédjé, le fédéral Raymond Djadou, les
artistes et le tam-tam parleur exécuté par un avocat
Me Célestin Yassi Ziki, Ago Marthe, marraine de la cérémonie,
a appelé au rassemblement. «Je suis
venue vous dire que l’heure du rassemblement du peuple
des croyants a sonné», a-t-elle lancé, avant de proclamer
que c’est Jésus qui est venu dans ce monde
pour libérer les captifs… .
Pour elle, la libération de Laurent Gbagbo passe par
celle «du peuple de Côte d’Ivoire du joug de l’impérialisme français et de ses alliés
qui nous refusent le droit au développement…».
Pour y parvenir, soutient l’honorable Ago marthe, il
faut «se convaincre que nous devons être libres,
que nous refusons la soumission.
Aucun esclave ne peut accéder à la prospérité.
Tout se passe dans la
tête».
Avant la prière des chefs,
les participants ont eu droit à la lecture «d’une motion
des secrétaires généraux de fédération proposant la
candidature du président Laurent Gbagbo à la présidence
du Front populaire ivoirien». L’appel de Mama
a été lancé par le porte-parole du collectif Soro Kéléfohoua,
secrétaire général de la fédération de Sinématiali.
«Considérant la nécessité de reconstruire l’unité et
la cohésion du Front populaire ivoirien… fragilisées
depuis le 14 juillet 2014, Nous, Secrétaires généraux
de fédérations, signataires de la présente motion, proposons
solennellement la candidature du président
Laurent Gbagbo comme le président du Front populaire
ivoirien au prochain congrès ordinaire du parti
prévu les 10, 11, 12, 13 et 14 décembre 2014», a lu
Soro Kéléfohoua. Avant de
réitérer «un vibrant appel à tous les membres statutaires de ce congrès pour
apporter leur adhésion totale à cette candidature».
L’autre moment fort de la rencontre de Mama est la
séance de formation dispensée par le secrétaire général
adjoint, Me Kouakou Kouassi André. La conférence
magistrale, conformément à son thème, a permis à l’orateur de passer en
revue «Le Fpi hier, aujourd’hui et demain». Le fpi
demain, soutient-il, «doit être un parti attaché à ses
principes…, avoir dans l’esprit
le bon fonctionnement des structures…, doit intégrer
l’idée que tout est objet de lutte». Car, pour le
membre fondateur du fpi, «l’esprit défaitiste peut
saper la combativité des militants et affaiblir les positions du parti». en
considérant «le Fpi aujourd’hui
» dans l’opposition, Lokossoué (son nom de
lutte) note que le coup d’etat du 11 avril 2011, qui a instauré la dictature d’un
pouvoir néocolonial, est «un accident de parcours» et
qu’«il faut continuer la lutte».
Sous les ovations nourries des populations, Me André Kouassi a relevé : «Malgré
les difficultés…, nous devons être attachés à notre
engagement pour la lutte contre toute forme de domination
sur la Côte d’Ivoire et en Côte d’Ivoire… Le Fpi
doit avoir à l’esprit que personne ne viendra d’ailleurs
pour libérer le peuple de Côte d’Ivoire». Dans la première
étape, «le Fpi hier», le Sga a montré le fpi dans
la clandestinité, dans le multipartisme et dans la refondation.
A l’en croire, «effrayé par le succès de la
politique de Refondation», l’impérialisme français a
tenté un coup d’état qui s’est mué en une rébellion internationale qui a pris le
pouvoir par les armes le 11 avril 2014.
La cérémonie faite de chants de ralliement, de discours
politiques, de messages de mobilisation et d’onctions consacrant
l’union sacrée pour la libération du président Laurent
Gbagbo s’est achevée par la remise de dons à la vice-présidente
chargée de la coordination des activités
de libération de Laurent Gbagbo. elle a vu la participation
de délégations venues d’Oumé, de Divo, de Sinfra, de Guibéroua…, de
toutes les communautés et même de l’administration municipale de Ouragahio
représentée par le 1er adjoint
au maire Raymond Ziadré Gnazalé. La rentrée
politique s’est déroulée sous le haut patronage du
président du parti, Affi N’Guessan, sous le parrainage
de la vice-présidente chargée de la coordination
des actions pour la libération de Laurent Gbagbo et
sous la coprésidence effective des vice-présidents Sébastien
Dano Djédjé et Marie-Odette Lorougnon.

Armand BOHUI
envoyé spécial à Mama (Ouragahio)